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    De la politique aux « points de friction » – le Transition Investment Summit examine le contexte actuel de l’investissement durable

    De la politique aux « points de friction » – le Transition Investment Summit examine le contexte actuel de l’investissement durable

    points clés.

    • La transition vers la durabilité n’est pas fondée sur des politiques ou des idéologies, mais sur une réaction économique aux « points de friction » actuels
    • La transition est étayée par les transformations fondamentales des cinq systèmes clés : énergie, industrie, consommation, santé et technologie digitale
    • Les obstacles politiques peuvent influencer la trajectoire, mais ils ne saperont pas la transition et ne changeront pas la destination, à savoir un scénario économique final « net-zéro », respectueux de la nature, bénéfique sur le plan social et facilité par la transformation digitale.

    La troisième édition du Transition Investment Summit annuel, organisée par Lombard Odier à Piccadilly, à Londres, a débuté avec une déclaration d’intention forte. Lors de son allocution de bienvenue, Hubert Keller, Associé-gérant Senior chez Lombard Odier, a déclaré : « Lombard Odier reste pleinement engagée envers les objectifs de durabilité. Nous estimons qu’il s’agit de la conversation la plus importante que nous puissions avoir avec nos clients sur le rendement des investissements. »

     « Malgré des obstacles politiques, la transition vers la durabilité est plus inévitable que jamais, parce qu’elle repose, non pas sur des priorités politiques ou idéologiques, mais sur des tendances économiques. Le monde est en train de changer et pour les investisseurs, il est temps de faire preuve de conviction. »

    Lors de cet événement, Hubert Keller s’est entretenu avec plusieurs spécialistes influents dans diverses disciplines, y compris Mariana Mazzucato, célèbre professeure d’économie de l’innovation et de la valorisation des biens publics à l’University College de Londres, les représentants d’investisseurs institutionnels Mark Fawcett OBE, CEO de Nest Invest, Emma Wall, Head of Platform Investments chez Hargreaves Lansdown, et David Thompson, CIO de Zurich Insurance, ainsi que plusieurs experts en investissement durable chevronnés de Lombard Odier.

    Lors du Summit, ils ont abordé quatre questions prioritaires aux yeux des investisseurs durables.

    Plus une partie du marché essaie d’ignorer ces points de friction et d’ignorer l’investissement durable, plus cela renforce notre conviction

    1. Donald Trump est-il en train de mettre fin à l’investissement durable ?

    Ces dernières années, des politiques gouvernementales, sous forme d’incitations fiscales ou de subventions, ont favorisé le lancement de produits et services durables ainsi que la transition vers des modèles d’affaires durables.

    Mais aujourd’hui, certains gouvernements semblent tourner le dos aux politiques de durabilité. C’est notamment le cas aux Etats-Unis, où Donald Trump a gelé les dispositions de l’Inflation Reduction Act, loi votée sous l’administration Biden en faveur des activités durables, et exhorté le secteur pétrolier à forer davantage avec les mots « Drill, baby, drill ». Après l’élection de Donald Trump, quelques acteurs du secteur financier ont annoncé vouloir réduire leurs engagements en matière de durabilité.

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    Mais Thomas Hohne-Sparborth, Head of Sustainability Research chez Lombard Odier, déclare : « Certes, on peut choisir de ne plus se concentrer sur la durabilité ou le changement climatique, mais ces sujets deviennent alors encore plus critiques, parce que les points de friction, donc les défis auxquels on est confronté, ne cessent d’empirer. »

    « Par exemple, aux Etats-Unis, certains assureurs refusent de couvrir des régions fortement exposées au risque de feux de forêt ou d’inondations. Un autre exemple est celui de la dégradation des sols : aujourd’hui, quelque 40% des terres sont dégradées, ce qui affecte la productivité. Ce sont des points de friction physiques réels qui fonctionnent un peu comme un élastique. Si vous l’ignorez, vous pouvez l’étirer, mais à partir d’un certain seuil, il provoque une réaction encore plus forte. Donc en réalité, plus une partie du marché essaie d’ignorer ces points de friction et d’ignorer l’investissement durable, plus cela renforce notre conviction. »

    Mark Fawcett, CEO de Nest Invest, reconnaît que le président Trump a eu un impact sur les discussions relatives à l’investissement durable, mais estime que l’opportunité de marché n’a pas changé. « Par exemple, sur le continent africain, plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. Cela représente une énorme opportunité d’investissement. Nous pouvons donc largement négliger la rhétorique américaine et nous concentrer sur les domaines où nous pouvons créer de la valeur pour nos membres tout en ayant un impact positif sur le changement climatique. »

    Le CIO de Zurich Insurance David Thompson privilégie aussi cette approche axée sur les opportunités : en matière d’investissement durable, il mise surtout sur l’atténuation des risques et sur les opportunités d’investissement. » Chez Hargreaves Lansdown, Emma Wall constate que le sentiment n’a pas été affecté. « Tous nos clients sont des investisseurs privés. Leur perception des opportunités d’investissement durable n’a pas changé juste parce qu’il y a un nouveau locataire à la Maison Blanche. »

    2. Le secteur public a-t-il encore un rôle à jouer ?

    Selon Mariana Mazzucato, malgré les perturbations suscitées par la nouvelle administration Trump, les gouvernements et les responsables politiques ont encore un rôle crucial à jouer.

    Si nous pouvons canaliser les investissements publics et privés vers la mission de la durabilité, cela entraînera une croissance économique

    « Il faut déjouer le mythe économique selon lequel il y a un compromis à trouver [en matière d’investissements publics]. On entend par exemple : ‘si nous dépensons davantage dans l’enseignement, il y a aura moins de fonds disponibles pour la santé’. Mais c’est une théorie erronée. Le coût de l’inaction dans la santé est bien plus élevé que le coût de l’action, et il en va de même pour le changement climatique. Si on laisse la situation se détériorer, cela nous coûtera beaucoup plus cher d’y remédier. C’est pourquoi nous avons besoin de partenariats public-privé ciblés sur des missions. Si nous pouvons canaliser les investissements publics et privés vers la mission de la durabilité, cela entraînera une croissance économique. »

    Thomas Hohne-Sparborth le confirme, précisant que les énormes progrès de la Chine en matière de modernisation du réseau électrique ont été suscités par des initiatives d’investissement public dans les énergies renouvelables et suivis par une croissance économique significative1. Il ajoute néanmoins que, même sans implication de l’Etat, la capacité mondiale en énergies renouvelables augmente à un rythme effréné, tout simplement parce que l’électricité d’origine renouvelable est moins onéreuse. Par exemple, au Texas, Etat américain qui produit le plus d’énergie, la part du solaire a dépassé celle du charbon pour la première fois dans la production d’électricité.2 « Ces nouvelles technologies gagnent du terrain parce qu’elles sont plus compétitives que les systèmes existants. Même si Donald Trump a lancé ‘Drill, baby, drill’, la croissance de la demande de pétrole diminue et les nouvelles technologies l’emportent », conclut-il.

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    3. Comment s’explique la sous-performance des investissements durables ?

    Malgré cette croissance manifeste, les intervenants du Summit reconnaissent qu’il y a eu une sous-performance des investissements durables ces dernières années. Néanmoins, ils soulignent que, dans le détail, le bilan est plus complexe. Peter Burke-Smith, Gérant de portefeuille chez Lombard Odier Europe, s’explique : « Ce n’est pas forcément lié à la durabilité, mais plutôt à l’investissement thématique en général. Comme la valeur de marché était concentrée dans une poignée de valeurs technologiques, en particulier les ‘Sept Magnifiques’, presque toutes les stratégies thématiques, axées sur la durabilité ou non, ont sous-performé le marché. »

    Nicholette MacDonald-Brown, Head of Sustainable Equities chez Lombard Odier, rebondit sur ce point. « Chacun sait que les conditions de marché étaient difficiles, avec une forte concentration de la valeur, mais nous observons maintenant un élargissement spectaculaire du marché. La perception que les investissements durables ont sous-performé le marché ne repose que sur la performance des investissements actifs sur les deux dernières années seulement. Selon Morningstar, la performance des fonds durables (évaluée depuis 2018) était généralement similaire à celle des fonds traditionnels. Si on observe le rendement médian des fonds axés sur le climat depuis le début de l’année, on constate même une surperformance. »

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    Elle relève par ailleurs que les détenteurs d’actifs partagent cette conviction, puisque de nombreux grands investisseurs institutionnels ont octroyé d’importants mandats de gestion durables axés sur le climat, la nature et les aspects sociaux. « De plus en plus d’investisseurs sophistiqués entrent sur ce marché. Ces différentes thématiques (climat, nature, énergie, social) sont toutes impliquées, mais elles n’entreront pas en jeu en même temps ni de manière prévisible. Mais pour les investisseurs, l’opportunité d’alpha, donc de surperformance, est très importante. »

    4. Où se situent les principales opportunités ? Les investisseurs devraient-ils se concentrer sur le changement climatique ?

    Dans ce contexte, quels domaines les investisseurs doivent-ils cibler dans leur quête d’alpha ? Thomas Hohne-Sparborth n’a aucun doute à ce sujet. « Le climat est très important, naturellement. Mais pas au sens très strict qu’on lui donne souvent. Par exemple, la dégradation des sols et les chaînes de valeur fragiles ont conduit à un triplement du cours du cacao. C’est un véritable point de friction, donc cela signifie que l’on peut aussi trouver des opportunités d’investissement dans la nature. ».

    Les investisseurs doivent se concentrer sur le changement climatique et le ‘net-zéro’ bien sûr, mais aussi sur le passage à une économie respectueuse de la nature

    « Les nouvelles technologies joueront un rôle clé dans la transition basée sur la nature », précise-t-il. Rappelant que le coût par kilogramme du lancement de satellites a chuté de 99% depuis 19803, il ajoute : « Tout d’un coup, on peut aussi recycler les fusées. De ce fait, la géosurveillance des terres agricoles et l’évaluation de l’impact des chaînes d’approvisionnement sur la nature sont beaucoup moins onéreuses. De la même manière, on observe un net recul du coût des robots industriels. Le rapport avec la nature n’est pas évident, mais ces tendances induisent une meilleure efficacité des ressources ainsi que des processus industriels qui sont plus circulaires et engendrent moins de déchets, et ont donc un moindre impact sur la nature. »

    Selon lui, les investisseurs découvriront aussi des opportunités dans le pan social de la transition, notamment parce que les dépenses de santé représentent une part beaucoup plus élevée du PIB dans de nombreux pays développés. « Ce sont de véritables points de friction. Nos systèmes de santé existants ne sont pas financièrement viables, ils ne sont pas capables de résister aux pressions démographiques actuelles. Une multitude d’opportunités émergeront à mesure que nous migrerons d’un système axé sur le traitement des malades vers un système conçu pour éviter que les personnes ne tombent malades. La technologie aura un rôle important à jouer à ce niveau. Pour répondre à la question, les investisseurs doivent se concentrer sur le changement climatique et le ‘net-zéro’ bien sûr, mais aussi sur le passage à une économie respectueuse de la nature et bénéfique sur le plan social, et sur les opportunités technologiques qu’offrent les solutions facilitées par la transformation digitale. »

    De puissantes tendances économiques, technologiques et d’innovation alimentent de manière inexorable de profonds changements systémiques qui sont en train de remodeler l’économie mondiale

    Investir dans les changements systémiques

    Le message général du Summit est clair. La transition vers la durabilité est certes confrontée à des obstacles politiques, mais de puissantes tendances économiques, technologiques et d’innovation alimentent de manière inexorable de profonds changements systémiques qui sont en train de remodeler l’économie mondiale.

    Chez Lombard Odier, nous pensons que ces opportunités apparaîtront probablement dans cinq systèmes clés : l’énergie, l’industrie, la consommation, la santé et la technologie digitale. Les analyses fondées sur les faits et les partenariats pluridisciplinaires que nous avons établis avec des experts externes nous permettent de comprendre la manière dont ces changements systémiques affecteront les modèles d’affaires et la rentabilité à long terme.

    Notre stratégie consiste tout d’abord à identifier les entreprises qui bénéficieront de la transition : parce qu’elles offrent des solutions en matière de durabilité servant plusieurs secteurs, ou parce qu’elles suivent une feuille de route crédible pour devenir des leaders de la durabilité dans leur secteur. Ensuite, nous réduisons l’univers d’investissement en détectant les distorsions de cours et grâce à l’analyse fondamentale, en recherchant les sociétés dont la valorisation n’intègre pas encore les changements systémiques qui sont à l’œuvre.

    Selon nous, cette approche nous permet de générer des rendements à long terme dans une transition qui est devenue inévitable. Hubert Keller conclut avec ces mots : « Les investisseurs peuvent s’interroger sur de nombreux sujets, mais nous ne pouvons pas remettre en question l’objectif final. Il n’y a aucun doute que nous nous avançons vers un scénario économique final entièrement décarboné, ayant une empreinte neutre ou positive sur la nature, bénéfique sur le plan social et facilité par la transformation digitale. Chez Lombard Odier, cette conviction constitue le fondement de notre réflexion en matière d’investissement. »

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