Entrepreneurs face aux nouveaux risques : fiscalité, cyberattaques et transmission du patrimoine en 2025

Entrepreneurs face aux nouveaux risques : fiscalité, cyberattaques et transmission du patrimoine en 2025

points clés.

  • Réformes fiscales : des opportunités à saisir
    Baisse de l’impôt sur le revenu, allègements sur l’outil de travail et relèvement des seuils successoraux : des mesures favorables, mais à activer proactivement et avec discernement
  • Transmission : entre avancées locales et vigilance fédérale
    Les nouvelles règles vaudoises facilitent la transmission, mais les projets fédéraux à venir pourraient alourdir la fiscalité et fragiliser les entreprises familiales
  • Cybersécurité : une urgence culturelle
    95 % des entreprises sans sauvegarde solide ne redémarrent pas. Sensibilisation, gouvernance numérique et outils souverains sont devenus incontournables

Comment transformer une réforme fiscale en avantage concurrentiel ? Dans le canton de Vaud, la baisse annoncée de l’impôt sur le revenu, la réduction de l’impôt sur la fortune grevant l’outil de travail et l’élévation des seuils d’imposition en matière de successions/donations suffisent-elles à protéger une entreprise familiale ? L’initiative fédérale visant à taxer à l’impôt sur les successions/donations les grandes fortunes à un taux de 50% met-elle en péril nos entreprises ? Et comment anticiper la suppression de la valeur locative ou la hausse potentielle de l’imposition des avoirs de prévoyance ? Autant de questions au cœur de ce nouveau rendez-vous organisé par Lombard Odier, un événement désormais incontournable pour les entrepreneurs, porté ici sur le thème « Fiscalité et cybersécurité ».

Réunis dans l’écrin prestigieux du Château de Prangins, plus d’une centaine d’entrepreneurs – dirigeants, fondatrices d’entreprise et investisseurs – se sont penchés sur trois enjeux clés : les réformes fiscales en cours et à venir, les conditions de transmission du patrimoine dans le cadre fiscal actuel et la montée fulgurante des cybermenaces en Suisse, qui impose de repenser en profondeur la résilience numérique des entreprises.

Comme l’a rappelé Antoine Buvelot, Responsable d’équipe pour la clientèle suisse et internationale à Genève chez Lombard Odier, « notre objectif est clair : aider les entrepreneurs à protéger et à transmettre leur patrimoine dans un environnement où la fiscalité et la cybersécurité évoluent plus vite que jamais ».

Réformes fiscales 2025 : ce qui change concrètement pour l’entrepreneur

Samuel Meylan, Responsable du conseil patrimonial pour la Suisse chez Lombard Odier, a passé en revue les trois mesures phares du canton de Vaud. La première : la réduction de l’impôt sur le revenu. « Une réduction de 4% de l’impôt de base, qui correspond à une baisse effective d’environ 6% une fois le coefficient cantonal appliqué », a-t-il précisé. Samuel Meylan a toutefois mis en garde : cette mesure ne concerne pas l’imposition des prestations en capital issues des caisses de retraite, qui avaient déjà bénéficié d’un abattement spécifique.

Depuis janvier 2025, chaque parent peut donner jusqu’à CHF 300 000 par an à chaque enfant sans impôt. Et pour les successions, le seuil passe de 250 000 à 1 million par souche héréditaire

Seconde réforme importante : l’allègement de l’impôt sur la fortune applicable à l’outil de travail. Lea Baracchini, Conseillère patrimoniale chez Lombard Odier, a expliqué que ce mécanisme permet d’obtenir « une réduction de l’impôt sur la fortune qui touche l’outil de travail entre 30% et 40% »1, à condition de respecter trois critères : « détenir au moins 10% de l’entreprise dans sa fortune privée, exercer une fonction dirigeante avec une rémunération conforme au marché, et en faire la demande de manière proactive via un formulaire dédié ». Lea Baracchini insiste en outre sur le fait que cet allègement n’est pas automatique : « Ce n’est pas l’administration qui vous l’accordera spontanément. C’est au contribuable de faire la demande et de démontrer que les conditions sont réunies ».

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Enfin, les seuils d’exonération pour les donations et successions en ligne directe ont été relevés de manière significative : « Depuis janvier 2025, chaque parent peut donner jusqu’à CHF 300 000 par an à chaque enfant sans impôt. Et pour les successions, le seuil passe de 250 000 à 1 million par souche héréditaire »2, a détaillé Lea Baracchini.

Bouclier fiscal : incertitude et clause guillotine

Le projet de bouclier fiscal du canton de Vaud, révisé pour entrer en vigueur le 1er juillet 2025 et qui reste conditionné à l’issue de la votation sur l’initiative « 12 % »3 et à la levée du recours actuellement pendant devant la Cour constitutionnelle, illustre par ailleurs la complexité actuelle des dispositifs fiscaux. Samuel Meylan a souligné la présence d’une clause dite « guillotine » : « Nous avons un nouveau bouclier fiscal très intéressant, mais si les Vaudois acceptent la baisse de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur la fortune à hauteur de 12%, le bouclier fiscal tombe. C’est ce qu’a prévu le législateur »

Samuel Meylan a rappelé que cette logique a été vivement critiquée par les initiants, qui y voient une pression politique inacceptable : « Ils ont déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle, estimant que cette clause équivalait à une forme de chantage ». À ce jour, aucune décision n’a encore été rendue, laissant les entrepreneurs dans une zone d’incertitude – une situation à suivre de près.

Transmission d’entreprise : relèvements bienvenus, mais vigilance fédérale

Les nouvelles règles cantonales facilitent la transmission d’entreprise en ligne directe. L’abattement de 50% sur la valeur de l’entreprise est maintenu, et la condition de détention minimale passe de 33% à 25%, comme l’a expliqué Lea Baracchini : « Pour pouvoir bénéficier de cet abattement, il faut que l’enfant détienne au moins 25% de l’entreprise après la transmission » – un ajustement qui allège la pression fiscale pesant sur de nombreuses familles d’entrepreneurs dirigeants d’entreprises.

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Pour autant, ces avancées cantonales risquent d’être remises en question au niveau fédéral : tout d’abord en raison d’un projet visant à augmenter la fiscalité sur les prestations en capital issues de la prévoyance professionnelle, qui passerait de 9% à environ 14 à 15%4. En second lieu, en raison d’une initiative populaire lancée par la Jeunesse socialiste suisse pour introduire un impôt fédéral de 50% sur les donations et successions dépassant CHF 50 millions5. « Le texte ne prévoit aucun allègement pour l’outil de travail, ce qui pourrait poser de sérieux problèmes de liquidités pour les héritiers entrepreneurs », a averti Lea Baracchini.

Cybersécurité : comment protéger son entreprise face à l'explosion des attaques ?

Faisant suite aux interventions de Samuel Meylan et Lea Baracchini, Frans Imbert-Vier, expert en cybersécurité et CEO d’UBCOM, a partagé son expertise en cybersécurité sur les nouvelles formes de cyberattaques et les réflexes à adopter en tant qu’entrepreneur pour mieux se protéger et protéger son entreprise. Frans Imbert-Vier a d’emblée posé le décor : « Toutes les entreprises qui ont été piratées et qui n’avaient pas de sauvegardes solides n’ont pas pu repartir dans 95% des cas », ajoutant : « Ce que vous tenez dans votre main, votre smartphone, est le plus grand cheval de Troie que vous n’ayez jamais utilisé ».

Toutes les entreprises qui ont été piratées et qui n’avaient pas de sauvegardes solides n’ont pas pu repartir dans 95% des cas 

Ainsi, comment réagir si les serveurs de l’entreprise sont cryptés du jour au lendemain ? Les sauvegardes sont-elles réellement exploitables ? Peut-on réellement avoir confiance dans ses outils de communication, ses collaborateurs ou encore ses fournisseurs ? Autant de questions essentielles pour les entrepreneurs, auxquelles Frans Imbert-Vier a répondu, dans un contexte où la cybermenace est devenue structurelle et systémique.

En 2023, 45% des entreprises suisses de plus de 250 employés et plus ont été victimes d’au moins une cyberattaque

En effet, en 2023, 45% des entreprises suisses de plus de 250 employés et plus ont été victimes d’au moins une cyberattaque6. Et selon l’Office fédéral de la cybersécurité, 34 789 incidents ont été recensés au premier semestre 2024, soit presque deux fois plus qu’à la même période en 20237.

L’un des premiers constats formulés par Imbert-Vier est que dans la majorité des cas, les attaques ne sont pas dues à une faille technologique, mais à une erreur humaine. « 80 % des entreprises se sont fait pirater via du phishing8 » a-t-il déclaré, rappelant que « votre cerveau est votre meilleur pare-feu. Si vous détectez une petite anomalie dans l’email ou le message que vous recevez, ne cliquez pas ».

Frans Imbert-Vier a illustré ce point avec de nombreux cas issus d’expériences vécues : des employés pressés qui cliquent malgré un doute, des ordinateurs laissés sans surveillance dans un train ou un hôtel ou encore des conversations confidentielles dérobées, tenues dans des taxis ou des halls d’aéroport.

Sans sauvegarde, pas de redémarrage

Pour Frans Imbert-Vier, la seule protection véritable est la résilience. Elle commence avant tout par une sauvegarde fiable. « La sauvegarde est le seul élément qui vous permettra de reprendre votre activité après une attaque ; il n’y a rien d’autre » a-t-il martelé, ajoutant que « toutes les entreprises qui ont été piratées […] et qui n’avaient pas de sauvegardes solides n’ont pas pu reprendre leur activité comme avant dans 95% des cas ». Frans Imbert-Vier préconise en outre l’emploi d’outils de traçabilité afin « de savoir qui utilise quel fichier, à partir d’où et à quel moment », ajoutant « sans cela, il est difficile d’identifier l’origine de l’attaque et de porter plainte. Et sans plainte, aucune assurance ne couvrira les pertes ».

« Il faut sortir de la naïveté numérique » et privilégier des solutions réellement européennes : pare-feux, cloud souverain, outils d’intelligence artificielle construits et opérant sur le sol européen »

Par ailleurs, Frans Imbert-Vier a dénoncé le faux sentiment de sécurité que peuvent procurer certains services grand public : « À chaque fois que vous utilisez un produit américain, vous acceptez que vos données puissent être interceptées » a-t-il expliqué à l’auditoire, en citant le CALEA Act de 19949, qui autorise les autorités américaines à accéder aux données sans recourir à aucun mandat judiciaire. Son conseil aux entrepreneurs est sans équivoque : « Il faut sortir de la naïveté numérique » et privilégier des solutions réellement européennes : pare-feux, cloud souverain, outils d’intelligence artificielle construits et opérant sur le sol européen ». Il faut cependant faire attention en choissisant son fournisseur « un produit installé en Europe n’est pas forcément européen dans son code ni dans ses capitaux » a-t-il expliqué.

Cybersécurité et patrimoine des entrepreneurs, de la culture d’entreprise à l’accompagnement sur mesure

La fin de la conférence fut marquée par une série de questions-réponses adressée au panel d’intervenants, durant laquelle un participant a interrogé Frans Imbert-Vier sur l’utilité d’une identité numérique certifiée par l’État. L’expert a reconnu que « pour un usage privé, oui, cela améliore la sécurité », mais dans le cadre d’une activité professionnelle, particulièrement dans l’innovation ou la finance, « c’est insuffisant ». Le CEO d’UBCOM a souligné que bon nombre de solutions présentées comme suisses sont « partiellement financées par des capitaux américains. Or, dès qu’une société détient plus de 25% d’un projet, elle en revendique la propriété intellectuelle », en concluant : « ce n’est pas une question technique, mais une question géopolitique ».

La cybersécurité n’est pas une suite de mesures techniques, mais une culture : elle passe par la sensibilisation des équipes, des chartes d’usage, des formations régulières et une vigilance adaptée aux privilèges de chacun

L’expert en cybersécurité a conclu la séance de Q&A par une série de gestes simples à adopter au quotidien, mais essentiels : ne jamais utiliser de ports USB publics ou de câbles provenant d’une origine douteuse, ne jamais laisser ses appareils sans surveillance, toujours les éteindre – plutôt que les mettre en veille – ou encore éviter systématiquement les réseaux Wi-Fi gratuits et privilégier le partage de connexion avec son téléphone. « Si vous avez un doute, ne faites rien, ne cliquez pas, ne branchez pas, ne transférez pas. Ce principe de précaution est votre meilleure assurance », a-t-il déclaré.

Enfin, à l’attention des directeurs financiers souvent visés par le phishing, il a averti : « Vous êtes un trampoline idéal pour les fraudeurs ; apprenez à dire non et à ignorer ce qui n’est pas normal. » La cybersécurité, a-t-il conclu, « n’est pas une suite de mesures techniques, mais une culture : elle passe par la sensibilisation des équipes, des chartes d’usage pour protéger vos droits, des formations régulières et une vigilance adaptée aux privilèges de chacun ». Pour les entrepreneurs, ce changement de culture suppose de s’entourer de partenaires capables de faire le pont entre gouvernance numérique, stratégie patrimoniale et gestion opérationnelle.

C’est précisément le rôle de Lombard Odier : en conjuguant expertise locale et vision à 360° du patrimoine, Lombard Odier accompagne les entrepreneurs suisses à chaque étape clé de leur trajectoire – de la création au développement de l’entreprise et de la cession à la transmission de celle-ci. Grâce à une approche sur mesure alliant conseil patrimonial, structuration d’entreprise, planification successorale et optimisation fiscale, Lombard Odier aide à articuler efficacement les dimensions privée et professionnelle du patrimoine à chaque étape-clé de la vie des entrepreneurs et de leur famille.

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