Systèmes alimentaires I Lombard Odier

une transition vitale pour la santé des êtres humains et de la planète.

Notre système économique repose sur la bonne santé de la planète¹. Nous sommes dans une situation périlleuse car nous la poussons au-delà de ses limites.. Les limites planétaires définissent l’espace dans lequel l’humanité et notre économie peuvent se développer et prospérer. Sur les neuf limites planétaires qui assurent la régulation de la stabilité et de la résilience du système terrestre, nous en avons déjà franchi cinq, et les suivantes sont en péril. Les pressions que nous exerçons sur ces limites planétaires interagissent et amplifient l’impact de notre économie WILD (« Wasteful, Idle, Lopsided and Dirty » : gaspilleuse, inefficace, inéquitable et sale).

Si nous continuons à les franchir, nous augmentons le risque de dommages désastreux à grande échelle, voire de changements irréversibles de l’environnement.

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des forces puissantes à l’œuvre.

A cet égard, l’économie mondiale connaît une transformation majeure en matière de durabilité. De puissantes forces stimulent cette transition environnementale, comme le comportement des consommateurs, les investisseurs, les disruptions mondiales, la politique et les solutions privées innovantes Elles créent des « cercles vertueux » qui accélèrent le changement. L’ambition gouvernementale croissante favorise l’augmentation des investissements, ce qui mène à des innovations et à des économies d’échelle, favorisant ainsi la croissance des marchés. Les consommateurs sont de plus en plus disposés à soutenir les entreprises présentant un bilan écologique solide, incitant ainsi davantage les entreprises à mettre en place des solutions environnementales². En conséquence, les fournisseurs modifient leurs modes de production, en optant pour une énergie locale et faible en carbone, des solutions positives pour la nature, ainsi que des matériaux secondaires. Les autorités politiques et réglementaires poursuivront leurs efforts en réponse à la pression sociale grandissante et aux opportunités économiques offertes par la transition.

transformation des secteurs clés.

Pour protéger notre santé économique et notre prospérité à long terme, nous devons accélérer la transition vers une économique CLIC® (« Circular, Lean, Inclusive and Clean » : circulaire, efficiente, inclusive et propre).
Nous pensons que des changements clés de systèmes favoriseront cette transition : l’énergie ; les terres et l’océan ; les matériaux et le carbone. Ces profondes transformations perturberont 95% de notre univers d’investissement.

actualités sur l'agriculture.

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transformation des secteurs.

Energie

Nous devons transformer nos systèmes énergétiques et électrifier notre économie. Comment ? En décarbonant l’approvisionnement, grâce à une augmentation de la production d’électricité issue de sources renouvelables ou d’autres sources zéro carbone, et à un abandon des centrales à charbon et à gaz sans système de capture du carbone. Nous devons augmenter l’approvisionnement d’électricité renouvelable de 20% à 70% d’ici 2050. L’offre et la demande doivent être gérées adéquatement avec des systèmes d’énergie flexibles. Nous devons également rendre la demande plus « écologique » : en électrifiant la demande énergétique de secteurs du bâtiment, des transports et de l’industrie, et en augmentant l’efficacité énergétique dans tous les secteurs.

Terres et océans

Nos systèmes des terres et des océans compromettent la stabilité de la Terre. Le moment est venu d’adopter un système qui restaure les écosystèmes tout en proposant des produits respectueux de la nature. Les systèmes alimentaires sont critiques pour cette transition. L’agriculture utilise par exemple environ 50% de la surface habitable de la planète³. Cette expansion de l'utilisation des terres agricoles a eu un coût environnemental considérable (déforestation, changement climatique, perte de biodiversité, dégradation des sols). Pour permettre à la nature de continuer à offrir de la stabilité et de précieux services écosystémiques, nous devons restituer une grande partie de ces terres agricoles . Dans le même temps, la société doit assurer un approvisionnement stable et durable de l’alimentation à une population en pleine croissance et de plus en plus prospère, au moyen de nouveaux modèles agricoles.

Matériaux

Depuis 50 ans, la croissance économique est liée à une augmentation de la consommation de matériaux, provoquant de sérieuses répercussions sur l’environnement. L’extraction et le traitement des ressources mondiales comptent pour 90% de la perte de biodiversité et contribuent de façon significative aux émissions de gaz à effet de serre (GES)⁵. Le monde doit réduire l’extraction et l’utilisation des ressources. Et c’est la circularité, via la digitalisation, qui ouvrira la voie. Nous devons réduire de 28% l’utilisation et l’extraction des ressources primaires d’ici dix ans. Nous pouvons rompre le lien entre la production et la dépendance aux ressources primaires et éviter le gaspillage et la pollution grâce aux matériaux alternatifs, à un recyclage plus efficace, à des ressources secondaires à faible teneur en carbone et à des modèles d’affaires basés sur les services.

Carbone

La fixation d’un prix pour le carbone jouera un rôle déterminant. Pour favoriser l’adoption de technologies à faible teneur en carbone, toutes les régions clés ont besoin de définir un prix du carbone qui augmentera de façon prévisible pour les entreprises polluantes, afin de permettre aux marchés du carbone réglementés et volontaires de joueur leur rôle pour réduire et supprimer les GES.

repenser les systèmes des terres et des océans

La demande d’une population grandissante a entraîné une croissance exceptionnelle de la production alimentaire et des rendements des cultures, au prix d’un coût énorme pour l’environnement et la santé humaine. Aucun autre système n’a une incidence aussi forte sur la transgression des limites de notre planète. C’est pour cela qu’il faut repenser nos systèmes des terres et des océans.

Le coût des externalités négatives de notre système alimentaire est estimé à USD 1’200 milliards chaque année⁶.
Deux grands problèmes doivent être résolus : le défrichement des terres et les méthodes agricoles. Aujourd’hui, nous avons déjà défriché 50% de l’ensemble des terres habitables pour l’agriculture, ce qui représente cinq milliards d’hectares, soit environ cinq fois la taille de la Chine. Le défrichement des terres à des fins agricoles est la principale cause de la déforestation, de la destruction de la biodiversité et de la génération des émissions de GES.

défi

24%

des émissions mondiales de GES proviennent de la production alimentaire

90%

de la dégradation des forêts

25%

de la perte de biodiversité

La manière dont nous utilisons les terres est profondément problématique. Les techniques agricoles modernes (qui représentent 98% des pratiques d’utilisation des terres) sont basées sur le labourage et le travail du sol, qui libèrent de grandes quantités de carbone stockées dans le sol, ce qui contribue fortement au changement climatique. Le recours excessif aux engrais à base de combustibles fossiles libère également des émissions dans l’atmosphère. En outre, l’utilisation excessive de pesticides de synthèse occasionne des déchets agrochimiques qui dégradent les sols et polluent l’eau. Qui plus est, près de 80% de nos terres agricoles sont utilisées pour produire de la viande et des produits laitiers, qui sont non seulement responsables du double des émissions de GES des aliments végétaux, mais aussi très gourmands en eau, puisque le secteur mondial consomme 70% de l’approvisionnement en eau douce.

Comment résoudre cette situation ? En restituant un milliard d’hectares de terres à la nature d’ici 2030. Si ce plan semble ambitieux, de nombreuses avancées ont déjà été réalisées, puisque 115 pays ont pris des engagements et qu’un milliard d’hectares devraient être restitués à la nature d’ici 2030, avec plus de 300 millions d’hectares prévus à cet effet en Amérique, en Chine et en Europe, qui sont des producteurs agricoles majeurs.

un système alimentaire défaillant.

Nos systèmes alimentaires peuvent être considérés « à la fois comme un miracle et comme un désastre »⁷. Ils continuent à nous nourrir alors même que la population mondiale a triplé depuis 1950. Dans un souci de productivité, nous avons mis au point des systèmes alimentaires remarquablement productifs et renforcé la production alimentaire, ce qui a eu de graves conséquences. Nos systèmes alimentaires sont incroyablement inefficaces. L’agriculture est le deuxième principal responsable du changement climatique et près de 80% de nos terres agricoles ne produisent que 20% des calories dont nous avons besoin. Environ 30 calories de nourriture sont nécessaires pour produire une seule calorie de bœuf. De plus, nous gaspillons énormément de nourriture. En raison de notre modèle de distribution, près d’un tiers de la nourriture est perdue tout au long de la chaîne de valeur. Ce système défaillant a des conséquences importantes, car il produit une nourriture à l’origine d’une alimentation inadéquate et cause dix millions de décès prématurés chaque année. Et ce sont les gouvernements qui doivent gérer les coûts des problèmes de santé liés à l’alimentation. Enfin, nos systèmes alimentaires se sont avérés extrêmement vulnérables, comme l’a montré l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a entraîné un blocage des exportations, une envolée des prix des matières premières et une augmentation de l’insécurité alimentaire.

nourrir dix milliards de personnes en toute sécurité.

Afin de nourrir une population croissante de façon durable, il faudra emprunter des voies de transition vers de nouveaux systèmes alimentaires. Les modèles d’affaires seront transformés et la façon dont nous produisons, distribuons et consommons la nourriture changera de façon radicale.

Nos habitudes de consommation seront profondément modifiées, car nous mangerons des aliments différents. La demande évoluera de manière significative vers des sources de protéines alternatives, qu’elles soient d’origine végétale, issues de microorganismes, de cellules animales ou à base d’insectes. Ces sources de protéines alternatives ont une empreinte environnementale bien plus faible que la viande et les produits laitiers, car elles produisent moins d’émissions, consomment moins d’eau et nécessitent beaucoup moins de terres.

Nous produirons de la nourriture pour différentes espèces. Aujourd’hui, 36% de la production des récoltes sont utilisés pour nourrir les animaux⁸ et seulement 55% des récoltes mondiales sont directement consommées par les humains. Nous utilisons nos récoltes pour nourrir nos vaches. Autrement dit, nous devons supprimer la « vache intermédiaire ».

Notre nourriture sera produite différemment. L’agriculture de précision tirera parti de la technologie pour obtenir une « intensification durable ». Des systèmes GPS, des drones et des capteurs seront déployés aux côtés de technologies basées sur les données afin de cibler intelligemment les ressources, de réduire le gaspillage de l’eau et de minimiser l’utilisation de produits chimiques et d’engrais, en s’assurant qu’ils soient déployés uniquement là où cela est nécessaire. Par ailleurs, les pratiques régénératrices qui augmentent le recours aux pesticides et engrais alternatifs vont améliorer la santé et la productivité des terres.

Notre nourriture sera distribuée de façon efficace. De nouvelles formes de logistique et de livraison réduiront le gaspillage alimentaire. Les innovations des systèmes de logistique, optimisées par de nouveaux logiciels et le partage de données entre opérateurs, permettront une meilleure utilisation de l’espace dans les centres de distribution et les entrepôts, tout en réduisant les voyages à vide.

opportunités

70%

de réduction de la consommation d'eau peut être obtenue par l'agriculture hydroponique

40%

de réduction des GES à l’échelle mondiale pourrait être obtenue par l'agriculture de précision

400%

augmentation possible des rendements du maïs grâce à l’agrosylviculture régénérative

la feuille de route vers de nouveaux systèmes alimentaires.

La transition vers de nouveaux systèmes alimentaires est en cours. Les opportunités d’investissement sont légion dans la production alimentaire durable pour les entreprises fabriquant des intrants biologiques et synthétiques, ainsi que des produits alimentaires comme les aliments pour les animaux, l’aquaculture et les engrais. Nous privilégions les entreprises qui mettent en œuvre des solutions sur l’ensemble de la chaîne de valeur dans des industries comme celles des équipements agricoles et alimentaires, des emballages alimentaires et de la logistique. En outre, les entreprises en contact avec le consommateur qui fabriquent, vendent et servent de la nourriture afin de promouvoir une consommation durable offrent des perspectives attrayantes. Avec notre nouvelle stratégie, en partenariat avec Systemiq, nous visons à saisir les opportunités associées à la transformation des systèmes alimentaires alors qu’ils évoluent vers un modèle capable de nourrir la planète sans franchir ses limites, ou en contribuant à les restaurer.

Nous pensons que les nouveaux systèmes alimentaires génèreront des bénéfices de USD 1’500 milliards d’ici 2030

où nous sommes.

Si notre héritage est suisse, nous sommes résolument internationaux dans notre approche et nos perspectives. Avec plus de 25 bureaux dans le monde, nous sommes en mesure de servir nos clients où qu’ils se trouvent.

clientèle privée.asset management.technology for banking.external asset managers.

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¹Forum économique mondial, « Nature Risk Risking: Why the Crisis Engulfing Nature Matters for Business and the Economy » (2020)
²Office fédéral allemand pour l’agriculture et l’alimentation (BLE) (2022). https://www.ble.de/SharedDocs/Pressemitteilungen/DE/2022/220330_Versorgungsbilanz-Fleisch.html
³Food and Land Use Coalition (2019) : Growing Better
⁴Carbon Pricing Leadership Coalition (2017) « Report of the High-Level Commission on Carbon Prices »
⁵ « Landmark study shows the circular economy can halt biodiversity loss », Forum économique mondial (weforum.org)
⁶ White Paper Lombard Odier – Systèmes alimentaires
⁷ (Dimbleby, 2021)
⁸ (Cassidy, West, Gerber, & Foley, 2013)

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