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Le futur au naturel : comment Bloom Biorenewables transforme les plantes en matériaux de demain
points clés.
Révéler le potentiel caché du bois : Bloom valorise la lignine et l’hémicellulose – des composants végétaux jusque-là peu exploités – pour créer des matériaux performants, sans recourir aux énergies fossile
Une percée en chimie biosourcée : sa technologie brevetée de fractionnement préserve l’intégrité de la biomasse, ouvrant la voie à de nouvelles applications industrielles durables
Du laboratoire à l’échelle industrielle : soutenue par de grands investisseurs, Bloom pose les bases d’une production biosourcée à grande échelle pour accélérer la transition vers une économie net-zéro.
Tout a commencé par une simple question : pourquoi nos produits quotidiens (des matières plastiques aux parfums) doivent-ils absolument être fabriqués à partir de combustibles fossiles ? Pour Remy Buser, chimiste et co-fondateur de Bloom Biorenewables, cette question n’est pas restée hypothétique et a fait germer l’idée d’un concept innovant.
Le bois, matériau utilisé dans nombre d’objets quotidiens tels que nos meubles et nos rames de papier, sans oublier le secteur de la construction, pourrait-il donner naissance aux parfums, plastiques et additifs alimentaires de demain, tout en éliminant l’impact environnemental des combustibles fossiles ? Remy Buser en était convaincu – c’est ainsi que naquit Bloom Biorenewables.
Chimiste expérimenté doté d’un fort esprit entrepreneurial, ce dernier a fondé une équipe qui révolutionne actuellement la façon dont nous valorisons la biomasse. En libérant le potentiel inexploité de la lignine et de l’hémicellulose (composants des plantes souvent mis au rebut), Bloom crée des matériaux renouvelables et hautement performants qui pourraient un jour remplacer les produits d’origine fossile à grande échelle.
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Dans cet entretien, Remy Buser explique comment Bloom, initialement un laboratoire universitaire, est devenue une entreprise en plein essor dans le secteur des technologies vertes, attirant de grands investisseurs. Il parle également des défis à relever pour développer son idée innovante à grande échelle, et explique les raisons pour lesquelles la « dé-fossilisation » pourrait être la clé de la transition vers une économie « net-zéro ».
Toute l’équipe est convaincue d’avoir fait une découverte importante, qui non seulement présente un énorme potentiel du point de vue du marché, mais en plus pourrait offrir à l’humanité une solution de long terme axée sur la durabilité
D’où vient l’idée qui a donné vie à Bloom Biorenewables et comment avez-vous commencé ?
Tout est parti, d’une part, de ma compréhension des molécules et des atomes et de leur incidence sur l’environnement (j’ai étudié la chimie) et, d’autre part, de l’esprit entrepreneurial qui me caractérise depuis mon plus jeune âge.
De plus, je ne suis pas seul. Toute l’équipe est convaincue d’avoir fait une découverte importante, qui non seulement présente un énorme potentiel du point de vue du marché, mais en plus pourrait offrir à l’humanité une solution de long terme axée sur la durabilité. Notre histoire a débuté à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) grâce à une technologie mise au point par l’un des co-fondateurs, Jeremy Luterbacher, que nous avons fait passer du laboratoire à la phase d’industrialisation avec la collaboration de Florent Héroguel.
Pouvez-vous nous expliquer comment votre technologie transforme le bois en produits utiles et durables ?
Le carbone est l’un des principaux composants de la plupart de nos produits quotidiens et, aujourd’hui, la majeure partie de ce carbone provient de ressources fossiles. Nous devons trouver le moyen d’utiliser le carbone renouvelable (c’est-à-dire non fossile, par exemple celui issu des plantes) de la même façon.
Notre technologie repose sur ce concept. Nous disposons d’une technologie de « fractionnement » qui nous permet de décomposer les plantes et d’isoler leurs composants de base. Le plus abondant est la cellulose, que la plupart des gens connaissent grâce à l’industrie du papier. Mais nous nous concentrons sur les fractions sous-utilisées, à savoir la lignine et l’hémicellulose, qui sont extrêmement difficiles à valoriser à l’heure actuelle. Grâce aux agents protecteurs et stabilisateurs de notre processus, nous pouvons désormais les extraire naturellement, d’une façon qui protège leurs propriétés utiles, ce qui nous permet d’en faire ce que nos concurrents ne peuvent pas.
Quels produits pourraient bientôt être fabriqués en remplaçant les matériaux d’origine fossile par ceux de Bloom ?
Tous ! C’est l’objectif. Mais à court terme, nous visons des marchés à faible volume et à forte valeur ajoutée. Il s’agit notamment des parfums et des arômes, et plus généralement des produits chimiques spécialisés. Nous nous intéressons aux additifs ou stabilisateurs, qui sont présents dans de nombreux produits ordinaires et qui jouent un rôle clé dans leur conservation.
A long terme, nous visons des applications de masse telles que les résines et les revêtements, et de façon plus générale les plastiques.
En quoi la vision de Bloom correspond-elle à la stratégie Plastic Circularity Fund de Lombard Odier, et comment avez-vous rencontré l’équipe ?
Nous sommes toujours ouverts au dialogue avec les investisseurs et nous nous efforçons sans cesse de nouer de nouveaux liens. Dans le cas présent, Alexandre Ouimet Storrs, Senior Investment Manager chez LOIM, qui nous suit depuis 2018, a su discerner notre argument clé de vente et apprécie les progrès réalisés par notre entreprise.
Notre adéquation avec la stratégie Lombard Odier est presque parfaite : cette stratégie aborde le problème des déchets plastiques sous de nouveaux angles et nous traitons plusieurs d’entre eux. Nous utilisons les flux secondaires des processus de l’agriculture ou de l’industrie forestière. Nous favorisons également le recyclage, car nous réutilisons les composants de la biomasse. Enfin, nous fabriquons des plastiques et autres matériaux dont le profil de durabilité est largement supérieur.
Nous évaluons toujours le profil de risque de chaque marché sur des facteurs tels que sa taille, les marges et la volonté d’adopter des solutions durables. Nous cartographions ces éléments et élaborons des stratégies à court, moyen et long terme en conséquence
Quels ont été les plus grands défis à relever pour faire passer Bloom du laboratoire au marché ? Dans quelle mesure le marché des solutions alternatives biosourcées est-il compétitif ?
La création d’une entreprise comporte de nombreux défis et le développement de la technologie à grande échelle est l’un des plus importants. Nous œuvrons avec des processus chimiques qui nécessitent une infrastructure spécifique. Il ne s’agit pas nécessairement d’équipements, mais nous avons besoin d’un vrai laboratoire, ce qui n’est pas chose facile pour une start-up. Nous y avons consacré nos premières années et, aujourd’hui, nous disposons d’un centre de recherche et développement et sommes associés à d’excellents partenaires qui nous aident à créer l’environnement approprié.
Il y a également l’adéquation entre le produit et le marché. Nous avons exploré de nombreuses applications différentes, parlé à de nombreux clients et pouvons désormais compter sur un large éventail de possibilités et de solutions de repli pour rendre le développement plus stable et réduire les risques.
Pour finir, l’obtention des premiers grands contrats (que nous avons signés ces derniers mois) est une étape clé. Ces contrats sont le fruit de cette adéquation dont je parlais entre le produit et le marché. Nous sommes maintenant prêts à lancer nos produits, en consacrant les fonds levés lors de la série A à la production à grande échelle et à l’exécution des contrats d’achat que nous avons signés.
Vous travaillez sur des applications allant des bioplastiques aux additifs alimentaires. Quels sont les marchés prioritaires ?
Nous évaluons toujours le profil de risque de chaque marché. Il s’agit de facteurs tels que la taille du marché (les petits marchés sont plus abordables en termes de volumes de production), les marges et la volonté d’adopter des solutions durables. Nous cartographions ces éléments et élaborons des stratégies à court, moyen et long terme en conséquence.
A court terme, les meilleurs marchés sont ceux des produits haut de gamme (produits de luxe, parfums et arômes), qui offrent une forte valeur ajoutée en dépit d’une taille restreinte.
Mais le but final est de pénétrer les marchés de masse. Nous ne pourrons le faire qu’après avoir atteint une échelle véritablement commerciale et ramené nos coûts à un niveau comparable à celui de l’industrie chimique axée sur les combustibles fossiles.
L’une des difficultés rencontrées pour expliquer notre démarche à un public plus large découle du marché des produits chimiques, qui touche quasiment tout ce que vous utilisez, possédez ou achetez au quotidien. Vous avez parlé des bioplastiques et des additifs alimentaires, ce qui en soi illustre son étendue. Or, en définitive, les molécules se ressemblent beaucoup. Nous vendons le même matériau dans différents secteurs et ce sont nos clients qui s’occupent de la formulation. Nous fournissons un matériau utilisé par le client A pour l’application A et par le client B pour l’application B, mais nos processus et notre produit restent les mêmes.
On parle souvent de décarbonation, le terme consacré, mais les matériaux ne peuvent pas être décarbonés, puisque le carbone est l’un de leurs principaux composants. C’est pourquoi nous préférons le terme dé-fossilisation
Selon vous, quels sont les secteurs qu’il faut repenser en priorité et comment vos matériaux peuvent-ils contribuer à ce changement ?
Je pense que tous les secteurs doivent changer. L’une des principales différences est la proximité avec le client. Dans le secteur des cosmétiques, par exemple, les consommateurs sont plus susceptibles de lire les noms interminables des composants chimiques figurant sur les emballages, de comprendre ce que sont les molécules et leur origine et d’accorder une plus grande valeur aux produits entièrement renouvelables ou naturels. D’une certaine façon, ces marchés sont mieux préparés à la transition vers les solutions durables.
En revanche, des secteurs tels que les revêtements de surface (destinés par exemple aux tables, chaises ou meubles divers) tendent à moins intéresser les consommateurs. Les marges y sont également plus faibles, de sorte qu’il est plus difficile d’absorber les écarts de coût. Cela dit, nous visons des prix compétitifs à grande échelle, donc ceci n’est pas un problème à long terme.
Comment envisagez-vous le rôle des matériaux biosourcés dans l’accélération de la transition vers une économie « net-zéro » ?
Les matériaux biosourcés sont un pilier essentiel de cette transition. On parle souvent de décarbonation, le terme consacré, mais les matériaux ne peuvent pas être décarbonés, puisque le carbone est l’un de leurs principaux composants. C’est pourquoi nous préférons le terme dé-fossilisation.
De plus, en nous concentrant sur les alternatives biosourcées dans ce domaine, nous mettons sous pression les acteurs axés sur les combustibles fossiles. Si les matériaux biosourcés deviennent plus attractifs et leurs prix plus compétitifs, ils pourront modifier la dynamique des prix et amoindrir la compétitivité des produits d’origine fossile sur d’autres marchés, tels que ceux des carburants ou du bitume. C’est un effet domino : les matériaux biosourcés compétitifs et performants peuvent véritablement changer la donne.
Vous venez d’achever un tour de financement de série A de CHF 13 millions auprès de grands investisseurs. En conséquence, quelle sera la prochaine étape de l’évolution de Bloom ?
Ce financement constitue une étape clé dans notre parcours. Nous avons maintenant signé des accords majeurs avec des entreprises qui nous aideront à nous développer à plus grande échelle et seront nos acheteurs. Les fonds levés nous soutiendront pendant cette phase de croissance, nous permettant de livrer nos produits à nos clients à l’échelle de la tonne.
Le but est de valider les propriétés de nos matériaux, mises au point à l’aide de nos partenaires, ainsi que d’obtenir une validation complète et l’enregistrement des produits. Parallèlement, nous développons actuellement notre première unité de production, qui traitera 5’000 tonnes de biomasse par an. Pour finaliser les plans de cette installation, nous avons besoin des données générées au cours de cette phase du financement de série A. Notre équipe responsable de l’industrialisation a déjà commencé la conception de base, qui sera prête d’ici la fin de la phase de série A.
Notre objectif immédiat est d’atteindre 100 tonnes de matériaux traités par an. Nous pourrons y parvenir grâce à Valsynthese, un fabricant avec lequel nous travaillons dans le canton du Valais (plus précisément dans la ville de Brigue). Il nous aidera non seulement à fabriquer le matériau mais aussi à rationaliser le processus.
Nous prévoyons au moins une multiplication par quatre ou cinq au cours de la première année, puis par dix d’ici la fin de la phase de série A.
À horizon dix ans, notre objectif est d’avoir achevé la première installation commerciale et de voir nos partenaires du monde entier utiliser notre technologie pour produire du carbone renouvelable à partir de plantes
Vous avez déjà remporté plusieurs prix. Lequel a le plus d’importance à vos yeux ?
La meilleure récompense est toujours la satisfaction du client, qui par ailleurs doit rester le principal objectif. Bien entendu, nous sommes également honorés d’être reconnus lors de divers événements et de remporter des prix prestigieux. Citons notamment le Swiss Technology Award, très cher à nos yeux. Nous avons également remporté la Startup Champions Seed Night de l’EPFL, ce qui nous a permis de rencontrer divers interlocuteurs et de nous faire connaître au sein de notre communauté. Je citerais également le Prix SUD, décerné par Romande Energie et Le Temps, qui nous a fait bénéficier d’une précieuse couverture médiatique. Ces récompenses nous donnent de l’élan et confèrent une plus grande visibilité à notre entreprise.
A terme, quelle est votre vision pour Bloom dans les cinq à dix prochaines années ?
Notre vision à long terme est de créer une entreprise présente à l’échelle mondiale, dotée d’une technologie propriétaire. Pour cela, nous devrons construire notre première usine commerciale, condition préalable à la vente de notre technologie sous licence. Il faut d’abord que nous prouvions au monde entier notre capacité à l’exploiter nous-mêmes, sans quoi les clients encourraient des risques, ce qui réduirait le prix et la valeur de notre solution et diminuerait son attrait global.
À horizon dix ans, notre objectif est d’avoir achevé la première installation commerciale et de voir nos partenaires du monde entier (dans les secteurs de la pâte et du papier, de l’agriculture ou encore de la chimie) utiliser notre technologie pour produire du carbone renouvelable à partir de plantes.
Cette vision dicte nos décisions quotidiennes, notamment la façon dont nous évaluons les marchés. Pour justifier l’existence de plusieurs usines dans le monde, il faut être présent sur des marchés très vastes. Dans le cas contraire, une seule installation peut suffire. Notre vision influence également la façon dont nous établissons nos partenariats. Il faut du temps pour créer les alliances appropriées. Pour cette raison, nous choisissons stratégiquement les partenaires auprès desquels nous nous engageons aujourd’hui, en veillant à ce qu’ils correspondent à nos objectifs à long terme.
Dans le cadre de votre expansion, comptez-vous maintenir votre activité en Suisse ou ouvrir des bureaux ailleurs ?
Nous voulons rester aussi suisses que possible ! C’est la volonté de l’équipe. Le siège social et le centre de recherche et développement resteront en Suisse. C’est chose aisée, car nous avons accès aux talents requis et nous pouvons attirer des collaborateurs du monde entier.
D’un point de vue opérationnel, toutefois, nous devons garantir une gestion efficiente de l’entreprise. Dans cette optique, nous déterminerons les avantages et les inconvénients de différentes régions. Il est probable que notre présence s’élargisse. L’Europe est vaste et nous devons accéder aux matières premières. Par exemple, nous pourrions nous tourner vers les pays nordiques pour notre approvisionnement en bois.
Tous ces facteurs (coût, efficience et durabilité) guideront nos décisions en matière d’expansion géographique.
Information Importante
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
Il n’est pas destiné à être distribué, publié ou utilisé dans une juridiction où une telle distribution, publication ou utilisation serait interdite, et ne s’adresse pas aux personnes ou entités auxquelles il serait illégal d’adresser un tel document de marketing. En savoir plus.
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