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    10 façons de repenser le plastique grâce à la technologie

    10 façons de repenser le plastique grâce à la technologie

    Pour protéger notre capital naturel et atteindre le « net zero », nous devons trouver les moyens de réduire la pollution plastique. Les Nations unies ont récemment fait un grand pas dans cette direction lorsque les négociateurs ont adopté une feuille de route pour l’élaboration d’un traité mondial contre la pollution plastique, qui s’attaquerait au problème au stade de la conception et de la production1. La technologie jouera un rôle clé dans cette mission en nous aidant à trouver des moyens de consommer moins, de recycler davantage et de nettoyer la pollution plastique que nous avons déjà occasionnée.

    Voici 10 façons de repenser le plastique grâce à la technologie.

    La technologie jouera un rôle clé…en nous aidant à trouver des moyens de consommer moins, de recycler davantage et de nettoyer la pollution plastique que nous avons déjà occasionnée

    1. Résistance à l’eau de nouvelle génération

    Le Royaume-Uni utilise, à lui seul, environ 2,5 milliards de gobelets jetables chaque année, dont la plupart comportent une fine couche de plastique résistant à l’eau qui doit être séparée du papier dans des installations spécialisées pour que le gobelet puisse être recyclé. De ce fait, seuls 0,25 % de ces gobelets jetés sont recyclés2, le reste finissant dans les décharges. Aujourd’hui, cependant, une nouvelle technologie permettrait de fabriquer des gobelets en papier facilement recyclables. Par exemple, la société finlandaise MM Kotkamills a mis au point un nouveau revêtement à base d’eau, sans plastique, qui confère au carton une résistance naturelle aux liquides. Elle l’utilise pour produire des gobelets jetables et des emballages alimentaires qui peuvent être facilement recyclés avec les autres déchets de papier.

     

    2. Réinventer les emballages

    La plupart des tubes de dentifrice sont essentiellement une sorte de sandwich de plastiques et d’aluminium. Mais si cela permet d’obtenir un tube de dentifrice facile à presser, ce mélange de plastique et de métal est impossible à recycler par les moyens conventionnels, ce qui fait que des milliards de tubes vides sont envoyés à la décharge chaque année. Pour relever ce défi, le géant du dentifrice Colgate a concentré ses efforts sur le polyéthylène haute densité (PEHD), qui est largement recyclé mais trop rigide dans sa forme habituelle pour être utilisé dans des tubes compressibles. Au terme d’un processus de développement de cinq ans, Colgate a réussi à trouver la combinaison parfaite de qualités et d’épaisseurs de PEHD laminé, ce qui a donné naissance au premier tube de dentifrice recyclable au monde – une technologie que Colgate a mise gratuitement à la disposition de ses concurrents.

     

    3. Bioplastiques de nouvelle génération

    Les bioplastiques sont un outil essentiel pour réduire notre dépendance à l’égard des plastiques dérivés du pétrole. Mais afin que ces alternatives biodégradables soient économiquement intéressantes, des innovations sont nécessaires pour réduire le coût de production des bioplastiques et les adapter à un plus grand nombre d’applications. L’une de ces technologies pionnières est AggiePol, une plate-forme bioplastique de la société britannique Teysha Technologies, dérivée de matières premières végétales renouvelables et durables, qui peut être adaptée physiquement, mécaniquement et chimiquement à des applications spécifiques. Il est même possible de régler la dégradabilité d’AggiePol afin de s’assurer qu’il est suffisamment robuste pour résister à un cas d’utilisation donné avant de se dégrader aussi rapidement que possible une fois rejeté dans l’environnement.

    Les bioplastiques sont un outil essentiel pour réduire notre dépendance à l’égard des plastiques dérivés du pétrole

    Lire aussi : Comment lutter contre la pollution plastique ? 10 solutions pour un avenir plus vert

     

    4. Modification génétique

    Parallèlement aux bioplastiques, la modification génétique de fibres naturelles telles que le chanvre et le lin permet d’altérer leurs propriétés et de les utiliser à la place des plastiques dérivés du pétrole. C’est le cas de Flaxstic, de la société canadienne Open Mind Developments, qui combine des biopolymères d’origine végétale avec de la paille de lin, souvent brûlée comme déchet. Il en résulte une alternative écologique au plastique qui offre également aux agriculteurs une source de revenus supplémentaire.

    5. Filigranes numériques

    Les différents plastiques nécessitent des processus de recyclage différents. Ainsi l’optimisation des taux de recyclage et la qualité des plastiques recyclés exigent des triages précis et constants qui sont parfois difficiles à réaliser dans la pratique. HolyGrail 2.0, un projet mené par l’Association européenne des marques (AIM), vise à relever ce défi en démontrant la viabilité technique et économique des filigranes numériques pour les emballages en plastique. Ces filigranes – contenant des informations sur le type de plastique utilisé pour fabriquer l’emballage – sont invisibles à l’œil nu, mais pas aux scanners utilisés par les centres de recyclage pour trier automatiquement et avec précision les différents plastiques dans les filières de recyclage appropriées. HolyGrail 2.0, qui compte aujourd’hui plus de 160 entreprises et organisations parmi ses membres, pourrait révolutionner la manière dont nous recyclons les emballages plastiques.

    Les différents plastiques nécessitent des processus de recyclage différents. Ainsi l’optimisation des taux de recyclage et la qualité des plastiques recyclés exigent des triages précis et constants qui sont parfois difficiles à réaliser dans la pratique

    6. Dépolymérisation

    Les emballages plastiques sont souvent fabriqués à partir de polyéthylène téréphtalate (PET) qui, en théorie, est facilement recyclable. Cependant, le recyclage des emballages en PET nécessite souvent une infrastructure spéciale pour éliminer les colorants et les contaminants alimentaires, un processus délicat et inaccessible dans la plupart des pays du monde. Dans la pratique, seuls 15% environ des emballages en PET finissent dans des usines de recyclage, le reste étant incinéré, mis en décharge ou rejeté dans la nature sous forme de pollution plastique3. Aujourd’hui, toutefois, la start-up néerlandaise Ioniqa a mis au point une technologie révolutionnaire qui utilise un catalyseur magnétique pour décomposer tous les types de plastique PET au niveau moléculaire afin d’en éliminer les colorants et les contaminants. Ce processus – appelé « dépolymérisation » – simplifie le recyclage du PET en supprimant le besoin d’infrastructures complexes et produit un plastique PET pur, de qualité alimentaire, qui répond même aux normes du géant des biens de consommation Unilever, premier partenaire d’Ioniqa.

     

    7. Réacteurs hydrothermaux catalytiques

    Une autre innovation révolutionnaire qui pourrait nous aider à recycler davantage de plastique est le réacteur hydrothermal catalytique de Mura Technology : HydroPRS. Cette technologie utilise un procédé de vapeur supercritique pour décomposer les plastiques en leurs constituants originaux, qui peuvent ensuite être utilisés pour produire des plastiques vierges et d’autres matériaux. Mais surtout, HydroPRS permet de recycler tous les déchets plastiques, même ceux qui sont actuellement considérés comme non recyclables. Mura compte ouvrir sa première usine de recyclage au Royaume-Uni cette année et vise à atteindre un volume annuel d’un million de tonnes de déchets plastiques, en exploitation ou en développement, d’ici 2025.

    Même lorsque le recyclage est possible, les températures élevées requises compliquent la décarbonisation des processus utilisés dans le cadre des efforts déployés par le secteur pour atteindre le « net zero »

    8. Recyclage modulaire

    Même lorsque le recyclage est possible, les températures élevées requises compliquent la décarbonisation des processus utilisés dans le cadre des efforts déployés par le secteur pour atteindre le « net zero ». Suivant une nouvelle approche du recyclage des plastiques, la société canadienne Pyrowave a mis au point un système de recyclage électrique modulaire qui décompose les plastiques en leurs constituants de base à l’aide de micro-ondes. Compte tenu du fort potentiel de décarbonisation de l’électricité, l’invention de Pyrowave pourrait s’avérer être une étape importante dans les efforts de l’industrie du recyclage pour parvenir à la neutralité carbone.

    Lire aussi : Quels sont nos meilleurs conseils pour réduire la pollution plastique ?

     

    9. Réseaux numériques de surcyclage

    Les entreprises manufacturières et de construction figurent parmi les plus gros producteurs de déchets plastiques, totalisant plus d’un million de tonnes par an seulement dans l’Union européenne4. Pour aider ces entreprises à gérer leurs déchets de manière durable et rentable, l’Upcycling Forum, basé au Danemark, a mis en place un réseau visant à les mettre en relation avec des entreprises de design qui achètent ces plastiques et les transforment en différents produits tels que des meubles ou des luminaires. La réutilisation d’un plus grand nombre de déchets plastiques sans passer par le processus de recyclage permet à des entreprises telles que l’Upcycling Forum de contribuer à une économie circulaire plus efficiente.

     

    10. Capture du plastique

    Malgré tous nos efforts, la pollution plastique de nos eaux va certainement continuer à augmenter dans un avenir proche. Et comme de nombreux plastiques mettent des centaines d’années à se décomposer, il est essentiel que nous trouvions des moyens innovants de les retirer de l’environnement et de protéger notre capital naturel. L’une de ces méthodes consiste à réutiliser des technologies existantes, comme l’a fait la société grecque New Naval avec son système CLEAN TRASH. Utilisant une technologie développée à l’origine par l’entreprise pour nettoyer les marées noires, CLEAN TRASH utilise des barrières en maille pour collecter le plastique à l’embouchure des rivières et le diriger vers une cage flottante d’où il peut être retiré avant qu’il ne se déverse dans l’océan. En déployant ces technologies et d’autres technologies pionnières, nous pouvons contribuer à restaurer l’environnement et à protéger notre capital naturel pour les générations futures.

    Pour protéger notre capital naturel et atteindre le « net zero », il est temps de promouvoir l’innovation technologique pour lutter contre la pollution plastique

    Un défi de taille

    Malgré la sensibilisation croissante au problème de la pollution plastique, la situation continue de s’aggraver. Selon les Nations unies5, le plastique représente actuellement environ 85% des déchets marins et devrait tripler en termes absolus d’ici 2040, car nous continuons d’ajouter chaque année entre 23 et 37 millions de tonnes de pollution plastique dans nos océans, soit environ 50 kg par mètre de côte. Pour ne rien arranger, les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues aux plastiques devraient passer de 1,7 gigatonne d’équivalent CO2 (CO2e) en 2015 à environ 6,5 gigatonnes de CO2e en 2050 – soit 15% des GES que nous pouvons émettre chaque année tout en limitant le réchauffement climatique conformément aux objectifs de l’accord de Paris. Pour protéger notre capital naturel et atteindre le « net zero », il est temps de promouvoir l’innovation technologique pour lutter contre la pollution plastique.

     

    * Toute référence à une société ou à un titre spécifique est faite à titre d'illustration uniquement et ne constitue pas et ne doit pas être considérée comme une recommandation d'investissement pour acheter, vendre, détenir ou investir directement dans la société ou les titres.

    1 https://www.reuters.com/business/sustainable-business/exclusive-un-plastic-treaty-tackle-production-packaging-design-draft-resolution-2022-02-28/
    2 Comité d’audit environnemental de la Chambre des communes (2018). « Disposable Packaging: Coffee Cups ».
    3 Das, S. (2018). « How breakthrough technology could significantly reduce plastic waste », UnileverUSA.com.
    4 Solar Impulse Foundation (n.d.). « Upcycling Forum ».
    5 Nations Unies (2021). « Plastic pollution on course to double by 2030. » 

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