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    Une année de Covid-19: nos 5 constats majeurs

    Une année de Covid-19: nos 5 constats majeurs

    Il y a un an, le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) annonçait que la très contagieuse épidémie de Covid-19 devait désormais être qualifiée de pandémie1. Mais, alors qu’elle a coûté la vie à plus de 2,88 millions de personnes à ce jour, les progrès des campagnes de vaccination nous permettent d’en entrevoir la fin. 

    La pandémie a perturbé nos vies et remis en cause des normes pourtant bien établies. Mais un an plus tard et alors que nous célébrons la Journée mondiale de la santé, une chose est claire : si ce niveau de perturbation mondiale pose des défis importants, il crée également des chances de transformer le statu quo.

    Les décideurs politiques et les acteurs du marché commencent à repenser notre relation avec la nature. Pourquoi ? Notre système actuel est insoutenable et malsain. Il met en péril notre capital naturel, ce qui accroît le risque de propagation de coronavirus et d’autres maladies zoonotiques. Les dirigeants, les investisseurs et les consommateurs doivent comprendre une chose : « nous dépendons plus de la nature qu’elle ne dépend de nous »2. Et pour parvenir à une économie CLIC™ (acronyme anglais de « Circular, Lean, Inclusive, Clean » pour circulaire, efficiente, inclusive et propre), il est de plus en plus évident que la nature devra être à la fois mise à profit et protégée.

    Grâce à des innovations numériques sans précédent, nous avons su nous adapter, repenser certaines de nos habitudes les plus ancrées et lutter contre le virus. Les progrès technologiques nous ont permis de travailler et d’apprendre tout en restant chez nous et nous ont aidés à tenir durant les périodes de confinement les plus pénibles. Nous sommes convaincus que les technologies numériques sont cruciales pour impulser un changement soutenable et aider les économies et les sociétés à « reconstruire en mieux ».

    La pandémie a perturbé nos vies et remis en cause des normes pourtant bien établies. Mais un an plus tard…une chose est claire : si ce niveau de perturbation mondiale pose des défis importants, il crée également des chances de transformer le statu quo

    Des secteurs et des tendances se sont démarqués pendant la crise du Covid-19. Voici les principaux constats que nous en tirons :


    La puissance de la science

    Comme Yuval Noah Harari l’exprime si bien dans un essai paru dans le Financial Times, « dans la guerre entre l’homme et les pathogènes, jamais l’homme n’a été si puissant ». Chercheurs, biologistes et épidémiologistes ont uni leurs forces pour lutter contre le Covid-19. Après des années de recherche sur des pathogènes similaires, cette communauté a rapidement réussi à identifier l’ADN du virus, à le séquencer et à proposer des mesures claires pour briser la chaîne de contamination. Les travaux et les efforts logistiques déployés pour développer les premiers vaccins ont été d’une ampleur phénoménale. Cette solidarité, cette fameuse « diplomatie scientifique », a permis des succès sans précédent en biotechnologie.

    Mais à l’ombre de ces formidables avancées scientifiques, la crise a également mis en exergue des inégalités accrues. Le Covid-19 a révélé des disparités croissantes quant à l’accès aux soins et des taux d’infection très supérieurs à la moyenne parmi les personnes issues de minorités ethniques.

    Vers une meilleure mobilité

    Pour faire face à la propagation du Covid-19, les pays ont fermé leurs frontières et exhorté les habitants à rester chez eux. La paralysie des transports et le déclin de la production industrielle ont engendré des baisses intermittentes des émissions mondiales de CO2  atteignant 30% et les émissions liées à l’énergie ont, selon les estimations, diminué de 5,8%3 en 2020 par rapport à 2019. L’impact était perceptible : air moins pollué et ciel plus dégagé. Reste que cette réduction est encore inférieure au strict minimum à réaliser chaque année pour atteindre les objectifs les plus ambitieux de l’Accord de Paris d’ici à 2050.

    Portées par les craintes de contamination accrue dans les transports publics, les ventes de vélos électriques ont bondi de 23% en 2020 et selon les estimations, devraient passer de 3,7 millions en 2019 à 17 millions d’ici à 20304. Les villes se sont aussi adaptées. Paris s’est dotée de centaines de kilomètres de pistes cyclables supplémentaires. Sa Maire Anne Hidalgo s’est engagée à créer une « ville du quart d’heure », où magasins, cafés, installations sportives, écoles et lieux de travail sont rapidement accessibles à pied ou à vélo. A Londres, des analyses dérivées de l’application de sport Strava indiquent que l’usage de vélos a progressé de plus de 35% dans la capitale et de près de 50% dans le Sud-Est5 de l’Angleterre.

    Pour beaucoup d’entreprises et d’organisations, la pandémie a été un coup de fouet pour renforcer leurs engagements en matière de soutenabilité. A mesure que les solutions vertes deviennent plus abordables, nous entrevoyons des opportunités de croissance pour les entreprises leaders dans ces secteurs.


    Vers la neutralité carbone

    Dominée par le Covid-19, les élections américaines et la résurgence de l’activisme pour la justice sociale, l’année 2020 a aussi été marquée par l’objectif « zéro émission nette d’ici 2050 ». Alors que les enjeux climatiques auraient pu être mis en attente, les pouvoirs publics ont rivalisé d’engagements en faveur du climat.

    En 2020, le Japon, la Corée du Sud et le Canada se sont officiellement engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le Pacte vert pour l’Europe a pris forme dans l’Union européenne et la Chine a annoncé vouloir atteindre la neutralité carbone avant 20606. Lors du premier jour de son mandat de président des Etats-Unis, Joe Biden a signé un décret exécutif pour réintégrer l’Accord de Paris. Ce message politique crucial promet une intensification des mesures et engagements en faveur du climat.

    Les entreprises sont également montées au créneau : Facebook, Amazon, Mercedes-Benz et plusieurs géants des hydrocarbures comme BP et Shell ont également exprimé leur volonté d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, avec toutefois des disparités dans le détail et les contours de leurs engagements.

    La conférence COP26 à Glasgow, reportée à novembre 2021, sera un moment clé pour faire le point sur ces engagements et préparer les prochaines mesures. 


    Pourvoir à nos besoins

    Pendant les mois qui ont précédé la crise du Covid-19, les tensions commerciales s’intensifiaient avec l’exacerbation du différend entre Washington et Beijing sur les droits de douane7. Quand le virus a émergé en Chine, tous guettaient d’éventuels « chocs d’offre » liés à la perturbation des approvisionnements et à l’explosion de la demande. La crise a révélé des vulnérabilités, avec une grave pénurie de fournitures médicales, de masques de protection, de désinfectant et même d’aliments à cause de la perturbation des transports mondiaux. Mais elle a aussi donné au monde entier l’opportunité unique de modifier la courbe des émissions et reconstruire en mieux.

    Nous prévoyons la réapparition de plateformes logistiques régionales et l’élimination de dépendances sur des fournisseurs uniques par les gouvernements. Le Covid-19 nous a fait prendre conscience de l’impact de l’approvisionnement mondial dans le secteur pharmaceutique. A titre d’exemple, l’Europe importe 80% de ses produits pharmaceutiques d’Inde et de Chine8. De plus des technologies de pointe telles que l’analyse prédictive, l’apprentissage automatique ou l’intelligence artificielle deviennent la norme. Nous sommes convaincus que les chaînes d’approvisionnement 2.0 soutiendront les entreprises innovantes et la compétitivité des marchés.

    La crise… a donné au monde entier l’opportunité unique de modifier la courbe des émissions et reconstruire en mieux

    Enfin, pour atteindre la neutralité carbone, des changements sont requis à tous les niveaux de la demande, de l’offre et de la distribution. « Huit chaînes d’approvisionnement engendrent plus de 50% des émissions mondiales » révèle un rapport du Boston Consulting Group et du World Economic Forum9. La décarbonisation des chaînes d’approvisionnement changera la donne pour l’impact des mesures climatiques des entreprises.

    La pandémie de Covid-19 a mis à l’épreuve la résilience des chaînes d’approvisionnement du monde entier. Elle a donné naissance à de nouvelles tendances. Ce mois-ci, le blocage accidentel du canal de Suez par un porte-conteneurs a attisé les craintes relatives aux chaînes d’approvisionnement et dynamisé ces tendances émergentes.


    Une reprise verte

    Les réactions budgétaires et monétaires des gouvernements à la crise économique due au Covid-19 ont été d’une ampleur sans précédent. Reste à savoir si ces mesures de relance ouvriront véritablement la voie à une reprise soutenable, une reprise faiblement carbonée, respectueuse de la nature et favorable à la transition vers un modèle économique CLIC™.

    Reste à savoir si ces mesures de relance ouvriront véritablement la voie à une reprise soutenable, une reprise faiblement carbonée, respectueuse de la nature et favorable à la transition vers un modèle économique CLIC™

    Selon le « Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions » du Programme des Nations Unies pour l’environnement10, une reprise verte pourrait réduire de 25% les émissions attendues en 2030 et accroître, de jusqu’à 66%, la probabilité de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 2 °C. Pour limiter le réchauffement en deçà de 1,5°C, nous devrons faire preuve d’une volonté encore plus forte et ancrer la soutenabilité dans les mesures de relance, tout en stimulant les créations d’emplois et la croissance économique, dans tous les secteurs.

     

    1 https://www.who.int/fr/director-general/speeches/detail/who-director-general-s-opening-remarks-at-the-media-briefing-on-covid-19---11-march-2020
    2 Le capital naturel comprend toutes les ressources renouvelables et non renouvelables de notre biosphère, notamment l'air et l'eau purs, les sols et les sédiments fertiles, la biodiversité et les ressources minérales et fossiles finies.
    3 https://www.lombardodier.com/fr/contents/corporate-news/responsible-capital/2021/january/hrh-the-prince-of-wales-announce.html
    4 https://www.iea.org/articles/global-energy-review-co2-emissions-in-2020
    5 https://www.forbes.com/sites/carltonreid/2020/12/02/e-bike-sales-to-grow-from-37-million-to-17-million-per-year-by-2030-forecast-industry-experts/?sh=46f97f4b2876
    6 https://www.bbc.com/news/uk-england-london-56521006
    7 https://www.bbc.com/news/science-environment-54256826
    8 https://www.imd.org/research-knowledge/articles/A-post-COVID-19-outlook-The-future-of-the-supply-chain/
    9 https://www.imd.org/research-knowledge/articles/A-post-COVID-19-outlook-The-future-of-the-supply-chain/
    10 http://www3.weforum.org/docs/WEF_Net_Zero_Challenge_The_Supply_Chain_Opportunity_2021.pdf
    11 https://news.un.org/en/story/2020/12/1079602

     

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