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    Conjuguer vision stratégique des start-up et savoir-faire des institutions pérennes

    Conjuguer vision stratégique des start-up et savoir-faire des institutions pérennes
    Patrick Odier, Associé-gérant senior du Groupe Lombard Odier

    Article publié dans Le Temps, le 8 juin 2020

    Alors que la crise actuelle souligne la nécessité des services financiers numériques et de l’innovation, les start-up s’inquiètent pour leur avenir. Selon un sondage1 mené par la Swiss Blockchain Federation fin mars, cinq entreprises sur six ont indiqué leur crainte de devenir insolvables dans les six mois. Près de deux tiers des sondés ont déclaré qu’ils ne survivront pas à la crise du Covid-19 sans l’aide de l’Etat. Ces nouvelles ont de quoi préoccuper la place financière suisse. De toute évidence, le secteur financier connaîtra de nombreux changements, en particulier dans le domaine de la blockchain.

    En réponse à la crise, la Confédération et la place financière suisse ont su déployer des mesures rapides et directes pour soutenir l’économie. Alors que les modalités d’octroi des crédits-relais ont tardé à être fixées à l’étranger, les banques suisses ont déjà versé des crédits à de nombreuses entreprises pour leur permettre de poursuivre leurs activités. Mais les crédits transitoires tels qu’ils étaient conçus à l’origine convenaient mal aux start-up et leur situation particulière puisque leur montant était fonction du chiffre d’affaires (10% au maximum) – faible dans la phase de démarrage d’une entreprise. Qui plus est, beaucoup de start-up préfèrent les capitaux propres aux capitaux étrangers pour se financer. Il faut donc saluer la réponse du gouvernement suisse, qui n’est pas resté insensible à leurs appels : le 22 avril2, il a annoncé qu’il utiliserait un système de cautionnement, en collaboration avec les cantons, afin de préserver les start-up prometteuses d’une insolvabilité liée au Covid-19.

    Adopter les innovations digitales

    L’accélération du recours aux technologies numériques est sans précédent, la pandémie précipitant un certain nombre de tendances de fond. Cette crise révèle également le retard de la Suisse en termes d’intégration informatique et de digitalisation de son économie. La Suisse a beau s’imposer régulièrement dans les classements comme l’un des pays les plus innovants au monde, certaines innovations peinent à y être adoptées, contrairement à d’autres économies.

    L’accélération du recours aux technologies numériques est sans précédent, la pandémie précipitant un certain nombre de tendances de fond

    La blockchain fait partie de ces technologies cruciales pour l’avenir du pays. Elle est appelée à transformer la chaîne de valeurs des marchés des capitaux et la manière dont les acteurs échangent et déposent des titres. La digitalisation des actifs facilitera l’accès au financement pour les entreprises, simplifiant les procédures et réduisant les coûts. Un tel canal de distribution digital permet potentiellement d’entrer au capital de quelque 550 000 entreprises que compte le pays, alors que moins de 300 d’entre elles sont aujourd’hui cotées en Bourse. Le secteur financier suisse doit rester à l’avant-garde, saisir l’importance de certaines avancées technologiques et anticiper leur impact sur son modèle économique. Il en va de sa survie. Il est donc vital de continuer à soutenir les pôles de la blockchain présents dans l’arc lémanique et en Suisse alémanique en améliorant notamment leurs conditions cadres.

    La digitalisation des actifs facilitera l’accès au financement pour les entreprises, simplifiant les procédures et réduisant les coûts

    Des alliances qui transforment l’économie

    Mais un autre aspect important entre aussi dans l’équation : la collaboration entre les start-up et les entreprises solidement implantées. A l’ère du numérique et de la mondialisation, des alliances sont nécessaires pour trouver des solutions pérennes aux défis qui sont les nôtres. L’innovation appelle des acteurs pluriels et divers. Conjuguer la vision technologique des start-up, telles que des spin-off des Ecoles Polytechniques Fédérales ou de nouvelles sociétés fondées par d’anciens cadres bancaires avec le savoir-faire d’entreprises et institutions pérennes et prospères, aboutit à la transformation de nombreux pans de l’économie et des services financiers. 

    Les start-up genevoises Taurus, l’un des leaders suisses de l’infrastructure pour les actifs numériques ou encore Impaakt et sa plateforme collaborative mesurant l’impact ESG réel des sociétés cotées s’imposent grâce à une vision qui repose sur l’expertise bancaire de leurs dirigeants acquise dans l’industrie et d’un pipeline d’innovations propre aux jeunes entreprises. L’arrivée d’investisseurs stratégiques leur permettent de se développer et de conquérir de nouveaux marchés et aux acteurs établis de rester à l’avant-garde technologique et d’enrichir leur offre à la clientèle. Ce sont de tels partenariats gagnant-gagnant qui maintiendront notre pays à la pointe de l’innovation et lui permettront de continuer d’exporter ses services à l’échelle mondiale.

    La collaboration entre start-up et entreprises pérennes… [sont le type de] partenariats gagnant-gagnant qui maintiendront notre pays à la pointe de l’innovation et lui permettront de continuer d’exporter ses services à l’échelle mondiale

    La compétitivité mondiale de la Suisse en jeu

    Depuis le semi-confinement, le nombre d’entreprises créées est en chute libre. En avril, la création de start-up a diminué d’un quart par rapport à la normale, signe de l’incertitude ambiante. Or la Confédération a montré qu’elle a conscience du rôle clé des start-up. Parce qu’elles stimulent l’innovation, les start-up joueront un rôle décisif dans la reprise économique qui se profile en Suisse. Par le passé, les autorités suisses ont déjà montré leur détermination à encourager le développement du savoir-faire et à créer les conditions nécessaires à l’émergence de champions suisses. Il est donc tout à fait logique que la Confédération tienne compte de la situation particulière des start-up et leur apporte son soutien dans cette crise. Les entreprises innovantes doivent être soutenues, sans quoi nous pourrions tout simplement faire une croix sur des années de développement – et sur un pan important de notre compétitivité.

    1 Source : https://mcusercontent.com/31e17f4dda489ed5ea930cfd0/files/66093541-33ce-499e-a376-0b360187b07d/SBF_Corona_Umfrage_Resultate.01.pdf
    2 Source : https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-78872.html 

     

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