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    Hubert Keller sur Bloomberg : de l’innovation au marché de masse, investir pour atteindre la neutralité carbone

    Hubert Keller sur Bloomberg : de l’innovation au marché de masse, investir pour atteindre la neutralité carbone

    Où investir son argent dans la course vers la neutralité carbone ?

    Cette question, à première vue simple, fut posée à Hubert Keller, Associé-gérant Senior de Lombard Odier lors de la récente conférence « Bloomberg Invest: Strategies For Wealth Creation », organisée au siège européen de Bloomberg, à Londres.

    Les récentes et préoccupantes faillites bancaires aux États-Unis et le rachat de Credit Suisse par UBS occupent tous les esprits. Qui plus est, le monde reste miné par des tensions géopolitiques, une forte inflation, des marchés volatils et un changement climatique aux répercussions croissantes. C’est dans ce contexte que les leaders d’opinion du secteur financier se sont réunis pour débattre de la façon dont les investisseurs peuvent faire fructifier leur argent en ces temps difficiles.

    Pour Hubert Keller, qui s’est entretenu avec la journaliste financière Lizzy Burden, les investissements dans la transition vers une économie à zéro émission nette ouvrent une voie permettant de traverser la tempête.

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    90 % des solutions qui nous permettront d’atteindre l’objectif de réduction de moitié des émissions mondiales d’ici à 2030 existent déjà

    Franchir les points d’inflexion

    « En regardant au-delà des problématiques à court terme, nous pensons nous trouver face à une révolution verte de l’économie qui pourrait devenir le moteur de croissance des deux décennies à venir », a déclaré Hubert Keller.

    Selon lui, les investisseurs doivent impérativement comprendre que ce potentiel de croissance repose sur l’innovation, et donc être capables d’identifier les nouvelles technologies en voie de commercialisation. « Avant l’arrivée sur les marchés de niche, tout commence par l’innovation. A un moment donné, un point d’inflexion est franchi, ouvrant la voie à l’adoption de masse. C’est là que nous pouvons observer le développement à grande échelle. »

    « Trois critères sont indispensables pour franchir ce point d’inflexion. Ce sont toujours les mêmes », a-t-il ajouté. « Il faut se demander si la nouvelle solution est abordable, si elle est plus efficiente que celle qu’elle vise à remplacer, et si elle est accessible. C’est alors qu’elle devient vraiment intéressante pour les investisseurs. »

    « 90 % des solutions qui nous permettront d’atteindre l’objectif de réduction de moitié des émissions mondiales d’ici à 2030 existent déjà. Et la plupart d’entre elles ont déjà franchi ce point d’inflexion, à l’image des éléments constitutifs de l’électrification généralisée, par exemple. Nous pensons que de nombreuses solutions arriveront à ces points d’inflexion dans seulement deux ou trois ans. »

    95 % de notre demande d’énergie s’articulent autour de trois piliers : la mobilité, les bâtiments et les processus industriels. Pour certains d’entre eux, nous passons déjà à des solutions vertes

    L’économie aux commandes

    La progression des solutions durables vers la commercialisation à grande échelle dépend de l’économie, a poursuivi Hubert Keller. Et même si les politiques ont un rôle à jouer dans la "mise en avant de ces points d’inflexion", la décision revient au final aux marchés.

    « Par exemple, la trajectoire de l’électrification va déjà bien au-delà de l’action politique. 95 % de notre demande d’énergie s’articulent autour de trois piliers : la mobilité, les bâtiments et les processus industriels. Pour certains d’entre eux, nous passons déjà à des solutions vertes. »

    Soulignant le succès des véhicules électriques (VE), il a précisé que « dix millions de VE ont été vendus cette année, soit environ 12 % des ventes mondiales. Au cours des trois prochaines années, nous estimons que ce chiffre devrait passer à 30 % des ventes de véhicules neufs. Ce rythme ne cesse de s’accélérer à travers le monde, car ces véhicules sont abordables, accessibles et efficients. »

    « C’est l’une des raisons pour lesquelles la demande d’énergie se concentre de plus en plus sur l’électricité. Par ailleurs, le solaire et l’éolien constituent aujourd’hui les sources d’électricité les moins chères. 80 % de l’ensemble des nouvelles capacités de production ajoutées dans le monde proviennent du solaire et de l’éolien. Telle est la loi des marchés. »

    Lire aussi : Rethink Perspectives: Energy – crisis or opportunity?

    Les solutions liées aux technologies vertes commencent à prendre leur envol, car elles attirent énormément d’investissements de la part des entreprises

    Les arguments économiques

    En réponse à une question sur la nécessité pour les financements innovants de combler le « déficit de financement » parfois évoqué au sujet de la mise en œuvre des énergies renouvelables, Hubert Keller a expliqué que le déploiement d’investissements susceptibles de changer la donne a déjà commencé.

    « Les solutions liées aux technologies vertes commencent à prendre leur envol, car elles attirent énormément d’investissements de la part des entreprises. Les arguments économiques en leur faveur sont en effet évidents, comme en témoigne clairement de l’électrification. En tant que société, nous estimons que les entreprises investiront 24 500 milliards de dollars d’ici à 2030 pour financer l’électrification de l’économie. »

    Ce qui compte le plus, a-t-il ajouté, c’est qu’en tant qu’investisseurs, « nous voulons suivre ces investissements. Prenez par exemple la révolution technologique : elle a attiré entre 3 000 et 3 500 milliards de dollars d’investissements chaque année pendant plus d’une décennie. Avant cela, la part des bénéfices des sociétés technologiques représentait 5 % de l’économie mondiale. Elle a ensuite dépassé les 20 %. Quand les entreprises réalisent des dépenses d’investissement, c’est parce qu’elles considèrent pouvoir investir dans leurs bénéfices de demain et stimuler la croissance future de leurs résultats. Et elles investissent en ce moment même. »

    Cette nouvelle opportunité permettra non seulement aux investisseurs de générer des rendements, mais aussi de favoriser un changement positif, d’accélérer la transition vers une économie durable et respectueuse de la nature, et de commencer à réparer une partie des dommages déjà causés à l’environnement

    Une révolution à la fois industrielle et numérique

    Cette nouvelle opportunité permettra non seulement aux investisseurs de générer des rendements, mais aussi de favoriser un changement positif, d’accélérer la transition vers une économie durable et respectueuse de la nature, et de commencer à réparer une partie des dommages déjà causés à l’environnement. Comme de nombreux investisseurs souhaitent participer à ce changement, Hubert Keller a expliqué que le secteur financier doit adopter le Règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR), qui renforce la transparence des investissements durables.

    « Nous nous réjouissons particulièrement de la mise en œuvre du SFDR, et notamment de la taxinomie de l’UE », a-t-il ajouté. « Notre secteur est ainsi encouragé à s’écarter de ce que j’appellerais l’“ESG 1.0” [les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance], qui montrent comment les entreprises agissent, pour mesurer leur contribution réelle aux progrès de cette transition. Le SFDR vise à favoriser la transparence sur la contribution des portefeuilles à cette transition environnementale. »

    Il est absolument nécessaire d’intégrer cette transparence pour garantir la pleine participation des investisseurs à une révolution qui devrait bouleverser 95 % de notre univers d’investissement, et dont l’ampleur est comparable à celle de la Révolution industrielle, mais qui suit le rythme de la Révolution numérique.

    Lire aussi : Going beyond ESG – sustainable investing explained

    Ces bouleversements porteront sur trois aspects : les systèmes énergétiques, la nature et les matériaux. Ils s’appuieront sur une tarification du carbone qui incitera les entreprises à réduire les émissions liées à leurs activités sur l’ensemble de leurs chaînes de valeur

    Ces bouleversements porteront sur trois aspects : les systèmes énergétiques, la nature et les matériaux. Ils s’appuieront sur une tarification du carbone qui incitera les entreprises à réduire les émissions liées à leurs activités sur l’ensemble de leurs chaînes de valeur. La transformation des secteurs économiques révolutionnera les modèles d’affaires. Elle fera émerger de nouvelles opportunités pour ceux qui savent prendre le train du changement, et de nouveaux risques pour ceux qui dépendent de pools de bénéfices probablement voués à s’amenuiser, tandis que les technologies anciennes sont remplacée par de nouvelles solutions alternatives durables.

    « Nous avons tendance à sous-estimer l’ampleur et la vitesse du déploiement des innovations », a conclu Hubert Keller, rappelant également la nécessité pour les investisseurs d’agir au plus vite. « Dès lors que les arguments économiques en faveur de l’investissement des entreprises s’éclaircissent, des changements colossaux affectent bien souvent les systèmes économiques, et les pools de bénéfices se transforment. Nous l’avons vu avec la révolution Internet de ces 20 dernières années, qui a remodelé des secteurs économiques entiers. C’est pour cela que les opportunités offertes par la Révolution de la durabilité nous enthousiasment en tant que société d’investissement. »

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