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    La course vers la neutralité carbone : pourquoi c'est important ?

    La course vers la neutralité carbone : pourquoi c'est important ?

    Aujourd’hui, la soutenabilité et les thèmes qui l’accompagnent, comme l’objectif zéro émission nette, sont omniprésents dans les médias et ailleurs. Pourtant, en termes d’investissement, la confusion règne et de nombreuses questions cruciales restent sans réponse.

    Pour y répondre, tout au moins en partie, dans le cadre de la Semaine verte de l’UE 2021, Lombard Odier a récemment organisé un webinaire intitulé « La course à la neutralité carbone ». Nous présentons ici les convictions fondamentales et les principales réflexions partagées pendant cet événement par Hubert Keller, Associé-gérant, Chris Kaminker, Head of Sustainable Investment Research, Strategy & Stewardship, et Thomas Höhne-Sparborth, Senior Sustainability Analyst.

    Notre engagement en faveur de la soutenabilité s’appuie sur une conviction profonde en matière d’investissement : nous nous trouvons au début de la prochaine grande révolution économique

    Le changement dont nous avons besoin

    Notre engagement en faveur de la soutenabilité s’appuie sur une conviction profonde en matière d’investissement : nous nous trouvons au début de la prochaine grande révolution économique. Et nous estimons qu’il est de notre devoir d’aider nos clients à gérer cette transformation radicale.  

    Le cadre économique dans lequel nous évoluons depuis des dizaines d’années est en passe de devenir obsolète. Nous le qualifions de WILD (« Wasteful, Idle, Lopsided, Dirty »), c’est-à-dire gaspilleur, inefficace, inéquitable et sale. Et, en tant que tel, il exerce une pression beaucoup trop forte sur l’environnement. Chaque année, nous extrayons environ 92 milliards de tonnes de ressources naturelles que nous utilisons pour alimenter notre modèle de consommation toujours plus affamé, générant au final de grandes quantités de déchets nuisibles – tels que les émissions de gaz à effet de serre.

    Pour mesurer les dommages causés à l’environnement par notre modèle économique WILD, nous utilisons le cadre des limites planétaires, qui définit les seuils à ne pas dépasser pour utiliser diverses ressources naturelles sans provoquer de changements environnementaux inacceptables. Mais nous avons déjà franchi des seuils très dangereux. Par exemple, une dégradation excessive des sols risque de les transformer en déserts improductifs. En outre, compte tenu de problèmes tels que la pollution agrochimique, les sols sont proches du point de non-retour dans de nombreuses régions. Et n’oublions pas la limite planétaire probablement la plus connue de toutes : la quantité des gaz à effet de serre que nous pouvons relâcher dans l’atmosphère sans engendrer de changement climatique dangereux.

    Certes, le non-respect de ces limites planétaires engendre de nombreux risques physiques évidents. Toutefois, en tant qu’investisseurs, nous nous inquiétons tout particulièrement des dangers économiques. Plus de 50% du PIB mondial repose directement ou indirectement sur la nature, ce qui fait de notre environnement la composante la plus productive de notre économie.

    Plus de 50% du PIB mondial repose directement ou indirectement sur la nature, ce qui fait de notre environnement la composante la plus productive de notre économie

    Des raisons d’être optimiste

    La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas trop tard pour résoudre ces problèmes – y compris le changement climatique – et les efforts se multiplient pour trouver des solutions. Nous partageons résolument cet optimisme. Tout autour de nous, nous constatons non seulement que le monde a compris la nécessité de passer à un nouveau modèle économique soutenable, mais aussi que les forces nécessaires pour faire avancer cette révolution vont en grandissant.

    Parmi ces forces cruciales, nous parlons souvent des politiques et de la réglementation. Mais il ne faut pas sous-estimer la puissance d’autres forces qui, à certains égards, ont encore plus d’impact. Le marché est l’une de ces forces qui, dans pratiquement tous les secteurs, combine des technologies révolutionnaires et des économies d’échelle pour introduire rapidement dans notre économie de nouvelles solutions qui ne soient pas seulement plus soutenables mais également meilleures, moins chères et plus efficaces. Et cette force du marché est au centre de nos préoccupations en tant qu’investisseurs.

    Il nous semble que ces forces sont à présent inéluctables et que la transition vers un modèle économique plus soutenable a déjà commencé. C’est ce nous appelons l’économie CLIC™ (acronyme anglais pour « Circular, Lean, Inclusive and Clean »), une économie circulaire, efficiente, inclusive et propre. D’un point de vue environnemental, nous voyons trois composantes à cette transition : une économie à zéro émission de carbone, une économie plus respectueuse de la nature et une économie circulaire.

    Toutefois, bien que cette révolution de la soutenabilité soit inéluctable et que les forces qui la font avancer soient puissantes, toutes les entreprises ne vont pas dans la bonne direction et ne soutiennent pas ce mouvement dans la même mesure. L’investissement environnemental, social et de gouvernance (ESG) consiste à différencier les entreprises en fonction de considérations liées à la soutenabilité.

    L’investissement ESG s’envisage sous trois dimensions. Premièrement : « COMMENT ». Il s’agit des pratiques commerciales de l’entreprise, sur lesquelles la majeure partie de notre secteur se concentre actuellement. Ces données ESG nous disent si une entreprise est au moins sensibilisée à la soutenabilité et si elle tente de modifier ses pratiques commerciales. Mais elles ne suffisent pas à déterminer si l’entreprise concernée s’est véritablement préparée à cette transition majeure, et, par conséquent, si investir dans cette entreprise permettrait de générer un alpha ou des opportunités de rendement significatives et d’atténuer les risques.

    Pour cette raison, nous accordons généralement plus d’importance aux deux autres dimensions ESG. La deuxième dimension, le « QUOI », concerne les trajectoires de la transition. Elle tient compte de la nature fondamentale du modèle d’affaires des entreprises et des produits et services qu’elles proposent. Ici, nous cherchons à comprendre les enjeux spécifiques auxquels une entreprise ou un secteur est confronté, ainsi que la rapidité et la forme de la transition. La troisième dimension ESG est le « OÙ ». Elle concerne les risques physiques qu’une entreprise ou un secteur est susceptible d’encourir en raison du changement climatique.

     

    Investir dans le progrès

    L’objectif zéro émission nette en 2050 est sans doute la composante la plus importante de la transition vers la soutenabilité, toutes entreprises et secteurs confondus. Près de trente ans pour y parvenir, cela peut sembler long, mais la communauté scientifique s’accorde à dire que nous devons diminuer nos émissions de moitié d’ici 2030. C’est dans moins de neuf ans et, durant cette période, nous devrons trouver le moyen d’accélérer la révolution verte et de maintenir notre progrès économique tout en réduisant nos émissions et en atténuant l’impact que nous avons sur l’environnement.

    En tant qu’investisseurs, nous devons utiliser notre capital de façon responsable en faisant de la trajectoire vers la neutralité carbone une condition de nos investissements

    En tant qu’investisseurs, nous devons utiliser notre capital de façon responsable en faisant de la trajectoire vers la neutralité carbone une condition de nos investissements. A ces fins, nous suivons les principes d’Oxford Martin : un cadre rigoureux et scientifique en matière de neutralité carbone qui nous aide à définir notre engagement auprès des entreprises, dans tous les secteurs et toutes les régions.

    Le premier principe est de savoir si l’entreprise concernée s’est fixé un objectif en matière de neutralité carbone. Toute entreprise peut le faire en moins de temps qu’il n’en faut pour mettre son site Web à jour. Les deux autres principes sont beaucoup plus difficiles à atteindre. Le deuxième principe exige des entreprises qu’elles puissent expliquer comment leurs activités resteront rentables une fois neutres en carbone et comment elles comptent y parvenir. Le troisième principe consiste à fixer un objectif intermédiaire quantitatif (dans l’idéal, une réduction de 50% des émissions d’ici 2030).

    Tout cela nous permet de comprendre la mesure dans laquelle l’entreprise s’est préparée à l’avenir, dans le contexte de la révolution de la soutenabilité. En termes d’investissement, donc, une entreprise qui satisfait aux principes d’Oxford Martin est tout de suite beaucoup plus attrayante qu’une autre qui n’y satisfait pas.

    Pour optimiser la soutenabilité de nos portefeuilles, nous intégrons toutes ces informations à notre processus de décarbonisation. Nous commençons par évaluer l’impact sur la valeur climatique, c’est-à-dire les risques et les opportunités que nous rencontrons, en tant qu’investisseurs, en raison de l’exposition d’un portefeuille au carbone. Ensuite, nous ajustons le portefeuille afin d’assurer qu’il se décarbonise conformément à la trajectoire vers la neutralité carbone et aux objectifs de l’Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique. Dans la pratique, cela signifie que nous investissons plus dans les entreprises qui sont en mesure de contribuer davantage à la limitation de la hausse des températures mondiales moyennes, et moins dans les entreprises qui ne sont pas sur la bonne voie.

    En d’autres termes, s’agissant de la neutralité carbone (et de la soutenabilité en général), il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » secteurs. Ce qui compte à nos yeux, c’est de savoir si une entreprise est sur la bonne voie

    Cela ne signifie pas nécessairement que nous évitons les secteurs à fortes émissions, notamment parce que les entreprises de ces secteurs qui ont choisi la bonne trajectoire peuvent potentiellement contribuer de manière particulièrement significative à la limitation du réchauffement climatique. En d’autres termes, s’agissant de la neutralité carbone (et de la soutenabilité en général), il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » secteurs. Ce qui compte à nos yeux, c’est de savoir si une entreprise est sur la bonne voie, car ce sera l’un des moteurs de performance les plus importants durant les décennies à venir. Il est de notre devoir de comprendre les risques que nous encourons en continuant de produire des émissions de carbone, ainsi que la transition vers une économie neutre en carbone, et de saisir les opportunités liées à cette transition.

     

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