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    Femmes et gestion de fortune : déconstruire les biais de genre

    Femmes et gestion de fortune : déconstruire les biais de genre

    Célébrée chaque année le 8 mars, la Journée internationale des femmes est l’occasion de souligner le rôle croissant des femmes dans la finance et l’investissement, et de déconstruire certains à priori ou clichés.

    L’industrie financière ne peut pas effacer du jour au lendemain un état d’esprit traditionnellement masculin, mais le monde est aujourd’hui très différent. D’après les statistiques de référence du Boston Consulting Group, les femmes contrôlent désormais plus de 30% de la fortune mondiale. Un chiffre qui s’approche même de 40% en Amérique du Nord.

    Pourtant, on entend souvent dire que les femmes seraient plus prudentes dans leurs investissements ou la gestion de leur patrimoine, et auraient tendance à prendre moins de risques. Ce stéréotype est-il avéré dans les faits ? Les femmes ont-elles vraiment une approche différente de l’investissement ?  Nous avons demandé à nos banquières de partager leur expérience.

    Les femmes contrôlent désormais plus de 30% de la fortune mondiale. Un chiffre qui s’approche même de 40% en Amérique du Nord

    Déconstruire les biais

    Nous avons tous des biais, conscients ou inconscients, y compris à propos de nous-mêmes. Un bon exemple pour illustrer cela nous vient du rapport WealthiHer, où l’on y apprend que plus de 70% des femmes interrogées ont dit avoir l’impression que les hommes avaient tendance à prendre plus de risques qu’elles. Pourtant, des interviews poussées avec ces mêmes femmes ont conclu que leurs profils de risque étaient essentiellement équilibrés ou dynamiques, plutôt que conservateurs.

    « Je me souviens d’un rendez-vous avec une cliente potentielle qui illustre bien ces malentendus, raconte Cécile Friedrich-Vuillemin, Banquière basée à Paris pour la Banque Lombard Odier Europe SA. Son conseiller m’avait informée au préalable que la cliente ne souhaitait pas prendre beaucoup de risques sur ses actifs. Lors du rendez-vous avec elle, nous avons pris le temps de passer en revue et d’expliquer clairement les différents risques liés aux investissements, avec des exemples concrets, ce qui a suscité un échange constructif. Après analyse, il s’est avéré que le profil de risque de la cliente était en fait …élevé ! »

    Pour les gestionnaires de patrimoine, mais aussi pour leurs clientes, il est capital de mieux comprendre les attentes des femmes en matière d’investissement. Les larges études qui se basent sur des sondages ou des tests théoriques aboutissent parfois à la conclusion que les femmes prennent moins de risques. En revanche, d’autres recherches réalisées en conditions réelles de prise de décision financière ne montrent quasiment aucune différence notable dans la prise de risques entre femmes et hommes. La propension à prendre des risques dans la gestion de patrimoine est en fait essentiellement liée au parcours de vie de chaque individu, à sa culture ou sa situation professionnelle.

    Lire aussi : Pourquoi les femmes devraient investir dans les femmes

    Autre élément intéressant : des recherches de Merril Lynch ont montré que les femmes font souvent preuve d’une plus grande tolérance au risque et prennent davantage de décisions lorsque leur conseiller financier… est en fait une conseillère.

    « Mes clientes n’ont pas un profil plus conservateur que la moyenne de notre clientèle, relève Marie Bernon, Banquière senior à Londres pour la Banque Lombard Odier Europe SA. Ce que je remarque toutefois, c’est que la prise de risque est acceptée comme nécessaire à la réalisation d’un objectif. Elle est dimensionnée au plus juste par rapport aux besoins et donc moins « opportuniste » que les hommes globalement. C’est pour cela que notre approche Goal Based est particulièrement appréciée par nos clientes. »


    Focus différent

    Le fait que la propension au risque ne soit à priori pas genrée ne signifie pas que les femmes investissent exactement comme les hommes. C’est en tous cas le message que veux faire passer le rapport de Boston Consulting Group (BCG), Managing the Next Decade of Women’s Wealth, publié il y a quelques mois.

    Ce rapport indique que certains gérants de fortune continuent de penser que le discours autour de la performance a plus d’impact sur les hommes que sur les femmes, alors que les deux valorisent tout autant la performance. Cependant, les femmes auront tendance à demander davantage d’informations et à poser plus de questions, pour mieux comprendre l’impact de leurs investissements sur leurs objectifs à court et long terme.

    Lire aussi : Les femmes aux commandes de la finance

    Une phrase du rapport résume bien cette logique : « les femmes basent leurs décisions d’investissement sur des faits, et non sur leur instinct ». Citée dans le rapport, Katie Nixon, chief investment officer de la banque Northern Trust, explique que les femmes ont davantage tendance à remettre en question et discuter des investissements, afin d’avoir toutes les cartes en main pour prendre des décisions.

    Les femmes basent leurs décisions d’investissement sur des faits, et non sur leur instinct

    Delphine Barbaud, Banquière senior à Genève pour la Banque Lombard Odier & Cie SA, partage ces constats. « Nos clientes attachent beaucoup d’importance à la qualité de l’expertise, mais aussi à la clarté des explications. Nous sommes de plus en plus challengées sur ce point et c’est passionnant ! Nous partageons avec elles nos analyses et les aidons à voir à long terme, à prendre du recul par rapport au « bruit » ambiant des médias et des marchés financiers. Je pense qu’il est de notre devoir d’expliquer de manière claire les risques et opportunités d’investissement, dans un monde de plus en plus complexe et changeant ».

    De meilleures performances pour les femmes

    Cette approche des femmes à tendance plus « factuelle » qu’instinctive, semble porter ses fruits. Si l’on peut mettre certains bémols aux études à grande échelle sur des comportements humains, il est éclairant d’en consulter certaines sur des éléments quantitatifs, comme des performances.

    Ainsi, une étude réalisée par Fidelity Investments, citée dans le rapport du BCG, a examiné les performances des investissements de plus de huit millions de clients en 2017. Elle a montré que les clientes femmes avaient enregistré en moyenne 1% de performance supplémentaire. 

    … une étude réalisée par Fidelity Investments, a examiné les performances des investissements de plus de huit millions de clients en 2017. Elle a montré que les clientes femmes avaient enregistré en moyenne 1% de performance supplémentaire

    Une autre étude citée, du monde académique cette fois, a même donné des résultats plus élevés. Une analyse auprès de 3000 hommes et femmes a montré que les investissements des clientes avaient en moyenne 2% de performance supplémentaires. La raison serait à chercher du côté d’une diversification supérieure et d’une allocation plus large des actifs des femmes.


    Un rôle croissant dans l’économie mondiale

    La Journée internationale des femmes, ou Journée internationale des droits des femmes, est l’occasion de se rappeler qu’il ne s’agit pas uniquement de droits politiques ou culturels. L’implication des femmes à l’économie et à l’investissement participe pleinement à construire une société plus diversifiée, équitable et soutenable.

    Et cette diversité ne bénéficie pas seulement aux principales intéressées. Alors que le monde vit une pandémie sans précédent, le Fonds monétaire international (FMI) a récemment déclaré que si la situation des femmes au travail était égale à celle des hommes, la croissance globale et la résilience économique face aux chocs seraient plus fortes.

    Enfin, si les Etats et le monde économique accéléraient les mesures pour faire progresser la parité et l’égalité professionnelle, le PIB mondial pourrait être supérieur de 13 000 milliards de dollars en 2030, d’après l’étude annuelle “Power of Parity” de McKinsey.

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