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Tendances dans le monde de l’art avec Guillaume Cerutti, Président de Christie’s International
Les dernières données tirées du rapport Wealth Report 2024 de Knight Frank, suggèrent que les investissements dans le luxe, notamment l’art, les voitures de collection, le vin, les bijoux ou encore la maroquinerie de luxe, représentent en moyenne 20% du patrimoine des particuliers très fortunés (UHNWI). Les raisons qui les incitent à acquérir des objets de collection sont aussi diverses et personnelles que les collectionneurs eux-mêmes : le plaisir de les posséder, l’investissement, le statut, le sentiment d’appartenance à une communauté et l’attrait intellectuel sont les cinq principales raisons de l’« investissement de passion ». Les objets de collection sont souvent illiquides et suivent des tendances qui leur sont propres, ce qui en fait des sources de diversification précieuses pour le reste des portefeuilles d’investissement. Ils comportent des opportunités mais également des risques particuliers. Après une année 2022 marquée par des ventes record dans les grandes maisons de vente aux enchères, 2023 et 2024 se sont avérées plus contrastées. Nous avons le plaisir de partager avec vous un entretien mené par Adriano Picinati di Torcello, Global Art & Finance Coordinator chez Deloitte Luxembourg, avec Guillaume Cerutti, Président de Christie’s International et Président de la collection Pinault.
Comment s’est déroulée l’année 2024 pour Christie’s ? Quels ont été les faits marquants et les tendances notables ?
En 2024, Christie’s a enregistré des ventes mondiales de USD 5,7 milliards, soit une baisse de 6% par rapport à 2023, soit une baisse de 6% par rapport à 2023, toutefois plus restreinte que celle enregistrée pour le marché de l’art dans sa totalité, en baisse de 20%. Les ventes aux enchères ont diminué de 16%, passant à USD 4,2 milliards, tandis que les ventes privées ont progressé de 41% pour atteindre USD 1,5 milliard. Cela s’inscrit dans le contexte d’une tendance contracyclique habituelle, les ventes privées produisant souvent de meilleurs résultats lorsque les ventes aux enchères traversent une période plus délicate, ce qui souligne la confiance que les clients accordent aux transactions ciblées et plus confidentielles.
Par catégorie, l’art du 20e siècle et du 21e siècle a conservé sa position dominante, mais un fort recul de l’art ultra contemporain est à signaler. Les objets de collection de luxe ont chuté de 31% par rapport à 2023, mais cela s’explique par la présence d’une collection de bijoux exceptionnelle en 2023. Les catégories telles que les montres, les sacs à main et le vin restent en position de force. Les points forts incluent L’Empire des lumières de René Magritte, dont la vente aux enchères a atteint le niveau record de USD 121,2 millions dans la catégorie du surréalisme, ainsi qu’un important volume de ventes privées de chefs-d’œuvre divers. En 2024, 81% des offres d’enchères ont été réalisées en ligne, ce qui témoigne de l’importance et du dynamisme de nos plateformes digitales.
En 2024, 81% des offres d’enchères ont été réalisées en ligne, ce qui témoigne de l’importance et du dynamisme de nos plateformes digitales
Comment le marché mondial de l’art a-t-il évolué ces dernières années ? Quelles sont selon vous les tendances les plus influentes pour son avenir, qu’il s’agisse de risques ou d’opportunités ?
Depuis une dizaine d’années, deux changements majeurs ont redéfini le marché de l’art : l’évolution du comportement des collectionneurs et la transformation digitale. Chaque année, un tiers des clients de Christie’s sont de nouveaux arrivants, qui privilégient l’art du 20e siècle et du 21e siècle, ainsi que les catégories de luxe. De plus, les nouveaux collectionneurs tendent à se positionner dans plusieurs catégories et ne se spécialisent plus dans un domaine spécifique, comme cela était le cas il y a plusieurs décennies. Les ventes en ligne représentent désormais une part importante des transactions et transforment la façon dont les acheteurs interagissent avec l’art. Il est donc toujours crucial pour Christie’s d’adapter ses services, ses plateformes et ses méthodes d’engagement en fonction de ces tendances.
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Selon vous, en quoi les tendances du marché de l’art diffèrent-elles entre des régions telles que l’Amérique du Nord, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient ?
Le marché de l’art a acquis une dimension véritablement mondiale, mais se caractérise néanmoins par des dynamiques régionales très différentes les unes des autres. L’Amérique domine, avec 42% des ventes mondiales, illustrant sa résilience tant du côté des ventes que des achats. L’Europe et le Moyen-Orient ont représenté 32% des ventes aux enchères en 2024, Paris affichant une croissance de 24% en glissement annuel. Compte tenu de la hausse de 14% du nombre d’acheteurs au Moyen-Orient, nous avons décidé d’augmenter nos investissements dans cette région à l’avenir, car elle nous semble prometteuse. La région Asie-Pacifique a représenté 26% des ventes, ayant particulièrement excellé dans le secteur des produits de luxe avec 42% des dépenses mondiales.
En quoi cela diffère-t-il des années précédentes ? Les parts de marché relatives ont-elles évolué? S’agit-il d’une réorientation vers l’Asie au détriment de l’Europe ?
Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont systématiquement représenté 40-45% du marché de l’art, tandis que la Chine est passée de 5% en 2004 à 20-30% au cours des dix dernières années. Depuis 2019, la part combinée de Londres et de Paris a diminué, passant de 24% à 21% du marché mondial. Chez Christie’s, les ventes aux enchères d’art impressionniste, moderne et contemporain à Londres et à Paris ne représentent plus qu’environ 25% des ventes annuelles mondiales, contre 35% à 40% il y a dix ans. En Asie, Hong Kong reste en tête, tandis que Séoul, Shanghai, Tokyo et Singapour progressent, mais conservent une dimension plus régionale.
Au cours des deux dernières décennies, les États-Unis ont systématiquement représenté 40-45% du marché de l’art, tandis que la Chine est passée de 5% en 2004 à 20-30% au cours des dix dernières années
Récemment, nous avons également constaté avec intérêt le dynamisme du marché de l’art indien moderne et contemporain. Le 20 mars dernier, nous avons atteint un prix record à New York pour une œuvre de Maqbool Fida Husain, qui s’est vendue aux enchères pour un montant de USD 14 millions.
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Comment l’intérêt pour l’art contemporain (y compris l’art digital) est-il susceptible d’évoluer sur les différents marchés internationaux par rapport aux catégories plus traditionnelles ?
Au cours des deux dernières décennies, l’art du 20e siècle et du 21e siècle est devenu la catégorie la plus prisée, tandis que l’art classique (grands maîtres, arts décoratifs et antiquités) a reculé. Il existe cependant des nuances importantes : les collections classiques de provenances prestigieuses, telles que celles de Givenchy ou de Rothschild ces dernières années, suscitent toujours une forte demande, tandis que l’art ultra contemporain connaît un recul depuis deux ans. En définitive, des estimations réalistes avant la vente, une expertise de qualité et un marketing efficace restent essentiels pour toutes les périodes, afin de garantir que les œuvres trouvent le marché qui leur correspond.
De plus, à mesure que l’intérêt pour les nouvelles technologies modifie les préférences et les habitudes de collectionneurs plus jeunes (notamment les Millennials et la Génération Z), les catégories telles que l’art digital semblent vouées à évoluer. S’agissant justement de l’art digital : hormis quelques prix spectaculaires (tels que ceux atteints par Beeple en 2021 et par Refik Anadol en 2022), cette catégorie ne représente qu’une faible valeur chez Christie’s. Toutefois, nous croyons en ce mode d’expression et restons ouverts au marché. Récemment, notre première vente aux enchères entièrement consacrée aux artistes ayant recours à l’intelligence artificielle a rencontré un vif succès.
L’art du 20e siècle et du 21e siècle est devenu la catégorie la plus prisée, tandis que l’art classique a reculé
Selon vous, quels sont les principaux facteurs qui déterminent les prix actuels sur le marché mondial de l’art ?En haut de la pyramide, les prix élevés découlent avant tout de la rareté et de la provenance. Le prix obtenu par un chef-d’œuvre tel que L’Empire des lumières de Magritte illustre parfaitement la valeur que revêtent les œuvres emblématiques. Dans les autres catégories, il faut absolument fournir des estimations réalistes, d’autant plus que le marché est actuellement plus sélectif. Les garanties minimales, telles que celles qui ont étayé la vente du Magritte, permettent-elles aussi d’offrir une certitude aux vendeurs de grandes œuvres. Dans la plupart des cas, nous faisons appel à un bailleur de fonds externe pour les grandes œuvres, qui assume le risque en échange d’une commission ou d’une prime. Ces tendances se sont maintenues lors des premières ventes de notre saison 2025 à Londres et à New York.
Êtes-vous en mesure de formuler des perspectives quant aux tendances prévues pour le marché en 2025, ainsi qu’à l’incidence des éventuels droits de douane américains ?
Les droits de douane récemment annoncés constituent une source d’incertitude, même si les œuvres d’art semblent exemptées. Cela étant, nous avons l’habitude d’adapter notre activité dès lors que de nouveaux changements interviennent. C’est ce que nous avons fait à la suite du Brexit, en transférant certaines ventes à Paris.
À noter que nos ventes d’art asiatique ont produit de très bons résultats à New York en mars.
En mai, nos ventes aux enchères d'art des 20e et 21e siècles à New York ont confirmé que le marché de l'art n'était pas immunisé contre l’environnement macroéconomique, les clients adoptant une approche prudente. Toutefois, les œuvres dont les estimations avant la vente étaient adéquates et les collections de grande provenance, se sont bien comportées. C'est le cas de la collection Leonard et Louise Riggio, qui a atteint un total de 272 millions d'USD, dépassant ainsi les estimations de prévente.
Selon vous, quel sera le rôle des nouvelles technologies, telles que la réalité virtuelle, la blockchain et l’intelligence artificielle, dans l’avenir du négoce, de l’authentification, de l’évaluation et de la provenance des œuvres d’art ?
Les nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle, la blockchain et l’intelligence artificielle ont transformé le marché de l’art ces dernières années. Nous avons lancé une plateforme financière spécialisée, Christie’s Ventures, afin d’investir dans des start-ups innovantes pour favoriser cette transformation. Par exemple, la technologie holographique de Proto permet de reproduire des œuvres d’art en 3D et à haute définition, de sorte que Christie’s peut les promouvoir à l’échelle mondiale sans avoir à les transporter. Organisé à New York, le symposium annuel Art+Tech de Christie’s présente de telles innovations et favorise le débat sur le rôle de la technologie dans le domaine artistique, rassemblant des leaders mondiaux de la recherche universitaire, de la réglementation, du capital-risque, de la technologie et de l’art.
Pourriez-vous nous expliquer comment ces nouvelles technologies affecteront les questions liées à l’authentification, à l’évaluation et à la provenance ? Par ailleurs, que pensez-vous de la récente évolution des cryptomonnaies ? Sont-elles acceptées chez Christie’s ?
Christie’s fait partie des précurseurs s’agissant de l’application de la blockchain au marché de l’art, comme l’illustre la vente de la succession de Barney A. Ebsworth en 2018, au cours de laquelle tous les achats ont été enregistrés sur un registre digital géré par Artory. Nous n’avons pas constaté d’accélération dans ce domaine par la suite, mais nous restons vigilants et, par l’intermédiaire de Christie’s Ventures, nous œuvrons pour faire avancer la convergence de l’art et de la technologie. Nous acceptons les paiements en cryptomonnaies si nos contreparties sont elles-mêmes disposées à le faire.
Quelles sont les stratégies utilisées par Christie’s pour attirer de nouveaux collectionneurs, plus jeunes et comment les jeunes générations influencent-elles les tendances relatives aux objets de collection ?
Christie’s s’engage activement auprès des Millennials et de la Génération Z, qui constituent désormais 41% des enchérisseurs dans les catégories des produits de luxe. Dans ces catégories, ils tendent à privilégier l’art contemporain et montrent une forte préférence régionale pour les objets de collection d’Asie. Les initiatives que nous avons mises en œuvre à leur intention incluent des plateformes en ligne dynamiques, des campagnes innovantes et ciblées et des expositions adaptées à leurs préférences.
Comment envisagez-vous l’évolution de cette intersection entre l’art, les objets de collection et les placements alternatifs (y compris l’investissement et la propriété fractionnée) au cours de la prochaine décennie ?
La propriété fractionnée est indéniablement intéressante, mais Christie’s préfère miser sur la prudence. En effet, notre responsabilité concerne principalement la qualité des conditions de propriété, ainsi que les prix que nous recommandons.
Nous reconnaissons l’intérêt que nos clients acheteurs portent à la propriété fractionnée, mais estimons que nos ressources internes sont plus adaptées à la tarification et au bon fonctionnement d’un marché efficace. Nous nous intéressons davantage au développement du financement de l’art, Christie’s offrant notamment des prêts garantis par les collections de ses clients, permettant de fournir des liquidités tout en préservant les titres de propriété.
Quelles sont les futures tendances du marché de l’art dont les gestionnaires de fortune doivent tenir compte afin de mieux conseiller leurs clients ?
Christie’s n’émet jamais de recommandations explicites concernant l’art en tant qu’investissement. Toutefois, sachant que cette classe d’actifs se chiffre à plus de USD 2’000 milliards et n’est pas corrélée aux autres marchés, nous pensons, comme de nombreux gestionnaires de fortune, qu’elle a sa place au sein du portefeuille d’un client.
Selon moi, les gestionnaires de fortune doivent tenir compte de trois points clés :
Diversification : l’inclusion d’œuvres d’art, de bijoux ou de montres dans les portefeuilles peut optimiser la gestion des risques au bénéfice des clients.
Satisfaction du client : mettre en avant la satisfaction qu’apporte la détention d’une œuvre d’art et non pas uniquement son statut d’investissement. Les marchés de l’art étant moins liquides et intrinsèquement moins prévisibles, une approche purement financière est risquée.
Garanties : inciter les clients dont les achats sont motivés par des considérations financières à examiner les mécanismes de garantie. Il s’agit d’une opportunité financière pour les personnes qui sont disposées à acquérir un tableau ou un objet d’art en l’absence d’autres enchérisseurs.
Adriano Picinati di Torcello
Adriano Picinati di Torcello, Global Art & Finance Coordinator pour le groupe de sociétés membres de Deloitte, possède 30 ans d’expérience professionnelle. Consultant dans les secteurs de la finance, de l’art et de la culture, il est responsable de l’art et de la finance chez Deloitte Luxembourg, une initiative qu’il coordonne depuis son lancement en 2008. Profondément engagé en faveur de la sensibilisation à l’art et à la finance, il a fondé la conférence internationale Deloitte Private Art & Finance, qui est devenue la référence annuelle dans ce domaine. Il est co-auteur du rapport Art & Finance de Deloitte Private et ArtTactic. Deloitte Private Art & Finance accompagne les institutions financières, les family offices, les particuliers très fortunés, les entreprises actives sur le marché de l’art et les parties prenantes des gouvernements et du secteur public pour la gestion de leurs activités et projets consacrés à l’art et aux objets de collection.
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