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    Œuvrer à un monde meilleur : le tourisme durable, élément essentiel pour un développement écologique

    Le tourisme est l’un des secteurs dont la croissance est la plus rapide au monde. Après l’effondrement de 2020 et 2021 provoqué par la pandémie de Covid-19, le secteur renoue rapidement avec ses niveaux de 2019, où 1,5 milliard de touristes1 avaient contribué à hauteur de plus de 10% au PIB mondial2. Le secteur devrait bénéficier d’une croissance annuelle de près de 6% d’ici à 20323. En cette période estivale, des millions de personnes partent en vacances et des centaines de millions d’autres dépendent justement de ces vacanciers, le tourisme étant à l’origine d’un emploi sur onze à travers le monde.

    Cette forte contribution du tourisme à l’économie ne va cependant pas sans une certaine empreinte environnementale. Le tourisme est à l’origine de dommages écologiques dans bien des sites, victimes de surdéveloppement ou d’un nombre trop important de visiteurs. Le secteur est également responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine4, soit davantage que le secteur de la construction dans son ensemble5.

    Les destinations touristiques sont par ailleurs de plus en plus victimes du réchauffement mondial provoqué par ces émissions. Après la Grèce qui a subi pas moins de deux semaines d’incendies récemment, c’est l’île de Maui à Hawaï qui a été ravagée par les flammes. Et dans les deux cas, la sécheresse aurait été exacerbée par le changement climatique6. D’un point de vue environnemental, la solution semble simple de prime abord : moins de touristes ! Mais est-ce vraiment aussi simple ?

    Faut-il freiner le tourisme pour préserver l’environnement ?

    Avec les confinements de 2020 et de 2021 dus à la pandémie de Covid-19, le nombre de voyageurs a plongé de plus de 70%. Les avions étant bloqués au sol et les bateaux au port, les émissions de carbone et sources de pollution ont fortement diminué. La qualité de l’air s’est ainsi améliorée dans nos villes, tout comme la propreté de certains cours d’eau. A priori, la pandémie n’aurait donc pas eu que des effets négatifs puisqu’elle a offert un moment de répit à la nature.

    Mais l’arrêt des voyages a aussi eu des conséquences néfastes. En effet, du jour au lendemain, les milliards de dollars de revenus du tourisme, indispensables pour financer les projets de protection de la nature, sauvegarder les aires protégées et soutenir les communautés locales, se sont tout simplement évaporés. Au Kenya par exemple, les revenus générés par les visites des réserves naturelles ont chuté de 75%, ce qui a eu un effet dévastateur sur les communautés vivant du tourisme. Et la faune vivant dans ces réserves s’est retrouvée menacée par la chasse7.

    …le tourisme est à la fois une menace pour l’environnement et une ressource financière essentielle pour financer la protection de l’environnement. Comment alors avoir un impact net positif ?

    Dans certains sites, la perte des financements a freiné, voire interrompu, les initiatives de protection de la nature. Selon une enquête menée par l’Union internationale pour la conservation de la nature dans 60 pays, un garde d’aire protégée sur cinq a perdu son emploi8. Par ailleurs, la déforestation et l’exploitation minière illégale ont gagné du terrain, sur fond de diminution des patrouilles de surveillance, et les populations locales ont désespérément cherché de nouvelles sources de revenus9.

    Alors que l’activité touristique renoue avec les niveaux d’avant la pandémie, les touristes qui se veulent éco-responsables sont confrontés à un véritable dilemme, le tourisme étant à la fois une menace pour l’environnement et une ressource financière essentielle pour financer la protection de l’environnement. Comment alors avoir un impact net positif ?

     

    Voyager autrement

    Pour des vacances proches de chez soi, modifier son mode de transport est sans doute la meilleure solution. Le transport aérien est de loin celui qui contribue le plus à l’empreinte environnementale du tourisme. Un vol court-courrier peut à lui seul produire plus de GES que l’habitant moyen de certains pays en développement sur une année entière10. Opter pour le train, le bateau ou le bus plutôt que pour l’avion peut ainsi nettement réduire l’impact environnemental d’un voyage11. Par exemple, la quantité de CO2 (dioxyde de carbone et GES équivalents) par personne émise lors d’un voyage en train entre Londres et Madrid représente moins d’un sixième de celle d’un déplacement équivalent effectué par avion12.

    La stratégie Future Electrification de Lombard Odier vise à exploiter la rapide transition vers un monde sans combustibles fossiles, en identifiant les nouvelles sources de rendement qui en découlent tout en accélérant la transition vers les voyages sans émissions

    L’électrification de notre économie contribue aussi à réduire l’empreinte carbone du tourisme. Grâce à l’électrification, le train, qui est déjà l’un des moyens de transport les plus performants en termes d’efficacité énergétique, devient plus propre encore. Ainsi, selon les estimations de la société britannique Network Rail, les trains électriques émettraient jusqu’à 35% de carbone de moins par mile que les trains roulant au diesel13. L’électrification des réseaux ferroviaires va bon train un peu partout dans le monde. En Inde par exemple, des milliers de kilomètres de voies ferrées sont électrifiés chaque année. Quant aux voitures électriques, elles représentent d’ores et déjà 13% des ventes de nouveaux véhicules et leur part dans le marché automobile augmente rapidement. Or, l’utilisation de véhicules électriques pour se rendre sur son lieu de vacances et s'y déplacer permet de réduire les émissions liées au tourisme.

    La stratégie Future Electrification de Lombard Odier vise à exploiter la rapide transition vers un monde sans combustibles fossiles, en identifiant les nouvelles sources de rendement qui en découlent tout en accélérant la transition vers les voyages sans émissions. Avec l’essor de la production d’électricité renouvelable et son intégration croissante dans les réseaux nationaux, les émissions des trains et des voitures électriques pourraient devenir nulles.

    Minimiser l’empreinte environnementale des trajets en avion

    La situation est en revanche plus compliquée pour le transport aérien. En 2021, les compagnies aériennes se sont engagées à atteindre la neutralité carbone d’ici à 205014. A court terme, la solution qui devrait s’imposer est celle des carburants d’aviation durables (CDA) issus de matières organiques. Toutefois, pour que ces carburants soient réellement durables, il faut renoncer aux matières premières de première génération (issues des cultures vivrières comme l'huile de palme) pour adopter celles de deuxième génération (par exemple, les matières premières à base de déchets comme les huiles de cuisson usagées ou les graisses animales) afin d'atteindre leur plein potentiel de réduction d’émissions15 16. Le tourisme durable n’implique toutefois pas d’abandonner purement et simplement les voyages en avion ou de se limiter à des voyages de proximité. Les communautés et régions les plus dépendantes des revenus du tourisme sont aussi parfois les plus reculées et, pour nombre de visiteurs, elles ne sont accessibles que par avion.

    Lire aussi : Autorisé au décollage : comment les carburants d’aviation durables peuvent lancer le secteur sur la trajectoire du « net zero »

     

    Maximiser l’impact positif

    En 2018, les Seychelles se sont engagées dans un mécanisme d’échange « dette contre nature » prévoyant un allègement important de la dette du pays en échange de l’engagement du gouvernement des Seychelles à protéger 30% de ses aires marines, qui abritent certains des écosystèmes les plus rares et les plus beaux au monde. Ce mécanisme ne suffit cependant pas, à lui seul, à financer la protection de l’environnement. Aussi le pays a-t-il introduit une taxe environnementale sur l’ensemble des séjours touristiques (sachant que le tourisme contribue à hauteur de 40% au PIB des Seychelles17). Les revenus issus du tourisme contribuent ainsi à la protection d’une zone marine de près de 410 000 kilomètres carrés18.

    L’Atoll d’Aldabra est un véritable joyau des Seychelles. Le site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, abrite de nombreuses espèces menacées, dont la plus grande population au monde de tortues géantes et de râles de cuvier, l’une des dernières espèces d’oiseaux coureurs de l’océan Indien. Sans les revenus du tourisme, la recherche sur la flore et la faune uniques de l’atoll et les patrouilles de surveillance qui protègent l’île et le lagon de toute pêche excessive ne pourraient plus être financées.

    Choisir comme destinations des pays où les revenus du tourisme sont consacrés à la préservation de l’environnement est un moyen pour les touristes d’obtenir un impact positif maximal

    A l’instar des Seychelles, nombreuses sont les régions du monde qui sont tributaires des revenus du tourisme. C’est le cas par exemple du Costa Rica qui a mis en œuvre avec succès un programme de reforestation à grande échelle lui ayant permis de restaurer la couverture forestière sur plus de 50% du territoire19, et où le tourisme est un pourvoyeur important d’emplois dans le secteur des services, ainsi que dans celui de la gestion et de la préservation des forêts. Sans les revenus du tourisme, la forêt tropicale costaricienne, qui constitue un puits de carbone d’importance mondiale, aurait peut-être été dévastée par l’exploitation agricole et minière. Choisir comme destinations des pays où les revenus du tourisme sont consacrés à la préservation de l’environnement est un moyen pour les touristes d’obtenir un impact positif maximal.

     

    Un marché en plein essor

    La restauration de la nature est un élément essentiel de la lutte contre le changement climatique. Les solutions fondées sur la nature pourraient ainsi permettre d’atteindre un tiers des réductions d’émissions nécessaires pour contenir la hausse des températures dans les limites prévues par l’Accord de Paris.

    il s’agit de trouver le bon équilibre entre le coût environnemental de leurs voyages et les bénéfices à long terme du tourisme

    Au sein du secteur du tourisme, de nombreuses entreprises et organisations à but non lucratif se consacrent aux mêmes causes. Par exemple, l’initiative The Long Run, soutenue par certains des complexes touristiques et des destinations les plus versés dans la durabilité, a permis la conservation de plus de 23 millions d’acres (environ 9,3 millions d’hectares) de réserves écologiques et de biodiversité d’importance mondiale, des récifs coralliens d’Indonésie jusqu’à la forêt tropicale du Brésil.

    Comme l’a montré une étude récente, la demande des consommateurs pour un tourisme plus durable est particulièrement forte, 76% des personnes interrogées envisageant des vacances plus éco-responsables cette année20. Cette croissance rapide de la demande est l’occasion pour les complexes touristiques et les entreprises du secteur des voyages de vivre du tourisme tout en contribuant au développement environnemental et social.

    Selon les Nations Unies, « il sera déterminant de mettre à profit les bénéfices apportés par le tourisme pour atteindre les objectifs de développement durable et donner corps aux priorités de développement pour l’après-2015 »21, autrement dit pour atteindre d’ici à 2030 les objectifs sociaux et environnementaux fixés dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015. Pour les touristes, il s’agit de trouver le bon équilibre entre le coût environnemental de leurs voyages et les bénéfices à long terme du tourisme. Si cet équilibre est trouvé, le tourisme durable pourrait alors largement contribuer à la transition vers un avenir plus juste et plus durable.


     

    International tourist arrivals worldwide 1950-2022 | Statista
    Travel and tourism: share of global GDP 2023 | Statista
    Graphique : Travel and tourism is one of the fastest growing sectors | Statista
    The carbon footprint of global tourism | Nature Climate Change
    Tourism responsible for 8% of global greenhouse gas emissions, study finds - Carbon Brief
    Devastating Hawaii fires made ‘much more dangerous’ by climate change | Hawaii fires | The Guardian
    What does it mean to travel sustainably in 2021? | National Geographic
    COVID-19 fallout undermining nature conservation efforts - IUCN publication | IUCN
    The hidden toll of lockdown on rainforests - BBC Future
    10 How your flight emits as much CO2 as many people do in a year | Carbon footprints | The Guardian
    11 Which form of transport has the smallest carbon footprint? - Our World in Data
    12 Climate change: Should you fly, drive or take the train? - BBC News
    13 Electric and hybrid trains power ahead to cut emissions | Financial Times (ft.com)
    14 IATA - Net-Zero Carbon Emissions by 2050
    15 2020_05_REDII_and_advanced_biofuels_briefing.pdf (transportenvironment.org)
    16 Microsoft Word - 47C468D4-69BA-281F40.doc (energy.gov)​​​​​​​
    17 Seychelles: tourism value added to GDP 2005-2020 | Statista; Seychelles GDP - Worldometer (worldometers.info)​​​​​​​
    18 The deal that saved Seychelles’ troubled waters - BBC Future​​​​​​​
    19 This country regrew its lost forest. Can the world learn from it? | CNN

    20  Survey of travellers finds 76% want more sustainable options | World Economic Forum (weforum.org)
    21  Le tourisme dans le Programme 2030 | UNWTO

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