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    Protéger la nature – pourquoi 2022 est une année charnière pour la biodiversité

    Protéger la nature – pourquoi 2022 est une année charnière pour la biodiversité

    Les efforts visant à protéger et à préserver le monde naturel sont tout aussi importants que la lutte mondiale contre le changement climatique – mais sont sapés par le même manque de décisions concertées.

    La nature est en péril. Quelque 40% des amphibiens, 25% des mammifères et 14% des oiseaux de la planète sont menacés d’extinction1. De nombreuses autres espèces appartenant à des groupes moins étudiés, comme les insectes, les poissons, les champignons et les plantes, ne sont pas épargnées. Les plus grandes menaces proviennent de la surexploitation des ressources naturelles, comme la surchasse, la surpêche et la déforestation, ainsi que de l’agriculture et du développement humain.

    Les plus grandes menaces proviennent de la surexploitation des ressources naturelles, comme la surchasse, la surpêche et la déforestation, ainsi que de l’agriculture et du développement humain

    « Nous sommes en train de perdre notre guerre suicidaire contre la nature. L’expérience que nous menons depuis deux siècles en brûlant des combustibles fossiles, en détruisant des forêts, des zones sauvages et des océans, et en dégradant les sols, s’est avérée catastrophique pour la biosphère, » a déclaré le Secrétaire général de l’ONU António Guterres2.

    Le monde dispose bel et bien d’un plan pour remédier à cette perte et en inverser le cours. Les Nations unies mènent une initiative mondiale visant à conclure un accord pour préserver et tirer parti de la biodiversité au cours de la prochaine décennie. L’objectif premier de cet ambitieux projet est de voir le monde « vivre en harmonie avec la nature » d’ici à 2050. Il vise également à ce que l’exploitation humaine de la biodiversité soit « valorisée, maintenue ou améliorée par la conservation et l’utilisation durable. »

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    Mais le processus est lent. Un traité officiel, baptisé « Convention sur la diversité biologique », a été adopté en 1992 au Sommet de la Terre de Rio. Il s’articule autour de trois objectifs : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Les pays signataires étudient depuis lors comment transposer ces grands engagements en actions concrètes, mesurables et vérifiables.

    Trente ans plus tard, ces efforts ont donné naissance à un projet de plan d’action, baptisé « Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 ». Ce cadre fixe 21 objectifs, dont celui de conserver 30% des terres et des mers par le biais de zones protégées, de réduire de moitié au moins les nutriments rejetés dans l’environnement et de deux tiers au moins les pesticides, et d’éliminer tout rejet de déchets plastiques.3

    Il vise également à réduire de 50% le taux d’introduction et d’établissement d’espèces exotiques envahissantes. L’introduction souvent involontaire d’espèces étrangères peut dévaster les écosystèmes et les chaînes alimentaires. Par exemple, les eaux de ballast des navires contribuent à la propagation du crabe vert européen dans le monde entier, où il menace les autres crustacés, perturbe les sédiments et détruit les zostères qui constituent un habitat important pour les crabes et les poissons indigènes.4

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    Après deux ans de retards causés par la pandémie de Covid-19, suivis d’une réunion préparatoire à Genève en mars pour discuter des questions en suspens, les pays devraient finaliser l’accord international lors d’une réunion clé à Montreal, Canada plus tard cette année. Les efforts déployés pour l’après-2020 sont « aussi importants que les débats sur le changement climatique », explique Jane Memmott, présidente de la British Ecological Society. « Nous dépendons du monde naturel pour notre alimentation, notre bien-être et notre prospérité, et le rythme actuel de disparition des espèces est alarmant. »5

    Il faut que l’ensemble de nos investissements, publics comme privés, soient alignés avec les objectifs du cadre post-2020, c’est-à-dire que leur impact soit ou nul ou positif pour la nature

    Comme pour la lutte contre le changement climatique, l’accès au financement et l’intervention des entreprises seront cruciaux pour assurer la réussite du cadre sur la biodiversité. À cet égard, l’accord comprend plusieurs objectifs pour les entreprises et les institutions financières, y compris l’obligation pour toutes les entreprises d’évaluer et de rendre compte de leurs dépendances et de leurs impacts sur la biodiversité. Comme l’a déclaré le président français, Emmanuel Macron : « Il faut que l’ensemble de nos investissements, publics comme privés, soient alignés avec les objectifs du cadre post-2020, c’est-à-dire que leur impact soit ou nul ou positif pour la nature. »6

    Le cadre requiert également à une évaluation complète des services dits « écosystémiques », c’est-à-dire de la manière dont des écosystèmes sains fournissent aux populations toute une série de biens et de services, notamment la croissance économique, la sécurité alimentaire et hydrique et la stabilité climatique. Par exemple, une nouvelle étude montre que cinq services écosystémiques générés par les 400 espèces d’arbres des États-Unis représentent un total de 114 milliards de dollars par an. Le stockage du carbone dans la biomasse des arbres représente 51% de la valeur annuelle nette, tandis que la prévention des dommages causés à la santé humaine par la régulation de la qualité de l’air représente 37% de la valeur annuelle.7

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    Lina Barrera, vice-présidente de la politique internationale chez Conservation International, estime que certains aspects de l’accord doivent être renforcés avant sa signature, notamment la reconnaissance des droits des populations autochtones et des communautés locales. « Le temps n’est pas aux mesures progressives », affirme-t-elle. « Mais tout n’est pas perdu. Si le monde peut se mobiliser autour d’un objectif favorable à la nature et si nous pouvons mobiliser notre attention collective sur les points les plus importants pour notre survie et celle de toutes les espèces, nous pouvons inverser le processus et passer de la perte au gain de capital naturel au cours de cette décennie. »8

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    1 https://ourworldindata.org/threats-to-wildlife#what-are-the-largest-threats-to-wildlife
    2 https://www.un.org/press/en/2021/sgsm20959.doc.htm
    3 https://www.cbd.int/article/draft-1-global-biodiversity-framework
    4 https://www.invasivespeciesinfo.gov/aquatic/invertebrates/european-green-crab
    5 https://www.sciencemediacentre.org/expert-reaction-to-global-biodiversity-outlook-5/
    6 https://tnfd.global/news/after-cop15-market-leadership-instrumental-for-global-biodiversity-agreement/
    7 https://journals.plos.org/sustainabilitytransformation/article?id=10.1371/journal.pstr.0000010
    8 https://www.conservation.org/press-releases/2022/03/29/conservation-international-statement-on-geneva-post-2020-global-biodiversity-framework-negotiations

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