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    Nos conseils pour sauver la planète grâce à la philanthropie – Entretien avec Dr Maximilian Martin, Global Head of Philanthropy

    Nos conseils pour sauver la planète grâce à la philanthropie – Entretien avec Dr Maximilian Martin, Global Head of Philanthropy
    Dr Maximilian Martin - Global Head of Philanthropy

    Dr Maximilian Martin

    Global Head of Philanthropy

    L’environnement est l’affaire de tous. Et pourtant, la philanthropie est souvent axée sur des causes qui, à première vue, relèvent plus directement du bien-être humain. Nous nous sommes entretenus avec Dr Maximilian Martin, Global Head of Philanthropy chez Lombard Odier, pour comprendre pourquoi les philanthropes devraient systématiquement se consacrer à des causes environnementales selon lui.


    A ce jour, moins de 1% des subventions financières octroyées par les fondations européennes ont été allouées à des projets ou des organisations œuvrant pour la protection de l’environnement. Comment l’expliquez-vous ?

    Selon les chiffres publiés en 2016 par 87 grandes fondations européennes, les projets environnementaux n’ont bénéficié que d’EUR 583 millions cette année-là. Or ces subventions augmentaient de près de 10% par an et la tendance s’est probablement accélérée depuis. Mais les dons philanthropiques sont traditionnellement consacrés à des programmes relevant d’enjeux sociaux, de l’éducation ou de la santé. En d’autres termes, la priorité est d’avoir un impact direct sur les êtres humains. Ce choix ne tient pas compte de notre dépendance à l’environnement, qui est lui-même en péril.

    …les dons philanthropiques sont traditionnellement consacrés à des programmes relevant d’enjeux sociaux, de l’éducation ou de la santé… Ce choix ne tient pas compte de notre dépendance à l’environnement, qui est lui-même en péril

    Mais ne devrions-nous pas répondre en priorité aux besoins fondamentaux des êtres humains, comme l’alimentation, la santé et l’éducation, avant de nous attaquer aux questions environnementales ?

    Nous devons faire les deux. Le fait est que les besoins fondamentaux sont bien souvent liés à des questions environnementales. Selon le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la température de la planète devrait augmenter de 3,2 °C en moyenne d’ici 2100, même si nous tenons tous les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Si la température mondiale augmentait de 4 °C, les tropiques deviendraient presque inhabitables. Notre vie risque donc de devenir très difficile si nous ne jugulons pas le réchauffement climatique.

    Parallèlement, les changements dans l’utilisation des terres, qui entraînent la déforestation et la dégradation des habitats naturels, font que les animaux sauvages ou d’élevage et les humains vivent plus proches les uns des autres. Et ce phénomène n’est pas sans conséquences. Bien que l’origine précise du nouveau coronavirus soit encore inconnue, nous savons que cette proximité facilite la transmission des maladies infectieuses des animaux aux êtres humains. On estime qu’elle est responsable de près de la moitié des nouvelles maladies infectieuses.

    Bien que l’origine précise du nouveau coronavirus soit encore inconnue, nous savons que cette proximité facilite la transmission des maladies infectieuses des animaux aux êtres humains. On estime qu’elle est responsable de près de la moitié des nouvelles maladies infectieuses

    Les fondations peuvent-elles vraiment impulser un changement tangible ?

    Leur impact est direct. Prenons pour exemple la Fondation européenne pour le climat : en soutenant des recherches ciblées et en accompagnant les ONG durant les négociations, elle a probablement joué un rôle essentiel dans la signature de l’Accord de Paris.

    Les fonds alloués par les fondations environnementales ont également permis d’éviter la destruction de vastes régions. Par exemple, l’ONG The Nature Conservancy protège les côtes des Seychelles grâce à des « obligations bleues », un instrument de financement conçu pour protéger les milieux marins et les économies qui en dépendent. Le World Wildlife Fund (WWF) bénéficie quant à lui de subventions philanthropiques pour mener à bien des projets tels que la protection des esturgeons dans le Danube, l’un de leurs derniers habitats en Europe. Ni les marchés ni les gouvernements ne peuvent agir individuellement – ils doivent associer la société civile à leurs efforts.


    Tout à l’heure, vous avez dit que l’éducation était l’une des priorités traditionnelles de la philanthropie. Comment les philanthropes œuvrant dans ce domaine peuvent-ils contribuer à la protection de l’environnement ?

    Une fondation peut également avoir pour vocation de sensibiliser la population. En Suisse, par exemple, la Fondation Silviva cherche à rapprocher les enfants de la nature en demandant à ce que certaines leçons aient lieu en plein air et en investissant dans la recherche et la formation des enseignants. Inculquer aux écoliers ce qu’est l’environnement devrait être aussi important que leur apprendre à écrire et à compter.


    Quel est le rôle du secteur financier dans la protection de l’environnement ?

    Les institutions financières ont un impact considérable sur l’environnement à travers leurs investissements. Il est encourageant de constater que la performance et la soutenabilité ne s’excluent pas mutuellement. D’ailleurs, chez Lombard Odier, nous sommes convaincus que les investissements soutenables ont en réalité plus de chances de générer des rendements. En effet, si la température de la planète augmentait de plus de 2 °C, un grand nombre des modèles d’affaires actuels deviendraient obsolètes. C’est la raison pour laquelle tous nos produits intègrent désormais la soutenabilité. En termes de philanthropie, cela signifie que les investissements financiers soutiennent directement les objectifs environnementaux des fondations.


    L’été dernier, Lombard Odier a publié le Guide du donateur pour l’environnement en partenariat avec le WWF. A qui s’adresse-t-il ?

    Notre guide s’adresse à tous les donateurs, aussi bien aux particuliers qui souhaitent faire don de cent francs suisses qu’aux philanthropes désireux de créer leur propre fondation. Les lecteurs y trouveront des informations sur des projets et des organisations formidables qui font bouger les lignes. Bien évidemment, ce guide a été conçu plus particulièrement pour notre clientèle. Il contient des analyses approfondies sur le sujet et cite des études de cas consacrées à des moyens pratiques permettant de protéger nos eaux douces, nos océans et nos forêts.


    La protection des ours polaires dans l’Arctique en est un exemple. Mais si la température mondiale augmentait de 4 °C, les ours polaires seraient-ils vraiment au centre de nos préoccupations ?

    Au moment de déterminer ses objectifs, il est important de rappeler que la philanthropie est une affaire de passion. Les philanthropes ont construit leur fortune, ou en ont hérité, et veulent mettre leur argent au service du bien commun. Les causes qui leur tiennent à cœur, qu’il s’agisse des ours polaires ou de la Méditerranée, influenceront donc fortement leurs objectifs. Plutôt que de cataloguer tous les projets qui existent, nous voulions que notre Guide du donateur pour l’environnement soit une source d’inspiration pour les philanthropes, en leur présentant quelques-unes des approches possibles. Au final, le message que nous souhaitons faire passer est que l’environnement mérite une place bien plus importante dans l’action philanthropique. En tant que conseillers, notre rôle est d’aider les philanthropes à avoir un impact positif sur les questions qui comptent le plus pour eux.

    Source statistique : https://ec.europa.eu/jrc/en/science-update/wwf-living-planet-report-2020-reveals-68-drop-wildlife-populations

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