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La science ouverte : progrès scientifique, progrès de société
La Journée mondiale de la science au service de la paix et du développement 2019 a eu lieu aujourd’hui au Siège de l’UNESCO à Paris.
Célébrée chaque année le 10 novembre, cette journée a été instituée en 2001 dans le but de souligner le rôle important de la science dans la société et la nécessité de faire participer le grand public aux débats sur les questions émergentes et importantes d’actualité concernant la science.
Si nous voulons assurer un avenir soutenable à la société et à notre planète, une ressource importe plus que toute autre : la connaissance. La journée sera donc consacrée au thème de la « Science ouverte, ne laisser personne pour compte ». Grâce à la science ouverte, les précieuses connaissances découvertes par des scientifiques talentueux du monde entier seront rendues plus accessibles, ce qui permettra à des entrepreneurs, des inventeurs et des ingénieurs tout aussi chevronnés de créer les solutions soutenables dont nous avons besoin. Et en veillant à ce que les seules conditions requises pour accéder à la science soient l’intérêt et la compétence plutôt que le sexe ou la race, nous nous assurerons de disposer d’un vivier de talents aussi large que possible.
Par l’intermédiaire de la Fondation Lombard Odier, nous soutenons cette vision en apportant un soutien financier aux scientifiques et aux organisations scientifiques qui s’attellent à certains des enjeux actuels. Notre partenariat avec l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) et le fonds de capital-risque Fondation Lombard Odier EPFL permet par exemple à l’université d’initier, de financer et de développer des initiatives stratégiques ambitieuses sans avoir à attendre un financement externe. Et notre partenariat avec le CERN a permis à six doctorants en physique des particules de participer à l’expérience ATLAS au Grand collisionneur de hadrons (LHC).
Assouvir une passion
Tara Nanut, titulaire d’un doctorat et chercheuse en physique des particules à l’EPFL et au CERN, a récemment rendu visite à Lombard Odier pour présenter son travail et son parcours. Son histoire souligne l’importance de faire de la science ouverte une réalité.
Jeune fille, Tara Nanut aspirait à comprendre les lois fondamentales de l’univers. Mais, comme elle l’a expliqué au cours de son exposé, le fait d’être née dans un village slovène de moins de 500 habitants rendait ce rêve particulièrement difficile à réaliser. « La Slovénie est un pays de deux millions d’habitants. Cela signifie que vous avez beau vouloir faire quelque chose, il n’y a généralement pas assez de gens qui veulent faire la même chose. Si vous voulez étudier la physique, il n’y a qu’une seule faculté dans tout le pays. Ces dix dernières années, il n’y a eu qu’un seul professeur de physique quantique pour tout le monde dans le pays. Difficile d’aller ailleurs », raconte-t-elle.
Malgré tout, Tara Nanut a réussi à devenir chercheuse en physique des particules. Aujourd’hui, elle fait partie de l’équipe du LHC (dans le cadre de l’expérience LHCb), une machine qui écrase les particules entre elles à une vitesse proche de celle de la lumière pour tenter de détecter de nouvelles briques de la matière et percer les mystères les plus fondamentaux de l’Univers.
Une mission d’une telle ampleur nécessite une équipe à la hauteur, qui soit capable d’illustrer les avantages de la science ouverte. « Pour faire fonctionner une machine comme celle-ci et analyser les données qu’elle produit, il faut faire fonctionner conjointement une multitude de choses différentes », explique Tara Nanut. « On a vraiment l’impression de travailler avec toutes les personnes impliquées dans la collaboration. Ce qui compte, c’est d’être bien intégré et d’avoir de bonnes relations. C’est vraiment le travail d’une grande famille. »
Le fait qu’une telle équipe existe et que Tara Nanut ait connu un tel succès dans un domaine dominé par les hommes témoigne des progrès significatifs que nous avons réalisés vers l’idéal de la science ouverte. Mais, comme l’a souligné Tara Nanut, il reste encore du chemin à parcourir pour s’assurer en toutes circonstances que seuls l’intérêt et la compétence comptent pour évoluer dans une carrière scientifique.
Tara Nanut a notamment rappelé que, dans certains contextes, le genre peut encore représenter un obstacle au progrès. « En physique des particules, on décroche un emploi essentiellement grâce aux lettres de recommandation », nous explique-t-elle. « La force de conviction de votre lettre de recommandation dépend non seulement de votre travail, mais aussi du type de relation que vous avez avec votre supérieur. Et, sur ce point, nos collègues masculins ont un avantage. Ils peuvent dire à leurs supérieurs [habituellement masculins] : ‘Hey, ça te dit d’aller boire une bière après le travail pour en discuter ?’ En tant que femmes, nous ne nous sentons pas très à l’aise de le faire. Et c’est un mécanisme de promotion dans lequel nous sommes perdantes. »
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