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Rethink Perspectives : déchiffrer la nouvelle donne économique entre ralentissement, incertitude et résilience
Chef économiste et CIO Suisse
points clés.
L’économie mondiale a quitté « l’autoroute de croissance » du monde post-Covid pour s’engager sur « une route de montagne » exigeante
L’incertitude structurelle et le protectionnisme américain marquent une rupture historique. Cependant, une récession aux Etats-Unis semble peu probable à ce stade
Un marché de l’emploi américain relativement solide et les politiques publiques permettent de soutenir la conjoncture
Les politiques des banques centrales constituent un pilier important
Les investisseurs doivent s’adapter à cette nouvelle donne en diversifiant leurs portefeuilles.
Hausses des tarifs douaniers, fragmentation des blocs économiques, : en cette rentrée 2025, les certitudes vacillent. À l’occasion du dernier Rethink Perspectives du 9 septembre 2025, tenu à Sion, dans le Valais, Samy Chaar, Chef économiste et CIO Suisse chez Lombard Odier, a livré une lecture claire des risques et opportunités dans ce nouvel ordre économique : la croissance mondiale n’a pas déraillé, mais elle a quitté l’autoroute. Les investisseurs doivent désormais s’adapter à une route plus escarpée, marquée par des virages géopolitiques et une visibilité réduite pour les entreprises.
Aux côtés de Serge Fehr, Responsable du marché suisse pour Lombard Odier, Samy Chaar a décrypté les ressorts d’un changement de régime : fin d’un cycle de surperformance américaine, inertie de l’Europe et retour du rôle de l’État comme amortisseur de crise. Dans ce contexte, le ralentissement actuel risque-t-il de se transformer en récession ? L’Europe a-t-elle encore les moyens de retrouver sa souveraineté dans les secteurs clés de l’énergie, de la technologie et de la défense ? Et surtout, comment positionner concrètement les portefeuilles face à un monde instable et fragmenté ? Autant de questions abordées sans détour lors de cette édition valaisanne de Rethink Perspectives.
L’économie mondiale a quitté « l’autoroute de croissance » du monde post-Covid pour s’engager sur « une route de montagne » exigeante
De l’autoroute de croissance à la route de montagne
La métaphore filée par Samy Chaar a immédiatement donné le ton : l’économie mondiale a quitté « l’autoroute de croissance » du monde post-Covid pour s’engager sur « une route de montagne » exigeante. Une image illustrant un changement de régime économique entamé par l’administration Trump en janvier 2025. « Dans le monde post-Covid, les États-Unis allaient plus vite que tout le monde sur l’autoroute de croissance. L’Europe suivait à un rythme plus lent, et l’Allemagne en retrait. Aujourd’hui, nous sommes sortis de cette autoroute pour prendre une route de montagne » a-t-il déclaré. Un nouveau sentier parsemé d’incertitudes, qui marque la fin d’un cycle de croissance confortable : « Nous continuons d’avancer, mais avec plus de difficultés ». Pour Samy Chaar, il convient désormais de composer avec une conjoncture plus complexe, sans pour autant sombrer dans le pessimisme.
Pourquoi ce changement de route ? Pour Samy Chaar, deux ruptures majeures l’expliquent. Premièrement, la montée de l’incertitude : « Avec l’arrivée de la nouvelle administration Trump et sa stratégie de droits de douane agressive, l’incertitude a monté d’un cran ». L’environnement post-Covid offrait une grande visibilité aux entreprises : ce n’est désormais plus le cas. « Les entreprises vont plutôt en faire moins qu’en faire plus : moins embaucher, moins investir, moins produire ».
Les hausses tarifaires imposées par Washington, parfois supérieures à 30 %, bouleversent les équilibres commerciaux
Deuxièmement, les droits de douane. Les hausses tarifaires imposées par Washington, parfois supérieures à 30 %, bouleversent les équilibres commerciaux. Personne n’est épargné : « Les exportateurs étrangers vont payer ces tarifs pour préserver leurs parts de marché, mais les entreprises américaines aussi, car elles ne répercuteront pas tout sur les consommateurs. Ces derniers, eux, achèteront plus cher. » Ces deux chocs que constituent l’incertitude structurelle et le protectionnisme américain (inédit depuis les années 1930) marquent une rupture historique, mais les risques de récession restent faibles.
Pour Samy Chaar, plusieurs éléments expliquent pourquoi l’économie mondiale ne devrait pas basculer dans la récession. Premièrement, la résilience du marché de l’emploi : « Les entreprises n’embauchent plus, mais elles ne licencient pas pour autant. Et pour l’instant, elles s’accrochent à leur main-d’œuvre ». Pour en témoigner, Samy Chaar suit de près les inscriptions au chômage aux États-Unis, qui a l’heure actuelle « restent stables », autour de 4,2% depuis janvier 20251.
Second point : la croissance salariale, qui compense l’inflation. « Les Américains gagnent environ 4 % de plus chaque année, et l’inflation liée aux droits de douane est d’environ 3 %. Le revenu réel reste positif, même s’il diminue » explique le Chef économiste de Lombard Odier.
Enfin, le soutien des politiques publiques permet de juguler le risque de crise : les dépenses publiques, bien que financées par la dette, jouent un rôle stabilisateur. « Le budget expansionniste de Donald Trump permet d’éviter au véhicule économique une sortie de route ». Même constat en Europe, où, après une décennie de sous-investissements, on constate une reprise, Allemagne en tête. Cette dernière a annoncé plusieurs initiatives d’investissement majeures en 2025, dont l’initiative « Made for Germany » portée par plus de 60 acteurs privés, dotée de plus de EUR 600 milliards2.
Interrogé sur la Suisse et les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, Samy Chaar a tempéré leur impact… Ce n’est pas 39 % pour toutes les exportations. L’or et le secteur pharmaceutique représentent 60 % des exportations suisses vers les États-Unis et ne sont pas concernés. Le taux moyen effectif est donc plutôt de 17 %
Interrogé sur la Suisse et les tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, Samy Chaar a tempéré leur impact et souligné la vitalité de l’économie helvétique : « Ce n’est pas 39 % pour toutes les exportations. L’or et le secteur pharmaceutique représentent 60 % des exportations suisses vers les États-Unis et ne sont pas concernés. Le taux moyen effectif est donc plutôt de 17 % », soulignant la capacité de la Confédération à soutenir son économie : « Elle a les moyens d’aider les entreprises et les ménages affectés », ajoutant « il n’y a aucun doute sur la capacité de la Suisse à surmonter ce défi qu’imposent les États-Unis aujourd’hui ».
Autre facteur permettant d’éviter la sortie de route : les mesures des banques centrales. « La Banque nationale suisse a ramené ses taux à zéro, la Banque centrale européenne les a coupés huit fois et la Réserve fédérale devrait suivre », déroule Samy Chaar. À cela s’ajoutent des mesures budgétaires en Chine, où le gouvernement continue de soutenir la demande intérieure. « Tant que Pékin maintient un niveau d’investissement domestique, la croissance chinoise évite la récession ».
Le passage d’un monde issu du multilatéralisme, fondé sur l’interdépendance, à un monde fragmenté, dans une logique de blocs
Mais au-delà des politiques conjoncturelles, un mouvement plus profond est à l’œuvre : le passage d’un monde issu du multilatéralisme, fondé sur l’interdépendance, à un monde fragmenté, dans une logique de blocs. « L’interdépendance est désormais considérée comme une vulnérabilité. Reprendre sa souveraineté coûte cher, car cela implique d’investir ». Énergie, défense, infrastructures, technologie : les gouvernements n’ont d’autre choix que d’endetter leurs économies pour retrouver leur autonomie. Toute dette n’est en outre pas forcément mauvaise, Samy Chaar tenant à en nuancer la vision classique : « Si un État dépense pour plus de performance économique, c’est une bonne dette ».
Allocation d’actifs : vigilance et diversification
Dans ce contexte, quelle stratégie pour les portefeuilles ? Samy Chaar évoque trois pistes :
1. Rester investi : « Le véhicule économique avance. Les entreprises font encore des profits. Les ménages ont les revenus pour soutenir l’épargne et la consommation. En l’absence de récession, il n’y a pas de raison de se désinvestir. »
2. Diversifier les actifs: « Auparavant, l’économie américaine surperformait. Aujourd’hui, nous réduisons le poids du dollar et des actions américaines dans les portefeuilles, pour intégrer davantage d’entreprises européennes, de franc suisse, d’euro et de devises émergentes, par exemple. »
3. Stabiliser : via des actifs obligataires de qualité et de l’immobilier de rendement lors des pics de volatilité. « Ce sont nos lignes de défense. »
En somme : rester investi, diversifier et renforcer les lignes de défense en s’adaptant à une « route de montagne » économique, où l’équilibre et la prudence priment sur la vitesse, plutôt que céder à la tentation du repli. À Sion, l’intervention de Samy Chaar a par ailleurs rappelé une conviction centrale : la route est désormais plus escarpée, mais elle ne mène pas à l’accident.
Face à un monde marqué par l’incertitude, la montée des rapports de force et la fragmentation économique, la réponse passe par l’analyse rigoureuse, la diversification et la mise en place de lignes de défense adaptées. Chez Lombard Odier, cette capacité à prendre du recul, pour trouver la clarté nécessaire et accompagner les clients dans les périodes de turbulence, s’affirme plus que jamais comme un atout essentiel pour naviguer dans ce nouvel ordre mondial.
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
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