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Aux États-Unis et en Europe, les autorités de régulation bancaire cherchent à supprimer les doublons et les contradictions entre les règles et les exigences mises en place au coup par coup après la crise financière mondiale de 2008
Les banques américaines pourraient tirer profit des modifications proposées, lesquelles leur permettraient de libérer davantage de capitaux, notamment pour accroître leurs prêts aux entreprises et aux ménages
Ces changements pourraient également améliorer le fonctionnement du marché des bons du Trésor américain, mais ne devraient pas entraîner une hausse marquée de la demande des banques pour la dette souveraine américaine
Certes, toute déréglementation porte le risque de semer les graines d’une prochaine crise. Toutefois, dans ce cas précis, l’objectif principal est la simplification, plutôt qu’une réduction délibérée des exigences de fonds propres des banques.
Que doivent penser les investisseurs de l’évolution de la réglementation bancaire américaine ? De notre avis, une simplification des règles actuelles serait judicieuse et pourrait s’avérer positive tant pour les banques américaines que pour la liquidité du marché des bons du Trésor.
Après des années de renforcement de la réglementation bancaire et de durcissement des exigences en matière de fonds propres, les régulateurs américains et européens commencent à marquer une pause et à réfléchir. De fait, il apparaît de plus en plus clairement que le cadre réglementaire actuel est devenu trop complexe et trop contraignant, entravant potentiellement la capacité des banques à financer l’économie.
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Le président américain Donald Trump a été élu sur un programme favorable à la croissance et à la déréglementation, et le pays s’engage résolument dans une réforme susceptible d’offrir un avantage concurrentiel aux banques américaines. En Europe, les décideurs politiques envisagent de simplifier les règles et d’alléger la charge réglementaire, afin de maintenir des conditions de concurrence équitables pour leurs banques.
De fait, il apparaît de plus en plus clairement que le cadre réglementaire actuel est devenu trop complexe et trop contraignant, entravant potentiellement la capacité des banques à financer l’économie
L’administration Trump a procédé à de nouvelles nominations dans de nombreuses agences de réglementation des banques, qui jouent un rôle important dans l’élaboration des règles. De premières modifications ont été proposées, et nous pensons que l’objectif plus large consiste en une révision holistique du cadre réglementaire applicable aux fonds propres bancaires.
Dans le sillage de la crise financière mondiale de 2008, les deux continents ont vu un renforcement des exigences en matière de fonds propres et l’introduction de nombreuses règles obligeant les banques à détenir des niveaux de fonds propres nettement plus élevés. Ces réglementations ont été élaborées au coup par coup, ce qui a entraîné des doublons et des contradictions entre les différentes exigences, et parfois même des conséquences imprévues.
Par exemple, le ratio de levier supplémentaire (SLR), qui compare les fonds propres d’une banque aux actifs inscrits à son bilan ainsi qu’à certains éléments hors bilan, a été introduit après la crise financière mondiale. Il devait servir de filet de sécurité pour le ratio CET1, sensible au risque, dans lequel les actifs d’une banque sont pondérés en fonction de leur niveau de risque, à savoir que plus l’actif est risqué, plus la banque doit détenir de fonds propres. Pour certaines banques, cependant, il s’est mué en contrainte de fonds propres imposée, les amenant à réduire leurs engagements dans certaines activités à faible risque, telles que l’intermédiation sur le marché du Trésor. En certaines occasions, cela a pu entraîner un dysfonctionnement du marché et des pics de rendement des bons du Trésor américain.
Réexamen du SLR, des exigences de fonds propres pour les grandes banques et des tests de résistance de la Fed
La Réserve fédérale (Fed) a désormais proposé de réduire le SLR pour les banques d’importance systémique mondiale (G-SIB). Si un tel changement est entériné, la liquidité du marché des bons du Trésor devrait s’en voir améliorée. Les G-SIB sont toutes des « primary dealers », c’est-à-dire des banques autorisées à acheter des bons du Trésor américain auprès de la Fed et à intervenir sur le marché du Trésor. Il s’agit d’une activité à faible risque, mais qui a un impact sur le bilan et donc sur le ratio de levier. Une modification du SLR permettrait aux banques de détenir des stocks plus importants de bons du Trésor, notamment en période de tension sur les marchés, ce qui leur permettrait de répondre aux demandes d’achat et de vente des investisseurs.
Pour autant, nous ne devrions voir qu'une augmentation modérée de la demande des banques pour ces actifs. Les bons du Trésor détenus à titre d’inventaire ne constituent généralement pas des placements de long terme et sont susceptibles d'être assez volatils. En outre, les banques détiennent déjà un volume important de bons du Trésor à des fins de liquidité, et ces avoirs ont considérablement augmenté suite à l'introduction du ratio de couverture de liquidité en 2014 : ils sont passés d'environ USD 300 milliards en 2013 à environ USD 1'700 milliards en 2024. Partant, nous sommes d'avis que les banques ne devraient généralement pas chercher à détenir beaucoup plus de bons du Trésor à des fins d'investissement dans leurs bilans. Cela vaut particulièrement pour les bons du Trésor de plus longue échéance, qui comportent un risque de duration que les banques pourraient ne pas vouloir gérer compte tenu de la nécessité de gérer le risque de taux d'intérêt, et aussi des incidences comptables. Les banques resteront par ailleurs attentives aux risques liés à une corrélation trop étroite entre le risque bancaire et le risque souverain, comme cela a été observé lors de la crise de la dette dans la zone euro à partir de 2009.
Les banques resteront par ailleurs attentives aux risques liés à une corrélation trop étroite entre le risque bancaire et le risque souverain, comme cela a été observé lors de la crise de la dette dans la zone euro à partir de 2009
La surcharge de capital additionnelle imposée aux G-SIB américaines fait également l’objet d’un réexamen, lequel prend en compte des critères tels que la taille, la complexité et l’interconnexion des banques. Si, pour la plupart d’entre elles, ces surcharges sont calculées selon la méthodologie d’évaluation du Comité de Bâle, la Fed applique aux États-Unis des ajustements (méthode 2) qui aboutissent à un score plus élevé, utilisé pour déterminer l’exigence en capital. A titre d’exemple, selon le standard du Comité de Bâle, JP Morgan est actuellement soumise à une surcharge G-SIB de 2,5%, qui passe à 4,5% selon la méthodologie 2. Faute de prise en compte de la croissance économique, les exigences de capital supplémentaires pour les G-SIB ont augmenté et sont parfois devenues très importantes. Un ajustement de cette charge pourrait libérer davantage de capital, que les banques pourraient utiliser.
Le test de résistance annuel de la Fed est également en cours de révision. Le manque de transparence du processus a parfois conduit à des résultats surprenants et à des changements significatifs dans le niveau de fonds propres réglementaires requis pour une banque d’une année à l’autre. Les banques américaines auront donc tendance à conserver des réserves de fonds propres élevées, au-delà des exigences réglementaires, pour le cas où celles-ci augmenteraient l’année suivante. Nous avons observé certains signes positifs à cet égard, le test de résistance de 2025 ayant conduit à une baisse des exigences de fonds propres pour les grandes banques américaines, et nous nous attendons à de nouvelles modifications du processus de test de résistance et à une transparence accrue.
Comment les banques déploieraient-elles les capitaux libérés ?
Pour les investisseurs, la question est de savoir comment les banques utiliseraient ces capitaux. Selon nous, elles vont probablement attendre que tous les aspects du régime réglementaire soient clarifiés avant de procéder à des changements importants. Si, une fois cette clarification obtenue, les banques disposent d’un excédent de capital, elles devront décider de la manière dont elles souhaitent l’utiliser : pour la croissance organique (par exemple, davantage de prêts aux entreprises et aux ménages), pour le versement de dividendes et le rachat d’actions, ou encore pour le financement d’opérations de fusions et acquisitions (M&A).
Selon nous, les banques vont probablement attendre que tous les aspects du régime réglementaire soient clarifiés avant de procéder à des changements importants
À cet égard, nous observons déjà des signes positifs pour les investisseurs. À la suite du dernier test de résistance, de nombreuses banques américaines ont annoncé une augmentation de leurs dividendes. Pour certaines d’entre elles, les valorisations sont cependant nettement supérieures aux niveaux historiques, diminuant potentiellement l’intérêt de rachats d’actions. De nombreuses banques ont également indiqué qu’elles allaient donner la priorité à la croissance organique, pointant de nombreux domaines d’investissement intéressants. Certaines se sont également montrées plus optimistes à l’égard des fusions-acquisitions, même si pour la plupart d’entre elles, la barre semble très élevée.
Conséquences pour l’investissement
En conclusion, une réforme de la réglementation pourrait inciter les banques à jouer un rôle plus actif dans le financement de l’économie et peut-être leur permettre de regagner une partie des parts de marché qu’elles ont perdues en raison d’une réglementation excessive. Les investisseurs devraient accueillir favorablement l’augmentation du rendement des capitaux propres des banques qui résulterait d’une réforme réglementaire, tandis qu’une croissance organique supérieure devrait renforcer à terme la croissance des bénéfices et donc avoir un effet positif sur le cours des actions.
Les investisseurs devraient accueillir favorablement l’augmentation du rendement des capitaux propres des banques qui résulterait d’une réforme réglementaire, tandis qu’une croissance organique supérieure devrait renforcer à terme la croissance des bénéfices et donc avoir un effet positif sur le cours des actions
Cela dit, les banques américaines et européennes affichent des gains boursiers conséquents depuis le début de l’année, et une grande partie de l’impact attendu de la réforme réglementaire semble déjà intégré dans les cours. Les taux d’intérêt sont en baisse, tandis que l’économie américaine ralentit et que l’Europe est confrontée à de nouvelles menaces tarifaires. Si nous privilégions les secteurs cycliques tels que la finance dans le cadre de nos allocations en actions, notre secteur préféré reste celui des services de communication, dont les solides perspectives de croissance ne nous semblent pas encore pleinement reflétées dans les cours. Au sein du secteur financier, nous privilégions les sociétés spécialisées dans le traitement des paiements et les plateformes d’échanges financiers, compte tenu de leur exposition à des tendances séculaires telles que la numérisation.
Bien sûr, certains redoutent qu’une déréglementation excessive ne jette les bases d’une nouvelle crise bancaire. Il est difficile de dire si tel sera le cas. Toutefois, l’objectif principal de la vague de déréglementation actuelle est de simplifier et de recalibrer des règles devenues trop contraignantes, et pas nécessairement de réduire de manière significative les niveaux de fonds propres.
CIO Office Viewpoint
Réforme de la réglementation américaine : quel impact pour les banques ?
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
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