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La technologie est au cœur du changement pour le secteur des transports
Alors que les économies du monde entier ont été touchées à bien des égards par la pandémie, le commerce en ligne a lui prospéré, les consommateurs étant contraints d'acheter depuis leur canapé.
Cette situation pose néanmoins un problème aux détaillants qui doivent veiller à l'approvisionnement de leurs rayons tandis que le secteur des transports rencontre des difficultés avec les chaînes d'approvisionnement.
De plus, alors que les transports maritimes, routiers et aériens sont sous pression, l'empreinte écologique du secteur des transports fait l'objet d'un regain d'attention. Face à la flambée des prix de l'énergie, le secteur des transports s'efforce de réduire son impact environnemental sur la planète en utilisant la technologie pour ouvrir la voie à un avenir plus soutenable.
À l'horizon 2022, quelles sont les innovations qui transformeront ce secteur traditionnellement difficile à décarboner et qui n'est généralement pas connu pour sa contribution à un monde sans carbone ?
Transport maritime
Le transport maritime international est l’une des plus importantes sources d’émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Près de 80% du commerce mondial transite par les océans, à bord de cargos propulsés par des combustibles fossiles. Cela représente quelque 940 millions de tonnes de CO2 par an, soit environ 2,5% des émissions de GES, selon l’Union européenne2. S’il s’agissait d’un pays, il serait le sixième plus gros pollueur au monde, devant l’Allemagne.
Toutefois, ces chiffres pourraient encore empirer si rien n’est fait pour y remédier. Compte tenu du taux de croissance et de la lenteur avec laquelle une résolution est envisagée, on estime que le transport maritime pourrait être responsable de 10% des émissions mondiales d’ici à 2050.
Des pressions sont exercées sur le secteur pour le pousser à se décarboner ; cette année, ses acteurs ont plaidé en faveur d’une taxe mondiale sur le carbone3. La Chambre internationale de la marine marchande (ICS) souhaite une solution globale consistant en une taxe gouvernementale sur les émissions de carbone, qui obligerait les armateurs à investir dans les nouvelles technologies. Selon ce plan, la tarification du carbone à l’échelle mondiale permettrait de créer un fonds qui serait utilisé pour obtenir des carburants plus propres tels que l’hydrogène et l’ammoniac. Une autre initiative a également été lancée pour mettre en place un fonds de recherche et développement de 5 milliards de dollars destiné à la conception de navires à émissions nulles d’ici à 2030.
Le secteur maritime subit également des pressions de la part des consommateurs. En octobre, un groupe d’entreprises de renom, dont Amazon, IKEA, Michelin, Patagonia et Frog Bikes, s’est engagé à transporter ses marchandises à bord de navires à émissions nulles d’ici 2040. Dans le courant de l’année, Maersk4 a commencé à décarboner sa flotte en la dotant de huit navires capables de naviguer aussi bien avec des carburants traditionnels qu’avec du méthanol neutre en carbone.
Transport routier
Souvent considéré comme le « cheval de trait » des chaînes d’approvisionnement nationales, le poids lourd est indispensable pour livrer les marchandises aux détaillants, notamment dans le cadre de l’importation de stocks d’un pays à l’autre. La présence des poids lourds sur les routes génère, logiquement, une quantité importante d’émissions. Au Royaume-Uni, ils sont à l’origine de 18% des émissions de gaz à effet de serre5 et de 13% des émissions d’oxyde d’azote sur les routes.
Il existe des plans ambitieux visant à réduire cet impact environnemental. Le gouvernement britannique6 entend être le premier pays au monde à supprimer progressivement les nouveaux poids lourds de moins de 36 tonnes générant des émissions d’ici 2035 et à faire en sorte que tous les nouveaux poids lourds soient exempts d’émissions d’ici 2040.
L’année dernière8, une association de constructeurs de camions s’est engagée à investir 100 milliards d’euros pour remplacer progressivement les moteurs traditionnels par des technologies faisant appel à des carburants propres, de l’hydrogène et des batteries. Si les véhicules électriques constituent une bonne alternative dans les villes, l’hydrogène pourrait représenter une solution pour les véhicules de longue distance nécessitant un ravitaillement rapide.
Les dirigeants de Daimler Truck et du groupe Volvo9 ont affirmé que des poids lourds fonctionnant à l’hydrogène et capables de parcourir de longues distances devraient voir le jour d’ici la fin de la décennie.
Transport aérien
Le secteur de l’aviation s’est engagé à atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050, et les compagnies aériennes, les aéroports et les fabricants ont signé en octobre une déclaration en ce sens. L’aviation représente environ 2% des émissions mondiales, mais le secteur admet qu’il sera difficile de réduire ce chiffre, car il n’existe pas de solution évidente dans un avenir proche.
La majorité de ces réductions résultera de l’utilisation de carburant durable d’aviation, ainsi que de nouvelles technologies telles que les avions électriques et à hydrogène.
Le carburant durable d’aviation (SAF)10 est produit à partir de matières premières durables et émet jusqu’à 80% d’émissions de carbone en moins sur son cycle de vie par rapport au carburant d’aviation traditionnel. Actuellement plus cher, il devrait devenir plus abordable à mesure que la technologie se développe. Il est utilisé par les compagnies aériennes depuis 2008 et a jusqu’à présent permis de réaliser plus de 250 000 vols11. Cependant, ce carburant est actuellement disponible en quantité limitée.
Une autre partie du plan visant à décarboner l’aviation passe par l’utilisation de nouveaux types d’avions. En collaboration avec Airbus, le secteur étudie l’utilisation de l’hydrogène et espère commencer à construire un avion de ligne fonctionnant avec ce combustible d’ici 2030 et le mettre en service d’ici 2035. Rolls-Royce, quant à elle, est en train de tester un avion électrique.
L’Association du transport aérien international, qui s’est engagée à atteindre zéro émission nette d’ici 2050, a fait savoir que les émissions restantes seraient éliminées par la capture ou la compensation du carbone.
Une pression croissante
Le secteur des transports est mis sous pression : par les détaillants, qui veulent réduire leur empreinte écologique, et par les consommateurs qui accordent une importance croissante à la soutenabilité dans leurs achats. Pour de nombreuses entreprises, l’échéance est proche : 2050.
Pour répondre à ces exigences, il faut agir rapidement. Nous devons réduire les émissions provenant des combustibles fossiles alors que les besoins en matière de transport de marchandises et de personnes ne cessent d’augmenter. Mais quelle que soit l’ampleur de ces exigences et ces pressions, la perspective d’un échec représente une menace bien plus grande.
1 https://www.theguardian.com/business/2021/nov/25/uk-shoppers-face-biggest-price-rises-in-over-30-years-this-christmas
2 https://ec.europa.eu/clima/eu-action/transport-emissions/reducing-emissions-shipping-sector_fr
3 https://www.bbc.co.uk/news/business-56835352
4 https://www.ft.com/content/800faea2-1024-4ea6-ade6-1680820e925b
5 https://brc.org.uk/climate-roadmap/section-6-pathway-3-moving-to-low-carbon-logistics/611-heavy-goods-vehicles-hgvs/
6 https://www.gov.uk/government/news/uk-confirms-pledge-for-zero-emission-hgvs-by-2040-and-unveils-new-chargepoint-design
7 https://www.gov.uk/government/news/uk-confirms-pledge-for-zero-emission-hgvs-by-2040-and-unveils-new-chargepoint-design
8 https://www.ft.com/content/7d49589b-ff50-444d-8eef-b8abe5691f91
9 https://www.ft.com/content/7d49589b-ff50-444d-8eef-b8abe5691f91
10 https://www.bp.com/en/global/air-bp/news-and-views/views/what-is-sustainable-aviation-fuel-saf-and-why-is-it-important.html
11 https://www.shell.com/business-customers/aviation/the-future-of-energy/sustainable-aviation-fuel.html
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