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    perspectives d’investissement

    Les risques aux prises avec les fondamentaux

    Les risques aux prises avec les fondamentaux
    Stéphanie de Torquat - Stratège macro

    Stéphanie de Torquat

    Stratège macro

    L’essentiel en bref

    • L’environnement mondial n’est pas propice à l’essor des marchés émergents, mais les pays les plus touchés jusqu’à présent sont ceux qui affichent les fondamentaux les plus faibles ou les risques politiques les plus élevés.
    • Tant que le billet vert ne s’apprécie pas fortement ou qu’une guerre commerciale ouverte ne devient pas réalité, les marchés émergents ne posent pas de risque systémique.
    • Une approche prudente et sélective reste donc de mise.

    Les économies émergentes doivent affronter plusieurs vents contraires, notamment la hausse des rendements américains, la fermeté du dollar, la menace d’une guerre commerciale et les risques politiques nationaux. Le taux de change global pondéré des échanges commerciaux n’accuse qu’un repli de 1,7% depuis le début de l’année, mais certaines monnaies émergentes ont dévissé. Il s’agit sans surprise de celles des pays aux fondamentaux les plus faibles ou aux risques politiques les plus élevés : Argentine (-30%), Turquie (-15%), Brésil (-9%), Afrique du Sud (-8%), Russie (-6%) et Hongrie (-6%). La correction a été moins sévère pour les autres pays émergents. Ainsi, des pays comme la Thaïlande, la Chine, le Pérou, la Malaisie, la Colombie et même le Mexique ont vu leur monnaie s’apprécier au 1er semestre 2018 (voir graphique X).

    Il semble donc inopportun d’évoquer un risque systémique concernant les marchés émergents. Les problèmes rencontrés semblent être de nature idiosyncratique et des pays commencent à s’y attaquer : l’Argentine a conclu un accord stand-by avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Turquie a consenti d’importants relèvements de taux.

    Il ne fait aucun doute que, dans un scénario d’appréciation continue et substantielle du billet vert, les économies émergentes auraient du mal à échapper à un cercle vicieux « sorties de capitaux, affaiblissement de la monnaie, resserrement monétaire et ralentissement de la croissance ». De la même manière, si la Chine et les Etats-Unis se livraient une guerre commerciale ouverte, les conséquences seraient très négatives pour les pays émergents.

    Mais si le dollar se stabilise voire baisse légèrement et si les tensions commerciales s’apaisent, les fondamentaux des marchés émergents ne sont en aucun cas aussi préoccupants que ne le suggèrent les évolutions boursières récentes ou le sentiment des investisseurs.

    L’accumulation de dettes des entreprises non financières a atteint son point culminant en 2016 et s’est stabilisée depuis. S’il existe bel et bien un potentiel d’amélioration du côté de la dette extérieure et des déficits budgétaires, leurs niveaux demeurent gérables pour les deux tiers des 18 plus grands pays émergents. Les déficits de la balance courante se sont contractés, réduisant considérablement la vulnérabilité au financement externe. Du reste, la reprise n’a que 3-4 ans d’âge dans les pays émergents, alors qu’elle court depuis quasiment une décennie aux Etats-Unis. Les pressions inflationnistes sont donc rares et les taux d’intérêt demeurent à des niveaux très bas – offrant aux banques centrales une marge de manœuvre pour défendre leurs monnaies.

    Ainsi, malgré un contexte mondial indéniablement tendu, avec pour corollaire une volatilité toujours élevée, les marchés émergents recèlent également de la valeur économique et financière pour les investisseurs prudents et sélectifs.

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