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Rente ou capital – Un autre point de vue
Lombard Odier & Co AG Zürich
Publié dans «Schweizer Personalvorsorge / Prévoyance Professionelle Suisse», juin 2023
Pour beaucoup de gens, la décision de savoir s'il faut opter pour une rente ou un versement en capital (complet ou partiel) lors du départ à la retraite est l'une des étapes financières les plus importantes de leur existence. Se focaliser uniquement sur les impôts est une approche trop restrictive.
Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur la question du choix entre la rente ou le capital, qui est en effet essentielle dans la perspective de la retraite. La décision quant à la forme du versement de l'avoir de caisse de pension revêt de multiples facettes qui vont bien au-delà du simple aspect fiscal. Outre le canton de domicile, ce sont surtout les conditions de vie individuelles, les plans d'avenir et, partant, l'analyse des besoins individuels qui sont déterminants. Seule une réflexion globale permet de garantir une approche adéquate.
Une analyse fiscale est certes importante ...
L'analyse des conséquences fiscales éventuelle est essentielle pour beaucoup de gens. Une rente est imposée à 100 % comme revenu imposable. C'est particulièrement important, car un taux de conversion à première vue attrayant peut déboucher sur une réduction significative du fait de l'imposition. Il faut donc toujours déterminer quel taux de conversion après impôts est possible afin de déterminer l'attractivité du versement sous forme de rente d'un point de vue fiscal.
Exemple d’imposition d’une rente de CHF 60’000 par an
Cas d’exemple : tarif hypothétique pour personnes mariées, sans confession, revenu total imposable y compris la rente : 100’000, tous les chiffres sont arrondis 1
Le versement en capital est imposé séparément du reste du revenu à un taux d'imposition réduit. Par rapport au revenu normal, cette imposition est nettement plus attrayante selon les cantons. Selon le canton de domicile, il y a lieu de s'attendre à des conséquences fiscales différentes concernant l'imposition de la rente. S'il existe aussi un revenu imposable supplémentaire, les conséquences sont encore plus importantes en raison d'une progression éventuelle. De plus, la charge fiscale peut aussi varier fortement selon les communes du canton. La première carte et le tableau montrent le décalage qui existe entre les cantons.
Exemple d’imposition d’un capital de CHF 1,5 million
Cas d’exemple : tarif hypothétique pour personnes mariées, sans confession, tous les chiffres sont arrondis 2
Selon le canton de domicile, il faut également s'attendre à des conséquences fiscales différentes en cas de versement en capital. Selon le montant du versement en capital, cette différence peut être encore plus grande (voir également la deuxième carte et le tableau). Compte tenu de la progression de l'impôt, il est conseillé d'éviter de percevoir plusieurs versements en capital au titre de la prévoyance (2° pilier et pilier 3a) au cours de la même année fiscale et de les échelonner. Là encore, les différences entre les communes doivent être prises en compte.
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... mais les impôts ne sont pas tout
Il faut bien sûr préciser, concernant le versement sous forme de rente, qu'il permet en principe d'assurer une protection financière en cas de longévité importante. Néanmoins, les besoins effectifs après le départ à la retraite sont également essentiels dans ce contexte. Quoi qu'il en soit, la question centrale est de savoir quels sont les besoins d'une personne à la retraite et comment ils se composent. Il faut se demander à cet égard quelles autres sources de revenus imposables ou non) sont encore attendues. C'est pourquoi la décision de savoir s'il faut percevoir une rente, un capital ou une combinaison des deux dépend de la situation individuelle et est donc rarement claire d'emblée. Elle ne devrait notamment pas être prise uniquement sur la base de considérations d'ordre fiscal.
Une analyse des besoins sur mesure
Toute planification de retraite dépend du contexte et des besoins individuels. Cela inclut les conditions de vie et les plans du futur retraité ou de la future retraitée. Seul celui qui connaît les besoins futurs qui en résultent peut répondre correctement à la question de savoir s'il souhaite percevoir une rente, un capital ou une combinaison des deux. Pour une telle analyse des besoins, c'est la planification financière détaillée qui constitue la meilleure solution. Si elle requiert un certain effort, notamment concernant la mise à disposition des documents nécessaires, elle vaut de toutes façons la peine. La planification financière est également utile pour avoir une vue d'ensemble de la situation individuelle en matière de revenu et de fortune et pour mieux connaître sa capacité personnelle à prendre des risques. Elle permet également de mettre plus facilement en œuvre une éventuelle stratégie de placement du capital perçu.
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La planification financière comme base d'un concept de placement
La planification financière révèle précisément quels sont les flux de liquidités requis pour couvrir les besoins futurs. Une subdivision des besoins à court, à moyen et à long terme est réalisée à cet effet. Le nombre d'années qui sont définies pour chaque phase des besoins dépend des souhaits individuels. Dans l’approche classique, on définit comme période des besoins à court terme les 5 premières années, comme période des besoins à moyen terme les 5 à 10 années suivantes et comme période des besoins à long terme les 15 à 20 années après le départ à la retraite.
La détermination du capital requis à chaque nouvelle étape de l'existence crée une situation de départ qui permet de définir la stratégie de placement individuelle. Cette opération est adaptée à la propension individuelle au risque et à l'horizon de placement. Cette procédure est quasiment identique à celle d'une caisse de pension, puisque celle-ci doit garantir le paiement des rentes à court et moyen terme et générer avec le patrimoine restant des revenus supplémentaires sur le marché des capitaux, afin de pouvoir respecter les engagements à long terme. On peut donc dire qu'un concept de placement fondé sur une planification financière individuelle fonctionne comme une «solution de caisse de pension» privée personnelle.
Une approche globale
La mise en place d'un concept de placement identique à celui d'une caisse de pension présuppose une approche globale. Il s'agit de garder une vue d'ensemble de la fortune globale disponible, des revenus attendus susceptibles d'en résulter et des frais y relatifs. Il s'agit en outre d'évaluer les impôts qui devront être payés à l'avenir. Il ne faut bien sûr pas oublier non plus les impôts uniques sur un versement éventuel en capital de la caisse de pension. Cette réflexion globale est nécessaire afin de déterminer si le versement sous forme de rente est vraiment nécessaire pour couvrir les besoins réguliers de liquidités.
Les impôts ne représentent qu'un aspect partiel de l'évaluation globale en vue de la décision en faveur d'une rente, d'un capital ou d'une combinaison des deux.
1 Calcul de l’impôt réalisé avec TaxWare (outil fiscal de TaxWare AG)
2 Calcul de l’impôt réalisé avec TaxWare (outil fiscal de TaxWare AG)
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