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    Philanthropie et patrimoine culturel

    Philanthropie et patrimoine culturel
    Dr Maximilian Martin - Global Head of Philanthropy

    Dr Maximilian Martin

    Global Head of Philanthropy

    L’art et la culture sont au cœur de l’identité humaine depuis des millénaires et la philanthropie privée a joué un rôle majeur dans leur création et leur transmission. Mais, il est vrai que le contexte a nettement changé depuis que Mécène (70 av. J.-C.-8 ap. J.-C.) – en quelque sorte le ministre de la Culture de l’Empereur romain Auguste – soutenait financièrement les poètes de son temps, tels Horace et Virgile.

    Au XXIe siècle, les technologies de l’information et la mondialisation, conjuguées à l’impact que les philanthropes cherchent à atteindre, remodèlent fondamentalement la manière dont ceux-ci peuvent et souhaitent soutenir l’art et la culture. Les progrès technologiques offrent désormais des opportunités sans précédent pour soutenir la préservation du patrimoine artistique et culturel. Considérons le cas de Palmyre, le site du patrimoine mondial de l’UNESCO qui remonte à plus de deux millénaires, en partie détruit pendant la guerre civile syrienne.

    Afin de préserver la cité pour la postérité, le Nouveau Projet de Palmyre a créé des modèles tridimensionnels. Le concept est simple : photographier le patrimoine mondial avec des caméras 3D avant de le numériser. Cela a permis de créer des visualisations en ligne, des visites virtuelles et des impressions en 3D de répliques miniatures. La start-up française Iconem va plus loin en utilisant des drones et des algorithmes de reconstruction photogrammétrique pour créer des modèles précis et très sophistiqués de sites patrimoniaux dans 21 pays.

    Pour les philanthropes, le recours à la technologie pour lutter contre la destruction du patrimoine culturel a une portée plus vaste. Les donateurs d’aujourd’hui veulent de plus en plus avoir un « retour » sur leurs investissements et savoir quelle différence leur don a permis de faire. En outre, de plus en plus de jeunes philanthropes aspirent souvent à ce que « les arts » aient un impact social. Ils se demandent comment l’art et les artistes peuvent aider à résoudre des problématiques de société ou à sensibiliser la population.

    Cela incite à repenser la portée de l’engagement philanthropique dans l’art et la culture selon trois axes prioritaires : renforcer la préservation, élargir la transmission et garantir l’accès.


    Préservation

    Les progrès réalisés récemment dans les sciences numériques et des matériaux facilitent énormément la préservation de l’art et de la culture contre les assauts du temps (et des iconoclastes).

    Chez Lombard Odier, nous avons constaté le potentiel des technologies modernes lors de la restauration complète du bassin de Latone et du parterre au Château de Versailles à proximité de Paris. Financée par un client qui a fait un don à la Fondation Philanthropia, la restauration complète a duré plus de trois ans dans le cadre d’un vaste projet d’environ EUR 7,1 millions. Ce projet a nécessité la formation d’une nouvelle génération de sculpteurs, marbriers, doreurs, fontainiers, tailleurs de pierre, restaurateurs de métaux et jardiniers.

    Quelque 350 années après que la structure a été construite par Louis XIV, cette équipe de nouveaux artisans a effectué des restaurations urgentes pour rendre au bassin son apparence d’origine, tout en suivant la formule d’impact social du projet. En outre, le recours à la technologie 3D a permis d’établir une base de données des œuvres architecturales pour qu’elles puissent être reconstruites ou copiées en tout temps.

    En utilisant ou en favorisant les technologies modernes, les philanthropes peuvent maintenant soutenir la réalisation de projets de restauration ambitieux et, en même temps, créer et codifier les connaissances et l’expertise acquises afin de faciliter la gestion du prochain cycle de restauration.


    Transmission

    Une fois que la préservation d’un objet culturel est assurée, la question est de savoir comment en transmettre aux générations suivantes les données et les enseignements acquis.

    Les technologies et l’esprit « open source » peuvent offrir des solutions. Prenons l’exemple du projet Venice Time Machine, un grand projet international lancé en 2012 par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) en collaboration avec l’université de Venise Ca’ Foscari et cofinancé par la Fondation Lombard Odier. En constituant une archive numérique ouverte couvrant plus de 1’000 ans d’héritage culturel de la ville, le projet vise à établir un modèle multidimensionnel collaboratif de Venise.

    Ce modèle analyse et traite les éléments archivés pour suivre la circulation des objets culturels et artistiques, des marchandises, de l’argent, des informations et des personnes au fil des siècles. Ce projet ambitieux, qui offre un point de vue complètement nouveau sur l’histoire de l’une des principales villes commerciales du monde et son rôle dans la mondialisation, doit sa réalisation aux contributions philanthropiques effectuées en amont.


    Accès

    Depuis des millénaires, le financement des arts et de la culture dépend de la philanthropie. En contrepartie, les philanthropes ont utilisé l’art et la culture pour affirmer les idées qu’ils revendiquent et leur legs à la postérité.

    A une époque caractérisée par l’abondance – voire la surcharge – d’informations, d’idées et d’objets, les philanthropes se demandent comment ils peuvent convaincre de plus en plus de monde que les idées artistiques et culturelles figurent au cœur de l’identité humaine.

    Des musées du monde entier analysent comment les outils et les technologies numériques peuvent créer de nouvelles expériences pour les visiteurs, quel que soit leur bagage culturel.

    Nombre de nos lecteurs connaissent ou soutiennent sûrement un musée qui s’est lancé dans un tel projet. Récemment, lors de l’assemblée annuelle du Centre Européen des Fondations, nous avons abordé le cas du Musée Benaki, site culturel grec le plus visité après l’Acropole et dépositaire culturel crucial aux pires moments de la dernière crise du pays.

    Alors que les musées adoptent un état d’esprit « open source » pour accroître leur impact social et bâtir des marques culturelles puissantes, les questions-clés sont : comment partager le contenu artistique de manière aussi large et appropriée que possible ? Sur quelles plateformes ? Mais aussi, comment le musée peut-il offrir une expérience centrée sur le visiteur, à l’instar de l’application mobile numérique flamande « heritage app » ? Cette dernière offre des informations supplémentaires pendant la visite de musées et d’organisations culturelles belges grâce à la réalité augmentée et à des iBeacons.

    Un soutien philanthropique permettant aux musées de bien financer de tels efforts est très précieux. Alors que l’humanité risque de s’engager dans une phase de conflits, il est important de connecter les citoyens avec ce que nos cultures ont de plus précieux et d’ancrer ces dernières dans des critères d’harmonie universels. Au niveau de la préservation, de la transmission ou de l’accès, les philanthropes d’aujourd’hui ont une opportunité unique d’apporter une contribution majeure avec un impact profond sur le XXIe siècle.

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