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    Quelles conséquences l’évolution de la technologie aura-t-elle sur l’économie ?

    Quelles conséquences l’évolution de la technologie aura-t-elle sur l’économie ?

    Au cours des dix prochaines années, les robots commenceront à remplacer les enseignants dans les classes, affirmait, en septembre 2017, Anthony Seldon. L’expert britannique de l’éducation et Vice-chancelier de l’Université de Buckingham estime que le monde de l’enseignement va connaître une révolution : des machines capables de s’adapter aux styles individuels des enfants se substitueront aux méthodes traditionnelles devenues obsolètes.

    Lorsqu’on leur a demandé quels emplois était susceptibles d’être épargnés par la progression continue de l’intelligence artificielle ces prochaines années, Carl Benedikt Frey et Michael Osborne avaient répondu très peu. En 2013, les deux chercheurs de l’University d’Oxford avaient en effet estimé que près de la moitié de tous les emplois était exposée au risque de l’automatisation à l’horizon 2033.

    « On imagine aisément que l’intelligence artificielle et l’analyse des données vont remplacer un grand nombre des tâches accomplies par les humains », affirme Robert Wolcott, professeur en innovation et en entrepreneuriat auprès de Kellogg School of Management, Northwestern University.

    Certaines des prévisions concernant les changements à venir dans le monde du travail sont en effet assez sombres et ont déclenché de nombreuses inquiétudes par rapport à la façon dont l’humanité s’adaptera. Comment les économies évolueront-elles et comment les investisseurs pourront en tirer parti ?


    Turbulences sur les marchés

    Depuis la Révolution industrielle, l’idée d’un « chômage technologique » refait surface sporadiquement. Récemment, toutefois, les experts ont mis en garde contre le manque de préparation des pays face aux changements imminents qui accompagneront l’automatisation.
     

    C’est le flou total concernant les conséquences concrètes de la technologie sur l’économie.


    « J’ai la conviction que les 20 ou 30 prochaines années seront beaucoup plus éprouvantes que ne le pense la majorité des gens. Les choses iront nettement mieux lorsque nous commencerons à changer nos attentes vis-à-vis du travail et des raisons pour lesquelles nous l’effectuons. » affirme Robert Wolcott.

    Le risque majeur réside dans le « court terme », selon Ed Felten, du Center for Information Technology Policy de l’Université de Princeton. La création de nouveaux secteurs et de nouveaux postes fera planer une insécurité concernant l’avenir. « Quant aux retentissements concrets de cette technologie sur l’économie, c’est le flou total », affirme-t-il.

    Pour s’y préparer, des pays tels que la Finlande, l’Ecosse et l’Inde mettent en place ou expérimentent des politiques de revenu universel de base (UBI - Universal basic income), destinées à répondre à la hausse potentielle du taux de chômage. Garantir à tous les citoyens un certain montant à titre de salaire par défaut est une idée pour laquelle certains grands noms du monde des affaires, dont Richard Branson et le cofondateur de Facebook Chris Hughes, sont de grands partisans.

    « Ce mouvement en faveur d’un revenu universel reflète réellement un désir de repenser le fonctionnement des politiques de sécurité sociale », explique Ed Felten. Coûteuses à mettre en place, de telles politiques peuvent allouer des ressources tant à des personnes qui en ont besoin qu’à d’autres qui n’en ont pas besoin.

    « Je pense que nous devons réfléchir au rôle que doit jouer la sécurité sociale dans une économie marquée par une plus forte inégalité de richesse et de revenus et dans laquelle la sécurité de l’emploi est nettement moindre », ajoute-t-il. 

    S’adapter à l’ère de l’automatisation

    Autre grand chantier : s’assurer que les sociétés, et en particulier les jeunes actifs, disposent des capacités nécessaires pour s’adapter et réussir dans un marché du travail qui évolue très vite.

    La problématique n’est pas nouvelle selon Robert Wolcott. Elle s’est posée tout au long de l’histoire.

    Il suffit de voir comment l’automobile s’est substitué à la calèche ou comment le réfrigérateur a remplacé la collecte des blocs de glace livrés à la main pour conserver la nourriture.

    C’est un phénomène que nous observerons à nouveau, à mesure que de nouvelles technologies permettront d’automatiser nos vies et remplaceront le travail de l’Homme, selon lui.

    « La vraie question est : saurons-nous remplacer assez vite les gens et leur attribuer de nouveaux rôles et de nouvelles compétences pour maintenir un certain niveau de stabilité sur les plans économique et politique ? »

    Les changements pourraient être plus rapides que ceux que nous avons observés jusqu’à présent au fil de l’histoire. Joel Mokyr, historien économique à la Northwestern University, souligne que les robots seront capables d’associer l’apprentissage machine et l’intelligence artificielle pour devenir leurs propres professeurs, ce qui révolutionnera la façon dont les travaux de stockage seront réalisés.

    « Je ne serais pas surpris de voir le système tout entier des usines (à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles) disparaître à terme ou perdre soudainement de son importance », affirme-t-il.


    La nouvelle économie

    A mesure que le capitalisme s’ajustera, les marchés mondiaux devront adapter leurs référentiels, alors que les entreprises se concentreront sur de nouvelles industries et de nouveaux modes de travail. Les investisseurs devront pour leur part, saisir les opportunités nées de ce changement.

    Robert Wolcott conseille ainsi aux investisseurs de s’intéresser aux entreprises qui réalisent des avancées dans l’informatique quantique et les semi-conducteurs, telles que NVIDIA. Joel Mokyr souligne quant à lui l’avènement de l’impression en 3D. Cette technologie pourrait selon lui changer les habitudes d’achat en permettant aux particuliers de créer des biens personnalisés. Les consommateurs n’auraient donc plus à sortir de chez eux pour acheter des objets.

    Interrogé sur la façon dont les personnes modestes s’en sortiront, Ed Felten répond que les produits artisanaux seront davantage prisés et valorisés, tout comme les métiers où l’interaction humaine et l’attention personnalisée sont déterminantes ; à commencer par des situations aussi banales que le fait de commander un café.

    « Voir le serveur s’affairer autour de votre café fait partie de l’expérience. C’est une attente du client. Le cafetier mettra donc cette activité en scène parce qu’elle fait partie de l’expérience du produit », explique Ed Felten.
     

    A mesure que le capitalisme s’ajustera, les marchés mondiaux devront adapter leurs référentiels.


    Un avenir flexible

    Selon Robert Wolcott, d’autres emplois, en particulier ceux occupés par les « travailleurs du savoir » tels que les actuaires, seront probablement remplacés à mesure que les entreprises recourront à l’intelligence artificielle et à l’analyse de données.

    Selon Joel Mokyr, les travailleurs qui suivaient auparavant des formations hautement spécialisées devront apprendre à être plus flexibles et à s’adapter. Cela pourrait se traduire par une croissance des programmes d’apprentissage, selon Ed Felten, un concept qui favorise des pays tels que l’Allemagne, qui a une forte tradition dans ce domaine.

    La vitesse à laquelle l’intelligence artificielle et les systèmes robotiques automatiseront et modifieront le sens et le but du travail dépendra de la population et de la mentalité de chaque pays. Avec sa population vieillissante, le Japon se montre enthousiaste à l’égard de l’automatisation dans le domaine de l’aide à une communauté plus âgée qui a quitté la vie active, ajoute Joel Mokyr.

    Malgré tout, la vitesse à laquelle les pays s’automatiseront ira de pair avec la poursuite de la mondialisation de l’économie, ajoute Ed Felten.

    « Cette ère sera marquée par un changement plus rapide que ce que nous avons connu auparavant et une grande part de ce changement est imprévisible. »

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