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    COVID-19 : à quoi ressemble une reprise économique ?

    COVID-19 : à quoi ressemble une reprise économique ?
    Samy Chaar - Chef économiste et CIO Suisse

    Samy Chaar

    Chef économiste et CIO Suisse

    Quatre longs mois se sont écoulés depuis que le virus COVID-19 a paralysé la planète. Aujourd’hui, de nombreuses régions doivent encore fournir des efforts substantiels pour lutter contre la contagion, tandis que d’autres travaillent sans relâche pour préserver le peu de contrôle qu’elles peuvent avoir. En bref, le monde est encore sous le choc de ce virus et de nombreuses incertitudes subsistent. Mais la grande question est : à quoi la reprise économique ressemblera-t-elle ?


    Le pire est-il passé ?

    La crise sanitaire n’a pas disparu et nous devons rester vigilants. Chez Lombard Odier, nous suivons tous nos scénarios et identifions les principaux indicateurs, grâce à des données quotidiennes qui nous donnent une vue d’ensemble de la situation quasiment en temps réel. Nous savons que les conséquences seront durables, mais nous sommes convaincus que la pandémie n’a fait qu’accentuer les tendances ; elle ne les a pas créées. Dans cette optique, nous pouvons positionner nos portefeuilles de façon stratégique. 

    Nous savons que les conséquences seront durables, mais nous sommes convaincus que la pandémie n’a fait qu’accentuer les tendances ; elle ne les a pas créées

    La vie avec le virus

    Ces derniers mois, il est clairement apparu que les différents pays et régions devaient utiliser tous les outils à leur disposition pour se protéger contre le coronavirus. Certains outils seront essentiels pour que les nations continuent de rouvrir progressivement leur économie et gardent le contrôle de la situation. Premièrement, un solide processus de test, de traçage et d’isolement des personnes infectées doit être mis en place. Cela permettra de limiter et de gérer les foyers afin qu’ils ne produisent pas de nouvelle épidémie. Deuxièmement, il sera crucial d’améliorer les capacités des hôpitaux afin de gérer la crise sanitaire. Troisièmement, la distanciation sociale a fait ses preuves. Le port du masque et le respect de certaines distances là où cela est possible peuvent être utiles pour limiter la propagation. Enfin, nous pensons que les chercheurs et les laboratoires pharmaceutiques travaillent sans relâche pour mieux comprendre le virus et trouver de nouvelles façons de le combattre, soit par des médicaments soit dans la course au vaccin.  

    Les pays d’Asie et l’Union européenne semblent avoir maîtrisé la situation et ont limité les nouveaux foyers...

    Les deux camps

    Le coronavirus et la controverse semblent aller de pair. Différentes régions ont choisi des approches différentes. En règle générale, deux types de réponses ont été privilégiés : les pays qui luttent contre la pandémie au moyen des outils mentionnés plus haut et qui parviennent à maîtriser le virus, et ceux qui ne le font pas. Pour l’instant, les pays d’Asie et l’Union européenne semblent avoir maîtrisé la situation et ont limité les nouveaux foyers, en Corée du Sud et en Chine par exemple. Leurs efforts ont permis d’empêcher une deuxième vague qui aurait fait des dégâts, et nous pensons que ces pays continueront d’obtenir de bons résultats. D’autres pays tels que les Etats-Unis, la Suède et l’Inde enregistrent un grand nombre de nouveaux cas chaque jour mais ne peuvent pas utiliser les outils nécessaires pour combattre le COVID-19, ou ne veulent pas le faire. Aux Etats-Unis, certains Etats se sont violemment opposés au confinement et à la distanciation sociale, ce qui va retarder la reprise. On ne peut pas parler de « deuxième vague » car la première n’a pas encore été maîtrisée.

    D’autres pays tels que les Etats-Unis, la Suède et l’Inde enregistrent un grand nombre de nouveaux cas chaque jour mais ne peuvent pas utiliser les outils nécessaires pour combattre le COVID-19, ou ne veulent pas le faire

    A quoi la reprise ressemble-t-elle ?

    RethinkPerspectives-TrackingTheRecovery_ArticleLOcom_FR.jpgPour analyser la reprise, il faut déterminer où une économie se trouvait avant la crise et comparer ce niveau au niveau actuel, ou au niveau probable à la fin de l’année 2020. Nous utilisons la moyenne de sept indicateurs couvrant les entreprises, le commerce, la production, la consommation et la mobilité. Prenons l’exemple de la Chine. Aujourd’hui, le pays a retrouvé 91% de l’activité économique enregistrée avant le COVID. Mais au pic de la pandémie, elle avait chuté à 39%. Ces chiffres témoignent d’une reprise rapide, mais d’un choc économique profond.La situation est similaire en Europe. L’activité économique a diminué de moitié au plus fort de la crise, mais, en juin, l’UE est remontée à 75%. Cette partie de la reprise prend la forme d’un V. Pourquoi ? Parce que, à mesure que nous passions du confinement à la réouverture de nos économies, l’activité a grimpé en flèche. Bientôt, ce V prendra probablement une trajectoire différente et se transformera en « racine carrée » car nous fournirons des efforts pour rattraper le reste de notre potentiel économique sur les trimestres à venir et en 2021. Selon notre scénario de base, nous aurons récupéré 90% de notre activité économique d’ici la fin de l’année et devrions donc sortir de la récession au troisième trimestre. Certains secteurs, comme ceux des voyages, du tourisme et de la restauration, pourraient mettre plus de temps à se redresser, et nous pensons qu’il faudra beaucoup plus de temps pour récupérer les 5-10% d’activité restants.

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    Selon notre scénario de base, nous aurons récupéré 90% de notre activité économique d’ici la fin de l’année et devrions donc sortir de la récession au troisième trimestre

    En revanche, un scénario plus risqué reste possible : celui d’une deuxième vague qui ferait des dégâts et nous obligerait à rétablir un confinement total. Ce scénario nous semble moins probable car nous avons désormais les outils nécessaires pour mieux gérer les nouveaux foyers d’infection. Inversement, un scénario plus favorable pourrait se matérialiser si les recherches médicales aboutissaient à un vaccin ou des traitements plus rapidement que prévu. 

    L’ère post-COVID

    Ne nous faisons pas d’illusion : le monde qui nous attend après la reprise est celui de la croissance lente, de l’inégalité, de l’endettement (qui sera certes viable compte tenu du niveau des taux d’intérêt), de l’inflation modérée et des taux d’intérêt bas ou négatifs. Ces conditions ne sont pas si différentes de celles que nous connaissions avant la pandémie. Toutefois, nous ne pouvons pas ignorer les risques. Par exemple, si les politiques ou les mesures de soutien économique introduites par les gouvernements sont retirées trop tôt sous la forme d’une hausse de taux ou d’une réduction des aides financières visant à stimuler la relance, cela pourrait déclencher une récession. Aux Etats-Unis, bien que 20 millions de personnes aient perdu leur emploi en raison de la pandémie et que 18 millions d’employés aient été temporairement licenciés, les revenus des ménages ont augmenté. Comment est-ce possible ? Grâce aux mesures de soutien du gouvernement. Un autre risque secondaire à prendre en compte découle du protectionnisme dont certains pays pourraient faire preuve, par exemple en augmentant les droits de douane.


    Gestion de nos portefeuilles

    Nous estimons que les prix du marché reflètent déjà notre scénario de base. En prenant le marché américain comme principal indicateur, nous sous-pondérons légèrement les actions, privilégiant les pays émergents d’Asie et les Etats-Unis, ainsi que les secteurs des technologies de l’information et de la santé. Nous sous-pondérons les actions de l’Union européenne car les secteurs de la finance, de l’énergie et de l’industrie, qui dominent les indices de la région, sont moins attrayants dans les conditions actuelles. Le prix du pétrole se maintenant à un bas niveau, nous sommes moins convaincus par la dette des pays émergents. Compte tenu des volatilités extérieures, nous avons mis en place des options put sur les indices boursiers pour nos portefeuilles. Nous surpondérons également l’or et, en raison de la dépréciation du dollar américain, nous pensons que le yen fait office de valeur refuge face au billet vert.

    Quid du long terme ?

    Le monde fait actuellement face à des défis considérables, ainsi qu’à des opportunités, qui influencent les tendances à long terme. Nous ne pouvons pas nier l’urgence climatique et nous devons investir dans la transition climatique. Nous devons agir rapidement et de façon décisive, car nous n’avons plus que sept ans de crédits carbone devant nous. L’électrification des transports, la mobilité propre et des entreprises qui sont déjà sur la voie de la neutralité carbone sont des domaines d’investissement intéressants..  Nous privilégions les entreprises qui réfléchissent et se demandent si la façon dont elles mènent leurs activités, voire leurs activités elles-mêmes, aident à résoudre les grands problèmes de soutenabilité auxquels la planète fait aujourd’hui face.

    Nous ne pouvons pas nier l’urgence climatique et nous devons investir dans la transition climatique.

    Une autre tendance à long terme découle de la démographie. La population en âge de travailler diminue dans le monde entier, hormis en Inde et en Afrique, ce qui affecte les tendances de consommation et le secteur de la santé. Ces domaines sont intéressants en termes d’investissement, notamment des thèmes tels que la robotisation et les technologies médicales.

    La puissance grandissante de la Chine ne peut pas être sous-estimée. Le pays représente actuellement environ 20% de l’économie mondiale, et nous pensons que nos clients devraient profiter de ce développement grâce à une allocation stratégique ciblée.

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