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    C’est la sustainability qui va conditionner à terme notre développement

    C’est la sustainability qui va conditionner à terme notre développement
    Carolina Minio-Paluello, PhD - Global Head of Solutions, Limited Partner, LOIM

    Carolina Minio-Paluello, PhD

    Global Head of Solutions, Limited Partner, LOIM

    Article publié dans Sphère, en Janvier 2019


    Sur ces cinq ou dix dernières années quels sont les principaux changements qui ont impacté selon vous l’industrie de la gestion d’actifs ?

    En premier lieu, j’ai l’impression que nous assistons en ce moment à une polarisation du secteur. D’un côté, la gestion passive se développe dans une logique qui porte essentiellement sur la réduction des coûts. Et de l’autre, nous voyons apparaître une gestion active de plus en plus spécialisée, à fortes convictions, dans laquelle le gérant peut complètement exploiter son budget de risque.

    Une deuxième tendance qui me semble importante est la demande du monde institutionnel pour des solutions ultra-personnalisées. Dans leurs stratégies d’investissement, les assurances, les fonds souverains ou encore les banques centrales deviennent toujours plus sophistiquées.

    Je pourrais mentionner également une troisième tendance, qui touche à la distribution de fonds par des tiers, dont les banques privées. Ils représentent environ la moitié de nos avoirs sous gestion La mise en œuvre de Mifid II et son impact sur le régime des rétrocessions ont un profond impact sur ce secteur où nos clients veulent réduire autant que se peut le nombre d’asset managers avec lesquels ils travaillent. Ils préfèrent par ailleurs développer avec nous des relations plus proches du partenariat et là encore, nous tenons à leur proposer des solutions innovantes et de nouveaux modes d’interaction.


    Et quelles sont les tendances que vous avez envie d’exploiter ces prochaines années ?

    Pour nous, il est clair que la Sustainability, ce que d’autres appellent l’ESG, est devenue un axe de croissance fondamental pour notre industrie. Loin d’être un simple thème à la mode, elle annonce des bouleversements majeurs dans de multiples pans de l’économie et c’est une dimension qu’il nous fallait intégrer de manière très structurée, car elle impacte toutes nos lignes. Nous sommes par ailleurs convaincu que l’intégration de la Sustainability sera une source de performance importante pour les investisseurs dans les années à venir.

    Aujourd’hui, Lombard Odier Investment Managers s’articule autour de cinq franchises qui sont les actions, les convertibles, le fixed income, le multi-asset et l’alternatif. Nous avons donc intégré la Sustainability au cœur de nos stratégies long-only et y travaillons pour nos stratégies alternatives. Nous ne pouvions pas nous contenter d’appliquer quelques principes ESG par ci par là, juste pour couvrir une partie des portefeuilles. Nous voulions absolument qu’elle serve à définir l’ensemble de notre offre, et il nous semble évident qu’elle va conditionner à terme notre développement.

    Nous n’hésitons pas à parler de Révolution dans le cas de la sustainability car elle prend une ampleur comparable à celle de la révolution industrielle et elle se propage à la vitesse de la révolution numérique !

    De quelle façon l’avez-vous alors intégrée à vos franchises ?

    Nous avons fondé notre approche sur trois piliers. Le premier d’entre eux considère la soutenabilité du modèle financier, de la structure financière. C’est le point de départ obligé. Pour les actions par exemple, les entreprises qui ont une rentabilité plus élevée vont surperformer et nous regardons en priorité la génération de cash flows, l’efficience capitalistique et la dépendance aux marchés. Cependant, cela ne suffit pas pour maîtriser tous les paramètres qui décident de la croissance et de l’évolution d’une entreprise. Nous avons donc ajouté un deuxième pilier qui évalue le bon comportement des entreprises, selon les normes ESG. Il s’agit là d’un travail de fond que Lombard Odier accomplit depuis maintenant 20 ans grâce à l’engagement des associés qui ont compris très tôt les enjeux liés à cette problématique. Les analyses ESG que nous produisons se retrouvent aujourd’hui dans le cockpit de tous nos gérants.

    Et puis nous avons ajouté un troisième pilier qui nous semblait tout aussi essentiel : celui de la soutenabilité du modèle d’affaire. Nous voulons et nous devons comprendre de quelle façon les entreprises ont l’intention d’adapter leur stratégie à un environnement global en pleine mutation. Elles font face à des tendances structurelles plutôt lourdes et nous tenons à nous assurer de leur capacité à piloter leur transformation.

    Ce sont donc ces trois piliers, ces trois flux d’informations, que nous combinons pour statuer sur nos décisions d’investissement, à l’achat ou à la vente. Sur le premier et le deuxième pilier, nous sommes très avancés. C’est sur le troisième que nous allons beaucoup investir pour parfaire l’étude des modèles d’affaire et de leur évolution.

    A propos de Sustainability, vous allez jusqu’à parler de Révolution. Qu’est ce qui justifie une telle appellation ?

    Nous n’hésitons pas à parler de Révolution dans le cas de la sustainability car elle prend une ampleur comparable à celle de la révolution industrielle et elle se propage à la vitesse de la révolution numérique ! Elle profite pleinement de la pression qui s’exerce aujourd’hui en différents points. Il y a d’abord les proportions considérables que prend la conscience sociale. Elle est capable aujourd’hui d’initier d’importants changements sur de grands sujets de société, comme le réchauffement climatique ou les inégalités.

    Il y a ensuite un agenda politique et l’élaboration de nouvelles lois qui entérinent ces changements. Je pense à la Cop21, mais je peux citer également le cas du diesel dans le secteur de l’automobile ou celui du sucre dans l’alimentation, autre dossier sensible.

    Je dirai enfin que les investisseurs vont jouer un rôle primordial. Ce ne sont plus de simples observateurs. A l’avenir, et ils ont d’ailleurs déjà commencé, ils privilégieront dans leurs allocations les entreprises capables de faire évoluer aussi bien leurs pratiques de l’entreprise que leurs modèles d’affaire. Celles qui ne se prêteront pas au jeu risquent de disparaître.


    A quel point les investisseurs vous paraissent-ils concernés ?

    Dans les appels d’offre auxquels nous avons répondu en 2017, moins de 5% comportaient des questions ESG. Mais en 2018, ce sont près des 40% des demandes qui abordaient ces points !

    En plus de ces 40%, quels sont les trois chiffres qui pourraient résumer l’année 2018 pour Lombard Odier Investment Managers ?

    Ce fut une très bonne année sur le plan de la gestion, puisque les deux tiers de nos fonds ont surperformé leurs indices de référence. Voilà pour le premier chiffre. Le deuxième, c’est la douzaine de collaborateurs que nous avons recrutés cette année sur la partie sales & marketing, pour déployer notre offre Sustainability. Maintenant que nous l’avons reconfigurée, et que nous avons une belle histoire à raconter à nos clients, nous pouvons porter nos efforts sur sa commercialisation.

    Mais le chiffre qui me semble au final le plus important, c’est la part que représente désormais la composante ESG dans nos différentes lignes. 90% de notre offre mainstream intègre à présent les trois piliers sustainability, ce qui reflète parfaitement la direction que nous voulons donner à Lombard Odier Investment Managers. Le monde change, la société change, l’économie change et nous ouvrons nous aussi de nouvelles voies pour nos investisseurs.

    Dans les appels d’offre auxquels nous avons répondu en 2017, moins de 5% comportaient des questions ESG. Mais en 2018, ce sont près des 40% des demandes qui abordaient ces points !

    De quelle façon voyez-vous l’économie évoluer en 2019 ? Quels sont vos scénarios ?

    La surperformance des marchés financiers américains a été le fait marquant de l’année 2018 mais nous pensons que cette tendance va s’inverser. L’économie entre dans une phase de fin de cycle et les effets de la relance budgétaire décidée par Trump arrivent en bout de course. En revanche, nous voyons se profiler un découplage important avec les marchés émergents. Les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis devraient s’atténuer.

    Selon nous, c’est le parfait timing pour une allocation stratégique aux marchés émergents. Sur ces marchés, la corrélation entre dette et les actions a beaucoup baissé, en particulier pour les pays bénéficiant de fortes devises. Il devient beaucoup plus intéressant de les combiner pour obtenir des allocations plus diversifiées et des portefeuilles plus stables.


    Quelles sont vos perspectives sur le fixed income ?

    L’environnement n’est pas idéal. Le risque de liquidité et le risque de taux sont élevés. Cela dit, nous nous intéressons à un secteur en particulier, celui des notations BBB, BB ou crossover qui se retrouvent entre l’investment grade et le high yield. Il propose un bon compromis entre crédit et duration. Les rendements sont très attrayants et le risque de défaut très bas.

    D’un point de vue plus général, nous nous concentrons davantage sur la gestion du drawdown dans la partie actions et nous parlons beaucoup plus de convexité avec nos clients qui manifestent par exemple un intérêt plus fort pour des niches comme les convertibles. Ils recherchent des solutions innovantes, avec une décorrélation plus prononcée, en réponse aux incertitudes du moment. Dans le monde de la gestion d’actifs, il n’a probablement jamais fallu être aussi créatif qu’aujourd’hui.

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