Évaluation du risque lié aux marchés boursiers dans un contexte d’incertitudes tarifaires

    Paul Besanger - Fund Manager, Head of Quantitative Solutions
    Paul Besanger
    Fund Manager, Head of Quantitative Solutions
    Évaluation du risque lié aux marchés boursiers dans un contexte d’incertitudes tarifaires

    points clés.

    • La hausse des rendements obligataires et la volatilité des marchés boursiers amène les investisseurs à réévaluer la prime de risque des actions (ERP) – un baromètre aussi de la confiance générale, qui montre des différences selon les régions
    • L’ERP des États-Unis s’est significativement comprimée au cours de la dernière décennie. Même si elle s’est améliorée récemment, elle demeure inférieure à sa moyenne historique
    • Le différentiel vis-à-vis des autres régions s’est réduit, mais l’Europe et les marchés émergents conservent des primes de risque plus élevées
    • Pour les investisseurs multi-actifs, la similarité des performances de long terme attendues sur la plupart des marchés boursiers régionaux, conjuguée à leurs volatilités respectives, souligne la nécessité d’une diversification régionale et par classe d’actifs entre les sources de rendement des portefeuilles.

    Pour les investisseurs multi-actifs, l’équilibre entre le risque et le rendement des actions et des obligations est essentiel. Dans le contexte actuel de marchés boursiers volatils, avec des rendements obligataires qui atteignent des niveaux inégalés depuis plusieurs années, cet équilibre est mis à l’épreuve. L’élément clé de toute réévaluation devrait être la prime de risque des actions (ERP), c’est-à-dire le rendement supplémentaire que les investisseurs peuvent espérer s’ils acceptent la volatilité des actions plutôt que les certitudes relatives liées aux obligations gouvernementales. Plus l’ERP est élevée, plus les allocataires d’actifs sont rémunérés pour leur prise de risque sur les actions.

    Historiquement, cette ERP prospective, ou implicite, s’est élargie pendant les périodes d’incertitude macroéconomique ou politique. En effet, les investisseurs exigent des rendements plus élevés en contrepartie du risque plus important lié à la détention d’actions. Au cours des dernières années, tant la crise financière mondiale que la pandémie de Covid ont fait grimper l’ERP. Cela dit, la décennie écoulée a plutôt vu une baisse de l’ERP attendue pour les États-Unis, les investisseurs étant prêts à payer un prix plus élevé pour la croissance sous-tendant la forte performance des bourses américaines.

    L’Europe et les marchés émergents (ME) ont en revanche enregistré une ERP plus élevée, pour partie en raison de leur rentabilité et de leurs perspectives de croissance plus faibles. En 2024, l’ERP des États-Unis a chuté à un niveau proche de plus bas historiques en raison de la cherté des actions et de la remontée des rendements obligataires, avant de repartir à la hausse cette année. En Europe, l’ERP s’est maintenue à des niveaux plus élevés, reflétant des marchés actions moins chers et des rendements obligataires plus faibles.

    Les ERP impliquent donc une meilleure rémunération des actions par rapport aux obligations en Europe, comparativement aux États-Unis, où les obligations ont émergé comme alternative aux actions.

    Les tensions commerciales étant au cœur des préoccupations des investisseurs, l’ERP des États-Unis a augmenté

    L’ERP sert également de baromètre de la confiance générale. Plus le risque est élevé, plus les investisseurs cherchent à le compenser, et réciproquement. Les tensions commerciales étant au cœur des préoccupations des investisseurs, l’ERP des États-Unis a augmenté. La politique commerciale, lorsqu’elle est déployée de manière aussi agressive que les tarifs douaniers américains aujourd’hui, redéfinit les prévisions de bénéfices des entreprises, recalibre les valorisations des marchés actions et entraîne des changements dans les taux d’intérêt. Ces facteurs alimentent directement l’ERP et désormais différemment d’une région à l’autre. Partout, on observe une érosion de la confiance des investisseurs dans les bénéfices à venir et, par conséquent, une augmentation de l’aversion au risque.

    Fin 2018, sous la première administration Trump, le resserrement durable de la politique monétaire de la Réserve fédérale a entraîné une dévaluation des actions, et donc un bond de l’ERP. Il convient de souligner que les bénéfices par action (BPA) américains ont au final progressé de 24% cette année-là, soutenus par des réductions d’impôts.

    Malgré certaines améliorations, l’ERP des États-Unis reste inférieure à la moyenne

    En 2025, bien qu’ils aient été dûment annoncés pendant la campagne de M. Trump, les tarifs douaniers américains ont pris les marchés financiers de court – par leur niveau et par leur ampleur. En comparaison avec 2018, les valorisations de ce début d’année étaient plus tendues et les rendements obligataires plus élevés. Mais contrairement à 2018, la Fed semble appelée à poursuivre son assouplissement monétaire et nous anticipons une baisse des rendements des bons du Trésor. L’ERP implicite du S&P 500 est passée de 1,7% à plus de 2,7% depuis le début de l’année. Il s’agit là d’une amélioration significative, même si l’ERP américain demeure inférieure à sa moyenne historique implicite de 4,7%. La hausse de l’ERP pourrait se poursuivre si les rendements du Trésor américain tombent, comme prévu, sous la barre des 4%.

    Le différentiel vis-à-vis des autres régions s’est réduit et la publication des résultats des semaines à venir détermineront dans quelle mesure ce resserrement pourrait encore s’accentuer. Les actions européennes, notamment les constructeurs automobiles allemands et les marques de luxe françaises, ont subi l’impact des droits de douane américains. Cela étant, les actions européennes ont fait preuve d’une certaine résilience en 2025 grâce à une réorientation de la politique budgétaire promettant des investissements dans les infrastructures et un regain d’intérêt pour l’autosuffisance industrielle. L’ERP de la Suisse reste supérieure aux niveaux européens, le pays bénéficiant de rendements obligataires extrêmement bas.

    …pour les investisseurs multi-actifs, cet environnement de risque requiert une diversification prudente aussi bien sur le plan géographique qu’en matière de classes d’actifs

    En dépit de ces améliorations, les niveaux d’ERP restent globalement inférieurs à leurs moyennes historiques implicites, et pour les investisseurs multi-actifs, cet environnement de risque requiert une diversification prudente aussi bien sur le plan géographique qu’en matière de classes d’actifs. Nous maintenons nos allocations aux actions à leurs niveaux stratégiques, car nous tablons sur un rebond progressif, soutenu par les réponses politiques et les négociations commerciales. Après actualisation, nos prévisions de performance annuelle moyenne pour les dix prochaines années sont assez similaires dans les principales régions. S’agissant par exemple des actions américaines, nous estimons désormais la performance annuelle moyenne à 10 ans à 7,2%, contre 7,6% pour les valeurs européennes et 7% pour les japonaises. Compte tenu de leurs volatilités respectives, le rapport rendement/risque est équilibré, sauf au Royaume-Uni, où il apparaît plus intéressant. Du côté obligataire, nous surpondérons le crédit de qualité et les obligations souveraines, et nous avons ramené à neutre notre exposition aux obligations à haut rendement.

    CIO Office Viewpoint

    Évaluation du risque lié aux marchés boursiers dans un contexte d’incertitudes tarifaires

    Information Importante

    Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
    Il n’est pas destiné à être distribué, publié ou utilisé dans une juridiction où une telle distribution, publication ou utilisation serait interdite, et ne s’adresse pas aux personnes ou entités auxquelles il serait illégal d’adresser un tel document de marketing.

    En savoir plus.

    nous contacter.

    Veuillez selectionner une valeur.

    Veuillez saisir votre prénom.

    Veuillez saisir votre nom de famille.

    Veuillez saisir une adresse e-mail valide.

    Veuillez saisir un numéro de téléphone valide.

    Veuillez selectionner une valeur.

    Veuillez selectionner une valeur.

    Veuillez composer votre message.


    Un problème est survenu, votre message n'a pas été envoyé.
    Lombard Odier Fleuron
    parlons-nous.
    partager.
    newsletter.