français

    perspectives d’investissement

    Le nouveau venu de la politique italienne ne parvient pas à rassurer

    Le nouveau venu de la politique italienne ne parvient pas à rassurer
    Stéphane Monier - Chief Investment Officer<br/> Lombard Odier Private Bank

    Stéphane Monier

    Chief Investment Officer
    Lombard Odier Private Bank

    Les efforts de l'Italie pour former un gouvernement de coalition issu de deux partis peu compatibles ont progressé cette semaine avec la confirmation par le président Sergio Mattarella de Giuseppe Conte au poste de Premier ministre. M. Conte, un universitaire sans expérience politique, se voit ainsi confier la lourde tâche de former un gouvernement qui satisfasse les deux parties contestataires, le Mouvement 5 étoiles (M5S) et le parti de droite La Ligue.

    Le président Mattarella aurait rappelé à M. Conte la nécessité de garantir la stabilité financière et de respecter les contraintes budgétaires de l'Italie alors que les avertissements politiques en provenance du reste de l'UE se multiplient.

    « L'Italie joue avec le feu et met en danger la zone euro... Elle ne peut faire fi de sa propre réalité financière », a déclaré Eckhard Rehberg, un membre du parti de la chancelière allemande Angela Merkel, selon le journal Handelsblatt. Cette déclaration s’ajoute à celle du ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui a déclaré le 20 mai que « si le nouveau gouvernement prenait le risque de ne pas respecter ses engagements sur la dette, le déficit, mais aussi l'assainissement des banques, c'est toute la stabilité financière de la zone euro qui serait menacée », dans des propos rapportés par l'Agence France Presse.


    « Pleinement conscient »

    M. Conte, qui se présente comme « l'avocat de la défense du peuple italien », a déclaré qu'il était « pleinement conscient des défis auxquels nous sommes confrontés » et également « conscient de la nécessité de confirmer la position européenne et internationale de l'Italie », a rapporté Reuters.

    À tout le moins, les réactions du marché au processus de négociation, qui aura nécessité deux mois à la suite des élections législatives, ont mis en lumière les enjeux pour la troisième plus grande économie de la zone euro. L’écart entre les obligations d’État à 10 ans de l’Italie et la dette souveraine allemande s’est accru à 190 points de base, son niveau le plus élevé depuis juin 2017. Les credit default swaps sur cinq ans, soit le coût de l'assurance de la dette italienne, ont quant à eux augmenté à 150 points de base au moment où nous écrivons, un niveau également jamais vu en onze mois.

    L'euro a certainement été impacté puisque l'EUR/USD est passé sous 1,18. Parmi les autres facteurs de la baisse de l'euro, il y a les taux américains qui flirtent avec 3% et des prix du pétrole plus élevés en raison de craintes sur l'offre.


    14 mois en moyenne

    Notre conviction sur les fondamentaux européens reste inchangée. Nous nous attendons à ce que les marchés européens se redressent grâce à des valorisations attrayantes, une reprise solide soutenue par le marché intérieur et des turbulences moins prononcées sur le change. Néanmoins, la tourmente politique italienne, associée à des données plus modérées pour la zone euro, a repoussé les attentes du marché en matière de normalisation de la politique monétaire. La structure de la dette de l'Italie reste viable, avec des échéances plutôt longues, tandis que son PIB devrait augmenter et son chômage baisser. L’Italie bénéficie également d’un excédent primaire (les recettes fiscales plus élevées que les dépenses, en excluant les intérêts sur la dette) ainsi que du maintien de taux d'intérêt bas, alors que la partie la plus affaiblie de son secteur bancaire a été assainie.

    Sur le plan politique, la scission nord-sud de l'Italie à l’occasion du vote aux élections législatives signifie que le partenariat entre la Ligue et le M5S a peu de chances de durer. La durée de vie moyenne d'un gouvernement italien dans la période de l'après-guerre a été de 14 mois, et nous ne voyons aucune raison pour que celui-ci fasse exception à la règle.

    Pour de plus amples informations, veuillez lire notre récent CIO Flash Bulletin consacré à l'Italie en date du 18 mai 2018.

    Information Importante

    Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA ou une entité du Groupe (ci-après « Lombard Odier »). Il n’est pas destiné à être distribué, publié ou utilisé dans une juridiction où une telle distribution, publication ou utilisation serait interdite, et ne s’adresse pas aux personnes ou entités auxquelles il serait illégal d’adresser un tel document.

    En savoir plus.

    parlons-nous.
    partager.
    newsletter.