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    Le Brexit et les défis liés à l’instabilité politique

    Le Brexit et les défis liés à l’instabilité politique
    Robert Peston - éditorialiste politique sur ITV

    Robert Peston

    éditorialiste politique sur ITV

    Plus inquiétant que la crise financière ?

    Les perspectives semblent plus sombres que jamais elles ne l’ont étés au cours de ma carrière de plus de 30 ans en tant que journaliste économique et politique. L’incertitude qui entoure le Brexit est encore plus inquiétante qu’à l’époque de l’effondrement de Lehman Brothers, parce qu’il n’existe aucun moyen évident d’y remédier. En 2008, les problèmes au sein du système bancaire étaient alarmants, mais mécaniques : une pénurie de capitaux et de liquidités, avec la possibilité de recourir à des solutions concrètes. Le comportement imprévisible des politiciens et des électeurs induit des risques supérieurs. L’essor du populisme amène des réponses faussement simples et dangereuses à des problèmes particulièrement complexes.

    L’essor du populisme amène des réponses faussement simples et dangereuses à des problèmes particulièrement complexes.

    Nous ne sommes pas tous dans le même bateau

    Le rejet par les électeurs de la politique traditionnelle (allant du Brexit à l’élection de Donald Trump en 2016, en passant par le succès des partis nationalistes et antilibéraux en Europe) peut être considéré comme une réponse émotionnelle et irrationnelle à une analyse rationnelle. La mondialisation a sorti des centaines de millions de Chinois de la pauvreté, mais depuis des décennies elle n’a apporté que bien peu de choses aux classes moyennes et inférieures des économies occidentales. Dans le nord-est de l’Angleterre par exemple, de nombreuses personnes ont vu leur emploi dans le secteur manufacturier remplacé par des contrats « zéro heure » dans des commerces ou des centres d’appels voire se sont retrouvées sans emploi. Au même moment, un nouveau genre de sociétés technologiques est apparu et sont rapidement devenues les entreprises les plus valorisées, faisant cela sans créer d’emplois constructifs pour les millions d’anciens du secteur industriel, tout en se soustrayant à la fois à l’impôt.

    Le rejet par les électeurs de la politique traditionnelle (allant du Brexit à l’élection de Donald Trump en 2016, en passant par le succès des partis nationalistes et antilibéraux en Europe) peut être considéré comme une réponse émotionnelle et irrationnelle à une analyse rationnelle.

    Au Royaume-Uni, une chute de la productivité a fait empirer la stagnation des revenus. Nous vivons actuellement la plus longue période de stagnation de la qualité de vie depuis la révolution industrielle. Suite à la crise financière, les banques centrales sont intervenues pour éviter l’effondrement économique, mais leur solution (l’assouplissement quantitatif) a exacerbé le problème, entraînant une inflation des actifs financiers, notamment l’immobilier et les actions, et renforçant les inégalités. Cela a élargi le décalage entre la vieille génération qui possède des actifs et les jeunes en difficulté, le sud-est prospère et le nord-est chancelant.

    Nous vivons actuellement la plus longue période de stagnation de la qualité de vie depuis la révolution industrielle.

    Les pro-Brexit : la coalition la plus étrange de l’histoire

    Deux groupes de personnes très différents ont voté pour le Brexit. Le premier comprenait des propriétaires âgés des comtés du centre de l’Angleterre qui en ont toujours voulu à l’Union Européenne pour avoir dégradé ce qu’ils considéraient comme la souveraineté du pays. L’autre groupe comprenait les populations à faible revenu et les chômeurs pour qui l’Union européenne incarnait la mondialisation qui les a privés de l’espoir d’une vie meilleure. Suite au vote, Mme May s’était engagée à consacrer son mandat à l’amélioration de la situation pour les faibles revenus, mais les mesures prises sont insuffisantes car en effet, une des tragédies du Brexit est qu’il a évincé les initiatives publiques qui n’ont pas de lien avec la tâche gargantuesque de la gestion de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

    … une des tragédies du Brexit est qu’il a évincé les initiatives publiques qui n’ont pas de lien avec la tâche gargantuesque de la gestion de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

    Le choix du « moindre mal »

    Il est impossible de prévoir la destination du Brexit. Trois options restent possibles : une sortie sans accord, une nouvelle version de l’accord obtenu par Mme May et l’annulation du Brexit (par le biais d’un référendum). Elles présentent toutes des risques économiques, sociaux et politiques pour le Royaume-Uni.  La Nation (au Parlement et dans son ensemble) devrait participer à un débat rationnel sur les risques que nous souhaitons prendre. Peut-être est-ce un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.

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