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Allocation Tactique

Points clés :
- La croissance mondiale reste proche de son potentiel, sans signe de récession et avec une production américaine solide. Les mesures de relance de la Chine nous amènent à relever légèrement nos prévisions concernant la croissance du pays à 4,5% en 2025
- L’inflation dans la zone euro connaît un reflux accéléré et nous anticipons désormais une baisse plus rapide des taux directeurs. Nous anticipons également une nouvelle réduction des taux de la BNS en décembre
- Les fondamentaux macroéconomiques restent favorables aux actifs risqués, sur fond de mesures de relance chinoises, d’amélioration des données aux Etats-Unis et de baisse des taux. Toutefois, les risques géopolitiques et les incertitudes liées aux élections américaines incitent à la prudence
- Compte tenu de l’amélioration de la valeur relative du crédit de qualité et du crédit à haut rendement, nous renforçons notre exposition à ces deux segments, portant notre allocation obligataire globale à un niveau surpondéré. S’agissant des actions, nous surpondérons désormais les valeurs japonaises et réduisons les titres britanniques à un niveau neutre, tout en maintenant les expositions globales aux niveaux stratégiques. Nous renforçons notre allocation à l’or.
A la suite des réunions du Comité d’investissement qui se sont tenues les 15 et 16 octobre 2024, vous trouverez ci-dessous une synthèse de nos opinions et de nos décisions en matière d’allocation d’actifs.
Perspectives macroéconomiques globales
Les autorités chinoises ont intensifié leurs efforts pour soutenir la croissance et le sentiment des investisseurs par de nouvelles mesures de relance. En septembre, elles ont annoncé des réductions des taux d’intérêt et du taux de réserves obligatoires des banques, ainsi que des mesures visant à soutenir le secteur immobilier et le marché boursier. Ces initiatives ont été suivies, en octobre, de promesses de relance budgétaire, d’un soutien au capital des banques et d’un soutien financier accru aux collectivités locales et au logement, qui joue un rôle crucial dans le sentiment des consommateurs (voir graphique 1). Nous anticipons désormais un volume d’émission supplémentaire d’obligations spéciales du gouvernement central de CNY 3’000 milliards (environ USD 425 milliards). Cela devrait soutenir une croissance économique d’environ 4,5% en 2025, ce qui représente une légère révision à la hausse par rapport à notre estimation précédente de 4,3%.
Par ailleurs, la Réserve fédérale américaine (Fed) semble sur le point de réaliser une prouesse historique : réduire les taux directeurs dans un contexte de ralentissement conjoncturel, tout en évitant une récession. L’inflation se rapproche de l’objectif. Pour autant, nous ne décelons pas de signes manifestes de tension sur un marché de l’emploi qui se détend, et le taux de chômage reste faible, ce qui soutient les dépenses de consommation. Nous tablons sur une croissance d’environ 2% en 2025 et sur de nouvelles réductions des taux de la Fed pour atteindre un taux « neutre » d’environ 3,5% d’ici la mi-2025, à moins qu’une deuxième administration Trump n’impose de nouveaux tarifs douaniers plus élevés. Notre scénario de base anticipe deux nouvelles baisses de 25 points de base (pb) lors des réunions de novembre et décembre de cette année.
Dans la zone euro, l’inflation diminue plus rapidement qu’attendu. Cela confirme notre opinion selon laquelle la Banque centrale européenne (BCE) a resserré ses taux directeurs de façon excessive en 2022-2023, compte tenu de l’absence d’un rebond de la demande comparable à celui aux Etats-Unis. La croissance de la zone euro reste anémique. Le léger redressement des indices des directeurs d’achat (PMI) s’est estompé et l’activité manufacturière reste faible. Nous prévoyons désormais une accélération des baisses de taux de la BCE, avec un assouplissement de 25 pb en octobre et en décembre, pour se rapprocher progressivement de notre projection inchangée d’un taux terminal de 1,5% d’ici la fin 2025. De son côté, la Banque nationale suisse anticipe désormais une baisse de l’inflation l’an prochain, et nous tablons ainsi sur une nouvelle réduction des taux lors de sa prochaine réunion en décembre.
Dans l’ensemble, la croissance mondiale est proche de ses niveaux d’équilibre. La normalisation de l’inflation et de la politique monétaire devrait permettre d’éviter une récession et de maintenir des perspectives de croissance équilibrées.
Positionnement des portefeuilles
Alors que l’économie mondiale croît à un rythme proche de son niveau d’équilibre, les marchés réagissent positivement aux récentes évolutions macroéconomiques, notamment aux mesures de relance adoptées par la Chine, à l’amélioration des données économiques aux Etats-Unis et à la dynamique monétaire mondiale, qui devraient soutenir les actifs risqués. Les rendements des obligations souveraines ont augmenté, notamment aux Etats-Unis. Les places boursières ont gagné du terrain, en particulier en Asie, à la faveur des mesures de relance chinoises et de perspectives de croissance solide. Toutefois, le sentiment des marchés reste très optimiste et les investisseurs ont considérablement augmenté leur exposition aux actions ces dernières semaines. Nous anticipons un regain de volatilité des marchés à l’approche des élections américaines, principal événement à risque de l’année, et nous nous efforçons de trouver un équilibre prudent entre risque et rendement dans nos allocations d’actifs tactiques.
Le début du cycle d’assouplissement monétaire de la Fed, conjugué à de bonnes surprises concernant les données économiques, ont entraîné un réajustement des cours des obligations. La diversification des portefeuilles via les obligations s’améliore alors que les corrélations entre les classes d’actifs se normalisent. La hausse des rendements offre désormais une opportunité d’investissement et nous relevons notre exposition au crédit, y compris aux segments de qualité et à haut rendement, à un niveau surpondéré au détriment des liquidités. Aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, les rendements offerts par le crédit à haut rendement sont supérieurs aux rendements des bénéfices des actions, malgré des spreads de crédit toujours serrés par rapport aux rendements de référence. Le niveau élevé des rendements dans les segments de crédit devrait permettre d’absorber le creusement potentiel des spreads dans un contexte de croissance qui ralentit mais qui demeure positive, tandis que les défaillances d’entreprises diminuent. Nous cherchons à réduire encore davantage le risque en associant le crédit à haut rendement aux obligations de qualité. Si la volatilité des taux augmente à l’approche des élections américaines, la duration plus courte du crédit à haut rendement pourra offrir une certaine protection contre les risques de taux d’intérêt. Globalement, ces ajustements porteront nos allocations globales aux obligations à un niveau surpondéré.
Les actions devraient profiter de la stabilisation de la croissance mondiale à ses niveaux tendanciels, de la baisse des taux et de la normalisation de l’inflation. La croissance des bénéfices devrait soutenir les gains sur les marchés actions au cours des 12 prochains mois ; les prévisions de bénéfices du consensus pour 2025 se maintiennent sur de nombreux marchés. Cependant, nous mettons en balance les facteurs macroéconomiques positifs avec le sentiment excessivement optimiste des investisseurs, les risques géopolitiques et le niveau élevé des valorisations, en particulier aux Etats-Unis. Par conséquent, nous maintenons nos allocations globales aux actions à des niveaux stratégiques. Les valeurs cycliques devraient continuer à surperformer les titres défensifs, et nous privilégions toujours les secteurs des matériaux et de l’énergie. En outre, nous réorientons nos préférences régionales vers des marchés plus cycliques en augmentant notre exposition aux actions japonaises, dont la croissance des bénéfices s’améliore, et en réduisant les valeurs britanniques à des niveaux stratégiques.
S’agissant des matières premières, nous décelons un potentiel de hausse supplémentaire pour l’or, sachant que le contexte cyclique devient plus favorable au métal jaune. En effet, l’or devrait bénéficier ces prochains mois de la baisse des taux réels américains, des perspectives plus neutres pour le dollar, des risques géopolitiques et des incertitudes entourant les élections américaines ; nous anticipons aussi une reprise des flux vers les ETF adossés à l’or suite à la baisse des taux. Le métal précieux bénéficie également du soutien structurel apporté par les achats des banques centrales qui cherchent à diversifier leurs réserves par rapport au dollar américain. Dans ce contexte, nous relevons notre objectif de cours à 12 mois à USD 2’900 l’once et reflétons ces perspectives positives en augmentant notre position tactique à un niveau surpondéré.
Opinions par classe d’actifs
Actions
- Nous maintenons les actions à des niveaux stratégiques. Nous surpondérons les valeurs japonaises et sous-pondérons les titres européens (UEM1)
- Opinion neutre sur les marchés émergents, avec une préférence pour Taïwan et la Corée du Sud
- Au niveau des secteurs, nous privilégions les matériaux et l’énergie. Le secteur de la santé reste celui que nous apprécions le moins
Obligations
- Nos allocations obligataires globales se situent à des niveaux surpondérés
- Nos expositions aux emprunts d’Etats se situent aux niveaux stratégiques, avec une préférence pour les Bunds allemands aux bons du Trésor américain. Surpondération du crédit de qualité et à haut rendement.
- Expositions à la dette émergente en monnaie forte à un niveau neutre, avec une préférence pour les obligations d’entreprise
Classes d’actifs alternatives
- Nous privilégions les stratégies de diversification du portefeuille et d’amélioration des rendements
- Surpondération de l’or. Notre objectif à 12 mois se situe à USD 2,900/once.
- Exposition à l’immobilier suisse dans les portefeuilles libellés en francs suisses
Devises
- Posture neutre sur le dollar américain. Préférence pour le franc suisse et le yen japonais
- Perspectives négatives pour la livre sterling et l’euro
[1] Union économique et monétaire
Le Comité d’investissement se réunit tous les mois pour passer en revue les options d’investissement et le positionnement des portefeuilles.
Il étudie également la façon d’exploiter au mieux les tendances et les opportunités sur le marché. De plus, il se réunit ponctuellement en fonction de l’évolution des marchés. Le Comité d’investissement est présidé par le Global CIO, Michael Strobaek.
Information Importante
Le présent document de marketing a été préparé par Banque Lombard Odier & Cie SA (ci-après « Lombard Odier »).
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