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    Des maisons faites d’algues et de chanvre : comment des matériaux organiques font leur entrée sur la scène durable.

    Des maisons faites d’algues et de chanvre : comment des matériaux organiques font leur entrée sur la scène durable.

    Le surpeuplement de la planète est un problème qui n’est pas près d’être réglé : selon les projections de l’ONU, le nombre d’habitants sur Terre devrait passer de 7,7 milliards aujourd’hui à près de 10 milliards en 2050, soit une hausse de 30% au total. Cette envolée démographique devient encore plus inquiétante si l’on intègre l’enjeu du changement climatique. Ces perspectives appellent une reconsidération des méthodes conventionnelles utilisées pour satisfaire aux besoins humains fondamentaux, tels que le logement et l’habillement.

    Fort heureusement, il existe de nouveaux matériaux durables, provenant souvent de sources inattendues, susceptibles d’apporter une réponse aux défis auxquels l’humanité est confrontée.

     

    Des fondations durables dans le secteur de la construction

    Alors que le logement est un besoin fondamental pour tout un chacun, il devient de plus en plus difficile de se loger à prix abordable, en particulier dans les villes. C’est le cas dans des villes comme Hanoï et Mumbai, où le coût du logement représente plus de 200%, voire 300% parfois, du revenu.

    Cette crise du logement ne fera qu’empirer à mesure que la pression sur les villes augmentera. L’ONU estime qu’en 2050 68% de la population mondiale habitera dans des zones urbaines. Les solutions de logement mises au point pour faire face à de telles densités de population devront également tenir compte des objectifs ambitieux fixés en matière de changement climatique. L’Union européenne s’est ainsi fixé pour objectif de réduire de 80-95% ses émissions de carbone par rapport aux niveaux de 1990, une baisse à laquelle les immeubles résidentiels et commerciaux devront apporter une contribution importante.

    Les solutions de logement mises au point pour faire face à de telles densités de population devront également tenir compte des objectifs ambitieux fixés en matière de changement climatique.

    Voici quelques matériaux durables prometteurs dans l’industrie de la construction qui aideront à atteindre cet objectif :

     

    Algues sargasses

    Cette algue brune malodorante qui tue les tortues et bouche les canalisations pourrait bien connaître un destin plus noble dans le secteur de la construction. Sur la côte mexicaine, un local a mis au point des briques fabriquées à partir de cette algue qu’il a utilisées pour construire une maison. Elles sont moulées et cuites au soleil, un procédé similaire à celui des briques en adobe plus couramment utilisées. En prime, ces briques sont environ deux fois moins chères. Cette solution pourrait être mise à profit dans des communautés côtières du monde entier.

     

    Les blocs de chanvre

    Un mélange de copeaux de chanvre (la partie ligneuse de la tige), d’eau et de liant à la chaux permet de fabriquer des blocs de chanvre utilisés pour isoler les habitations et construire des murs. Ce produit végétal durable et respectueux de l’environnement s’est révélé trois fois plus résistant aux fissures que le béton, et présente une résistance au feu à peu près similaire.

     

    Laine de mouton et laine minérale

    La laine minérale est fabriquée à partir de fibres minérales issues d’une roche volcanique. Ce matériau présente d’excellentes qualité de résistance au feu. Pour Ellen Cagnassola, responsable marketing chez Pipe Works Services, une entreprise de services énergétiques domestiques dans le New Jersey, il s’avère particulièrement utile dans les foyers attachant une grande importance à un environnement sans allergènes.

     

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    Un isolant similaire fabriqué avec de la laine de mouton a le vent en poupe dans certains endroits d’Europe et en Nouvelle-Zélande. Son faible degré de déperdition de chaleur en fait un matériau de construction idéal, en particulier dans les régions aux hivers rigoureux. La fibre de coco et le liège (deux matériaux végétaux durables) sont également utilisés pour fabriquer des panneaux isolants.

     

    Des solutions pour répondre au défi de l’industrie du textile

    Les industries du textile et des accessoires doivent également relever des défis et expérimentent de nouveaux matériaux durables.

     

    Fibres d’ananas

    Les fibres des feuilles d’ananas sont utilisées pour fabriquer du Piňatex, un textile qui a l’aspect de la feutrine et peut être teint et imprimé pour créer différentes textures de vêtements. Ce déchet agricole est également une biomasse qui peut être utilisée comme engrais. De plus en plus employé aux Philippines, le Piňatex permet de répondre à de nombreux besoins dans le domaine de l’habillement, notamment pour confectionner des vêtements, de la maroquinerie et d’autres accessoires.

     

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    Les fibres des feuilles d’ananas sont utilisées pour créer différentes textures de vêtements.

     

    Recyclage des vêtements

    La société Ambercycle  basée à Los Angeles extrait le polyester des textiles par un procédé chimique en trois étapes. Cette méthode permet de recycler à l’infini tous les textiles sans produire aucun déchet. Pour être recyclables, les vêtements doivent être composés d’au moins 30% de polyester. Ambercycle s’efforce de maintenir un cycle complet, en fabriquant également des vêtements avec ces fibres pouvant à nouveau être recyclés par la suite.

     

    Du plastique pour les chaussures

    Rothy’s, une enseigne de chaussures basée à Los Angeles, a mis au point une gamme entièrement fabriquée à partir de bouteilles de plastique recyclées. Et le succès est au rendez-vous puisqu’en 2018 Rothy’s a vendu plus d’1 million de paires et dégagé un chiffre d’affaires de plus de 140 millions de dollars américains. L’entreprise a revalorisé 30 millions de bouteilles en plastique au cours des trois années qui se sont écoulées depuis le lancement de sa production.

     

    Repenser le CO2

    Opus 12 a trouvé un moyen de transformer le CO2 (dioxyde de carbone) en un produit précieux pour réduire notre empreinte carbone. A l’aide d’un procédé qualifié de « photosynthèse industrielle », la société transforme le CO2 en produits chimiques primordiaux pouvant être utilisés pour de nombreux produits du quotidien. L’une des principales transformations est le captage du CO2 et sa transformation en éthylène, qui peut être transformé en modules de base de nouveaux matériaux tels que des emballages, des fils, du kérosène et même des chaussures de sport.

    Un procédé qualifié de « photosynthèse industrielle » transforme le CO2 en produits chimiques primordiaux pouvant être utilisés pour de nombreux produits du quotidien.

     

    Quelles perspectives ?

    Même si ces matériaux durables sont très prometteurs tant pour le secteur de la construction résidentielle que dans l’habillement, le coût demeure un frein important qui empêche une adoption à grande échelle.

    Le coût demeure un frein important qui empêche une adoption à grande échelle.

    « La faible offre de blocs de chanvre et de laine de mouton fait grimper le coût de l’isolation non seulement parce que le matériau coûte plus cher que la fibre de verre traditionnelle, mais aussi en raison des coûts administratifs pour se les procurer », explique Valerie Navarre, fondatrice de Viv Spaces, une boutique en ligne dédiée aux espaces de travail au design biophilique (intégrant des éléments naturels). L’utilisation de matériaux durables à plus grande échelle va dépendre de la fabrication et de l’utilisation à grande échelle de ces matériaux. Aux Etats-Unis, par exemple, la culture du chanvre fait l’objet de batailles juridiques difficiles.

    Le design biophilique préconise le recours aux matériaux locaux pour la construction et l’habillement locaux. Valerie Navarre y voit une solution à faible émission de carbone potentiellement efficace pour relever bon nombre de ces défis. Après tout, la durabilité n’est pas uniquement une question de composition des matériaux, mais aussi une question de modalités et de lieu de fabrication.

    Ces considérations entreront sans aucun doute en ligne de compte à l’heure où de nouveaux matériaux sont expérimentés pour répondre durablement aux besoins de logement et d’habillement de milliards de personnes.

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